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 A film against boredom

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MessageSujet: A film against boredom   A film against boredom EmptyLun 5 Nov - 1:42

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6:00am
La pluie et le vent fouettent mon visage sans relâche. Voilà déjà une heure de je parcours les routes et les chemins avec Tomo. Lancé à plus de 70mph, je sens la liberté qui m'envahit et parcourt mon corps dans un frisson d'extase. Plus je m'éloigne de Tokyo, plus je me sens renaître. Il fait froid mais malgré ma veste fine et mon jean, je n'y pense pas. Que c'est bon de s'élancer ainsi, loin du monde, loin de tout. J'ai l'impression de revivre mes voyages. Tomo répond assidûment à chacune de mes exigences. Notre relation est forte. Je connais chaque élément qui la compose et elle comprend toutes mes demandes. J'accélère encore. La journée s'annonce merveilleuse.

Il a bien fallu à un moment prendre la route du retour. Pourtant, c'est avec un entrain très discutable que je pédale vers le centre-ville de Tokyo. A ma montre il est 2:00pm. Je n'ai pas envie de rentrer. Depuis que je suis arrivé, je n'ai pas vraiment prit le temps de me distraire ni de visiter la ville. Voilà l'occasion rêvée pour ce faire. Déambulant sans but dans la cité, je sens que je vais encore me perdre. Qu'importe. Je ne suis pas pressé. Il paraît que les étudiants n'ont pas cours aujourd'hui. Je ne vais pas m'en plaindre puisque cela sous entend que je n'ai pas à les instruire. Surtout que je ne suis pas encore sûr de la méthode d'apprentissage à utiliser. J'avoue ne pas avoir eu de chance sur ce point. Chacun a des avis si différents. Entre la méthode musclée de Ayane-san et le laxisme dont je peux faire preuve, il y a un tel gouffre. J'en soupire de lassitude. Je dois vraiment me changer les idées. Traversant les rues piétonnes difficilement, je cherche surtout les grands axes. C'est pourtant par hasard que je finis par tomber sur le lieu le plus indiqué probablement me purifier l'esprit : le cinéma.
Je ne me souviens pas de la dernière fois que je suis entré dans un tel lieu. Un cinéma. C'est si mystérieux pour moi. C'est un peu comme un endroit magique qui renferme des milliers d'images et vend du rêve. Définitivement, c'est là que je dois aller. Je m'approche et pose Tomo contre un mur de l'édifice. A peine m'en suis-éloigné pour voir le bâtiment dans son ensemble qu'un homme – un policier ce me semble – m'intime de bien vouloir ranger mon véhicule sur les bornes prévues à cet effet. Je ne comprends pas tout de suite de quoi il veut parler. C'est alors qu'il me désigne Tomo... Évidemment, lui ne peut pas savoir. Il ignore tout de Tomo et parle sans connaissance de cause, avec professionnalisme.

- Tomo n'est pas un véhicule. C'est une amie.

Je la prends, ignorant superbement le regard ignare du fonctionnaire et l'emmène à une de ces bornes. En l'attachant – je déteste faire ça mais il faut bien – j'espère qu'il ne lui arrivera rien. Je me redresse et toise le cinéma. Je ne connais aucun des films qui s'affichent sur la devanture de celui-ci. Il est beau cependant, et je n'ai aucune appréhension en y pénétrant. Les gens se mêlent ici dans un mélange complexe est ordonnée où chacun respecte l'espace vital des autres autant par politesse que par normalisation. Je tente tant bien que mal de me faufiler entre les gens et rejoins la file d'attente. Il y a foule et je me demande si un jour j'atteindrai le guichet duquel chacun semble prendre un ticket pour aller profiter de la projection qui aura décider. Quelle merveilleuse civilisation que la nôtre. Le temps passe et je patiente en choisissant d'avance les friandises dont je vais me délecter. Il y en a une myriade. Rarement j'ai pu assister à un tel déballage de sucreries. Ça me donne envie d'aller dans une confiserie. J'irai bientôt, je me le promets.
Tout à mes pensées, j’oublie d'avancer et on me rappelle à l'ordre. J'avance donc poliment sans relever mais note que finalement, toutes les grandes villes sont semblables. Arrivant au guichet, l'homme, tout sourire, me demande d'une voix automatique ce que je désire. J'hésite un instant, puis demande des friandises. Il m'annonce que pour cela, je dois rejoindre la file d'à côté. Ah, merveilleuse civilisation. En vue de la taille de celle-ci, je me dis que je vais d'abord prendre un ticket pour un film. Je prends un programme et le parcours. Prenant tout mon temps, je sens l'impatience monter dans la file derrière moi. Whatever. Il me faut un film qui me convienne, et je ne suis nullement pressé.


Dernière édition par Jilano Hashakishin le Jeu 8 Nov - 21:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A film against boredom   A film against boredom EmptyLun 5 Nov - 22:27

Maximiliam Karlsson

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Maximiliam n’avait jamais été un grand fan de cinéma. Il ne détestait pas ça, au contraire, il trouvait que les films étaient une bonne occasion de se divertir, de sortir un peu de la routine habituelle. Mais il avait toujours préféré les livres. Il préférait imaginer l’histoire comme il l’entendait plutôt que laisser travailler des images toutes préparées à la place de son imagination. Mais il pouvait comprendre le fait que certains se ruinent (Oui, se ruinent, car le prix des places de cinéma était devenu tout simplement honteux) afin de se vider la tête. Certains films valaient le coup, d’autre nom. Très peu réussissaient à capter son attention assez longtemps pour lui éviter le sommeil, certains restaient gravés miraculeusement dans son esprit, mais pour la plupart, il ne s’agissait que de navets ne lui apportant qu’une perte de temps plus que considérable.
Et pourtant, cet après-midi, il allait voir un film. Il ne connaissait que le titre de ce film, les autres détails lui étaient inconnus. Il n’avait pas cherché à avoir un résumé, à en connaître les acteurs, ni rien de tout cela. Il se forçait même à y aller. Contraint par deux ridicules morceaux de papier colorés trouvés dans un paquet de chips. Véridique. Deux places, offertes, pour ce dernier film d’action sorti, cette petite merveille d’effets spéciaux, au scénario américain parfaitement ficelé (les gentils gagnent), et à l’attrait intellectuel égal, voire plus à celui d’un mouchoir en papier blanc tombant sur le sol avec toute la grâce et la volupté dont il puisse faire preuve. Parfaitement inutile, donc. Cette offre lui était totalement sortie de l’esprit, et il n’était retombé que par hasard sur les deux invitations. Invitations qui expiraient le lendemain, bien entendu. Et comme il ne faut jamais hésiter à prendre ce qui est gratuit, il avait décidé de profiter ce son après-midi libre pour ne pas gâcher les tickets. Pendant plusieurs heures, il avait demandé à certaines de ses connaissances de l’accompagner, et s’était heurté à de traditionnelles excuses, (« J’ai piscine, j’ai tennis, mon chien a mangé mon pantalon du coup je peux pas sortir ») pour finalement se rendre à l’évidence. Il irait seul. Non pas que cela le gêne excessivement, il n’aimait pas forcément avoir à son côté quelqu’un qui lui commentait chaque minute du film, mais il y avait toujours quelque chose de déplaisant à aller au cinéma seul. Enfin, il trouverait bien quelqu’un sur place à qui vendre sa place supplémentaire, et dans le cas contraire, il aura juste perdu un ticket.

A l’entrée du cinéma, Maximiliam fut surpris par le monde. Evidemment, un jour de temps libre avec un beau soleil, les gens ne pensaient pas du tout à sortir dans les parcs ou dans les rues, non. Ils préféraient s’enfermer, ce qui est tout à fait compréhensible. Le soleil n’était-il pas après tout une entité qui faisait pousser des cloques sur la peau en cas d’exposition prolongée ? Tellement dangereux, les gens seraient fous d’y rester trop longtemps. Et au cinéma, il fait noir, il fait bon, et en plus il y a de jolies images. Divertissement suprême de l’être humain moyen. Serrant les deux tickets dans son poing, il passa la grande porte, légèrement intimidé par la foule. Il regarda dans tous les coins, espérant ne pas rencontrer de visage connu. Il n’osait pas aller voir les gens pour proposer sa seconde place, ayant peur de se voir envoyé bouler. Il baissa les yeux et se mit dans la queue pour les places, afin de faire valider son ticket. Tant pis pour la deuxième invitation.

Il y avait certains endroits où Maximiliam avait l’impression qu’occuper une file d’attente constituait la plus grosse partie de sa vie. A la cantine, à la fête foraine. Au cinéma. Cela faisait presque une dizaine de minutes qu’il attendait dans cette queue, et bien cinq que ça n’avançait plus du tout. Il avait dénombré à exactement 13 le nombre de friandises différentes qui étaient proposées au guichet d’en face (dont la file avançait nettement plus vite). Il jeta un œil vers le devant de la file, et constata qu’il ne restait plus qu’une personne devant lui. La même personne qui, depuis cinq minutes, prenait tout son temps, consultant les brochures, passant de l’une à l’autre sans se soucier le moins du monde de l’agglutination de personnes agacées qui attendaient derrière lui. Légèrement agacé lui aussi, il trépigna légèrement, soupirant excessivement, comme les trois quarts des personnes présentes, afin de signaler à l’individu qu’il gênait tout le monde. Sans grand succès.
Sous le coup d’une impulsion soudaine, il fit quelque chose qui lui arrivait rarement, ce genre d’actions qui vous viennent à l’esprit spontanément, sans avoir eu à réfléchir avant. Rien de grave, bien sûr, mais il s’en étonna lui-même. Il tapota l’épaule de la personne et lui présenta le second ticket qu’il avait gardé dans sa main tout ce temps.

- Excusez-moi, monsieur. Euh, j’ai une place en trop pour ce film, est-ce que ça vous intéresserait ?


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MessageSujet: Re: A film against boredom   A film against boredom EmptyLun 5 Nov - 23:16

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Si le cinéma est pour moi un monde imaginaire hors du commun, les lettres le sont un peu moins. N'ayant pas accès aux médias visuelles, j'ai dû pendant mes années de voyage me concentrer exclusivement sur ce que j'entendais ou lisait. Et là, ce que je lis fais s'envoler mes rêves d'enfants. Dans tout ce qu'est capable de proposer la programmation du cinéma, pas un seul métrage sur les voyages ou les sciences. Suis-je venu à une période où ce n'est pas à la mode ? Ah.. La mode. La peste des temps modernes. Je n'ai jamais voulu – ni pu – suivre la mode. Pour moi, c'est encore une mauvaise utilisation du communautarisme. Les gens se fixent des normalisations et s'y tiennent jusqu'à ce que quelqu'un, seul et décidant pour un groupe entier, décide d'en changer, chamboulant ainsi tout un système dans lequel peut-être les gens se sentaient bien. Même si je doute de la dernière partie de cette pensée.
La preuve la plus flagrante de la futilité de la mode, c'est l'absence de films qui me conviennent à moi. Le marketing tue la liberté dans l’œuf. Derrière moi, je sens la file s'impatienter. Je n'y prête pas attention. Après tout, je vais peut-être payer pour quelque chose qui finalement ne m'intéressera pas. Je feuillette quand même encore une fois le programme. L'homme au comptoir se racle la gorge aussi poliment que possible, cherchant ainsi à me signifier que je dérange les autres clients. Je relève la tête et lui expose mon plus beau sourire l'air de lui dire « Nice cleaning of throat. And now ? ». Je crois que je le mets mal à l'aise. Évidemment, si ça se trouve, je ruine son quota de vente de la journée. Si je reste ici plus longtemps, il n'obtiendra pas sa prime mensuel, ne pourra donc pas acheter la maison de poupée à la mode que sa fille lui demande depuis si longtemps, se disputera avec sa femme qui lui dira qu'il lui avait promis. Elle ne le comprendra pas quand il lui répondra que c'est à cause de l'autre guignol dans la file d'attente et le mettra à la porte. Il se plongera dans l'alcool et se jettera du toit du cinéma pour signifier l'injustice de l'instant.
A cette idée, je souris. Quoique débile, ce scénario rivaliserai d'inventivité avec à certains films que je vois ici. Rien qu'au synopsis, je crois pouvoir prédire que le scénario doit tenir sur un post-it. Je repose le programme. Je lève la tête et m'apprête à rendre service au guichetier en lui annonçant que finalement, je n'ai rien envie de voir quand on tapote sur mon épaule.

- Excusez-moi, monsieur. Euh, j’ai une place en trop pour ce film, est-ce que ça vous intéresserait ?

Je me retourne. Perplexe, je ne réponds pas tout de suite. Si je m'attendais à me faire inviter par un parfait étranger en venant ici... Après tout, je me dis que j'ai bien fait de venir. Je saisis son ticket et le regarde. Tiens, c'est une place pour le film post-it. Interesting. Je regarde le jeune homme. Il pourrait être un pensionnaire de Hina vu son âge. A son physique, je le pense européen. Il est grand, à peine moins que moi et ses cheveux trahissent ses origines. Pas comme avec Mr Meyer où là, ses cheveux ne trahissent rien du tout à part un goût prononcé pour l’originalité. Sa tenue joue plus sur le côté confort que glamour. Un bon point. J’aperçois une barrette dans ses cheveux. Original. Encore un bon point. Passant une poignée de seconde à le jauger, je me dis que j'aurais préféré être invité by a nice Redhead, mais je réponds :

- Pourquoi pas. Si c'est gratuit, il faut en profiter. Merci.

Je me tourne vers le guichetier et lui ressers mon plus joli sourire narquois. Je lui demande alors deux places pour le film post-it. A son regard, je vois qu'il ne comprend pas où je veux venir. Je lui colle alors le ticket sous le nez et lui redemande :

- Deux places pour ce chef d’œuvre du septième art. Et mettez aussi un peu de toutes les friandises qui sont là. Au moins le film aura autre chose que le goût amer des artistes incompris.

Derrière, je sens la file proche qui s'indigne de mes paroles. Évidemment, pour eux, ce doit être le film de l'année. Le programme possède une mention Secrets de tournage et j'ai cru lire que ce film avait investi près de deux millions de dollars rien que pour les effets spéciaux. Ça pourrait être joli à voir, mais moi je veux un film qui parle de voyage ou de sciences. J'exagère peut-être un peu, mais je ne dénigre pas pour autant tout l'art cinématographique. Pour moi, le cinéma, c'est toujours du rêve que l'on vend en images. Mais je ne suis pas venu pour voir deux millions de dollars d'images de synthèse. Whatever. Je ne dois pas gâcher le plaisir de ce moment. Le guichetier, probablement pris au dépourvu, est en train de me servir les friandises que j'ai commandé alors que ce n'est pas son rôle. Il les apporte et me les tend. Je les saisis, paye et me tourne vers le jeune homme. J'ai entre les mains de quoi nourrir une classe entière de maternelle diabétique.

- Si tu veux, on partage. A moins que je ne te gâche à toi aussi la saveur du film avec mes remarques ? T'inquiète pas, je sais me taire quand il le faut.
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MessageSujet: Re: A film against boredom   A film against boredom EmptyMer 7 Nov - 17:04

Maximiliam Karlsson

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A peine ces paroles franchirent ses lèvres qu’il les regretta. Lui, Maximiliam, venait d’ouvrir grand la porte aux quolibets, aux regards de travers, et a la possibilité d’essuyer un refus qui le frapperait comme une claque, permettant ainsi à la foule de laisser libre cours à son hilarité. Non, il ne devait pas penser cela. Il devait prendre sur lui, même si c’était difficile. La timidité n’avait jamais tué personne après tout, alors pourquoi la craindre. Il fronça les sourcils, tentant de se donner une contenance qu’il ne possédait pas. Et à son grand étonnement, l’homme saisit la place et l’examina. Intéressé ? Maximiliam retint un soupir de soulagement. Tout s’était bien passé finalement, il n’y avait pas de quoi en faire un plat. Honnêtement, il ne se comprenait pas. Il faisait de chaque taupinière une montagne, donnant à chaque situation une issue fatalement mauvaise, ne voyant que le côté négatif des choses. Mais au moins, il se promettait de faire des efforts.

- Pourquoi pas. Si c'est gratuit, il faut en profiter. Merci.

Maximiliam esquissa un sourire, avec le sentiment d’avoir aidé l’humanité entière. Au moins, il avait permis à quelqu’un d’économiser un peu d’argent, et à toute une file d’attente un peu de temps. Les plus petites actions font les grands hommes, n’est-ce pas. Légèrement fier de lui, il lui semblait maintenant que ce film ne serait peut-être pas aussi mauvais qu’il semblait, que peut-être, sa soirée ne serait pas uniquement une perte de temps. Il reprit sa place dans la file, content, et observa le dialogue entre l’homme qui le précédait et le guichetier. Dialogue de sourd, apparemment. Le guichetier arbore un regard vide. Le balbutiement inégal qui s’échappait de ses lèvres faisait part de son trouble à la file entière. Il faut dire que l’homme n’y allait pas de main morte. En quelques secondes, il avait su s’imposer et faire de cet employé son esclave. Et Maximiliam regardait la scène, les yeux ronds, éberlué par cette assurance que lui ne pourrait jamais avoir. Il y avait des gens, comme ça, qui réussissaient à mettre le monde à leurs pieds avec quelques paroles. Lui, il faisait partie de ceux qui s’aplatissaient devants ces personnes qu’il trouvait incroyable. Il n’osait que rarement élever la voix, contredire un inconnu sans vraie raison lui était impensable. D’ailleurs, il était même impensable qu’il ose ouvrir la bouche en présence d’inconnus, son regard refusant déjà de rencontrer le leur plus que quelques secondes. Tout ça pour dire qu’il regardait l’homme, intimidé, impressionné. Et il l’avait déjà vu. Impossible de dire où, mais son visage lui était familier. Ils s’étaient croisés, peut-être, dans la rue, ou ailleurs. Maximiliam avait une très mauvaise mémoire des noms (surtout ces noms japonais qui se ressemblent tous), mais en revanche, il se souvenait très bien des visages. Il ne s’étonna donc pas plus que cela de voir en ce personnage quelqu’un de familier.

Il fut en revanche surpris de voir cet homme se tourner vers lui et lui adresser la parole. Il ne pensait pas que cela puisse arriver. A vrai dire, il pensait se contenter de lui donner la place, puis de s’en aller.

- Si tu veux, on partage. A moins que je ne te gâche à toi aussi la saveur du film avec mes remarques ? T'inquiète pas, je sais me taire quand il le faut.

Partager ? Maximiliam fixa ce que l’homme lui proposait. Des friandises de toutes sortes, une multitude de papiers crissant et colorés. Mais il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas ce qui était sucré, cela l’écœurait, il était incapable d’en manger plus d’une bouchée. Mais il y avait quelque chose dont il était encore moins capable, c’était de vexer quelqu’un qui lui proposait gentiment quelque chose. Il leva les yeux vers l’homme, rassemblant le peu d’assurance qu’il avait, et leva la main, hésitant à prendre une des nombreuses barres chocolatées.

- Euh… Merci, c’est très gentil. Vous avez beaucoup de répartie, c’est impressionant.

Finalement, il saisit l’une des friandises et jeta un regard à l’homme effondré derrière son guichet, mais qui semblait néanmoins soulagé d’en avoir fini avec ce client. Qui eut cru que le travail de caissier de cinéma puisse faire vivre ce genre de situation.



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MessageSujet: Re: A film against boredom   A film against boredom EmptyMer 7 Nov - 22:39

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Son regard se perd dans le mien. C'est en tout cas l'impression qu'il me fait. Peut-être ai-je été un peu bourru, mais ce n'était pas volontaire. Il semble quelque peu hésitant puis me regarde sans vraiment le vouloir. L’œil fuyant, la voix calme et trop maîtrisée pour paraître naturelle, la gestuelle millimétrée et incertaine, je reconnais ces symptômes. Ce jeune homme est définitivement timide. Pourtant il y a autre chose. Son esprit doit renfermer une force et un potentiel. Derrière cette carapace qui clôture sa liberté d'expression doit fleurir de quoi alimenter nombre d'esprits extravertis. D'ailleurs, le fait qu'il m'ait proposé une place gratuite montre que malgré tout, il enfouie peut-être en lui une envie de lier avec d'autres gens. Et je ne parle pas forcément de liens amicaux. Il est vrai que l'esprit se nourrit facilement de l'échange avec l'extérieur avant de prétendre chercher à l'intérieur.

- Euh… Merci, c’est très gentil, accepte-t-il. Vous avez beaucoup de répartie, c’est impressionnant.

Ce disant, il tatillonne dans le paquet sans pour autant vouloir y laisser la main. Soit il hésite car il n'ose prendre la friandise qui lui plaît vraiment, soit il est tout simplement trop poli pour refuser. En tout cas, il finit par en prendre une. Je souris. S'il la mange dans les minutes qui suivent, je lui en propose encore une. Et s'il ne la mange pas, j'insisterai quand même. Juste pour voir. Je suis curieux et là, je viens d'être stimulé par sa réaction. Me voici donc avec une place de cinéma et des sucreries. J'ai privilégié les barres chocolatés car la vue du papier crissant et brillant mélangé à la brillance de la surface sucrées du pop-corn caramélisé aurait peut-être été un peu trop pour moi. J'adore les sucreries mais je suis assez difficile. Paradoxale mais avéré. On s'éloigne alors de la file d'attente et de ce que j'en entends, cela ne dérange personne. Je leur offre un grand sourire et un regard narquois. J'adresse même un clin d’œil amusé au guichetier. Et sans attendre sa réaction je commence à m'avancer vers les salles de projection. Je marche légèrement derrière mon nouveau compagnon mais à ses côtés tout de même pour être sûr qu'il ne se défile pas. S'il est venu accompagné, je le laisserai partir, mais s'il est seul, je resterai avec lui. Tout simplement parce que je veux en savoir plus sur le grand débat qui fait rage en ce moment dans mon esprit. Est-il introverti ou n'aime-t-il pas ce que j'avais à lui proposer ? Aussi futile qu'est l'air cette interrogation, je suis de ceux qui lorsqu'ils ont en tête une question insoluble font tout leur possible pour y trouver une réponse. Et peu importe l'avis des autres. Marchant assez lentement, je cherche des yeux le numéro de la salle qui est inscrit sur ma place. Nous avons de la chance, celle-ci est toute proche. Assez en tout cas pour ne pas avoir besoin de meublé un blanc avec des paroles inutiles. Je presse alors subrepticement le pas et vais lui ouvrir la porte. Premier test. Va-t-il me proposer de m'aider – car avec toutes mes sucreries, tenir la porte ouverte nécessite la participation de mes pieds – ou simplement passé en marmonnant un remerciement passe-partout ? Qui plus est, je pourrais entrer derrière lui et donc aller m'assoir à côté de l'endroit qu'il aura choisi. En fait, il est possible que j'ai trouvé un stimulis intéressant pour aujourd'hui. Je vais passer ces deux heures à essayer d'en apprendre au maximum sur ce jeune homme. A commencer par son prénom, son âge et sa nationalité. Outre ses hésitations, sa personnalité en son entier doit être amusante à découvrir. Et puis les gens timides couvent parfois une profondeur d'esprit fascinante. Je lui ouvre la porte et le fixe avec intensité. Je crois que lui-même n'a aucune envie de croiser mon regard. On me dit parfois que mes yeux font penser à des sondes. Je n'y suis pas vraiment pour quelque chose je pense. Cela tient sûrement plus de l'intensité de leur couleur. Retenant le battant avec le pied et assurant l'équilibre de mes confiseries et autres dérivés du chocolat dans mes bras, je laisse le passage vers la salle grand ouvert. Heureusement que ceux-ci s'ouvrent dans les deux sens et n'ont pas besoin de poignée.

Et voilà, je t'en prie, passe... Heu... Comment déjà ?
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MessageSujet: Re: A film against boredom   A film against boredom EmptySam 10 Nov - 10:10

Maximiliam Karlsson

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Le chemin jusqu’à la salle de projection lui paraissait interminable. Et la présence certes discrète, mais pas inaperçue de l’homme à ses côtés n’était pas pour arranger les choses. Maximiliam entendait juste derrière lui les pas feutrés et doux, étouffés par la moquette du bâtiment, sans oser se retourner pour confirmer la présence de l’inconnu. Mais il n’avait même pas besoin de se retourner. Il sentait un regard peser sur sa nuque, et toute sa volonté était concentrée sur le fait de ne pas accélérer, ne pas ralentir, ne pas tressaillir. En bref, ne montrer en aucune façon que cela le dérangeait. Et pourtant il y avait de quoi. Il n’aurait pas dû proposer cette place. Il aurait dû laisser les choses se faire tranquillement, sans tenter d’intervenir. Mais il avait été idiot, il avait tenté de prendre les choses en mains, et il se retrouvait maintenant dans cette situation gênante. La plupart des gens n’y auraient vu aucun inconvénient, ils n’auraient même pas remarqué la personne sur leurs talons, mais lui, Maximiliam, il y portait une attention particulière. La pensée qu’il se faisait peut-être tout simplement des idées lui vint soudain à l’esprit. Après tout, l’homme allait voir le même film, il était donc normal qu’il emprunte le même chemin. Aucune raison de s’inquiéter, vraiment, et lui se faisait tout un film paranoïaque. Il s’en serait jeté tête la première dans un mur. Crétin.

Mais les portes étaient proches, il n’y en avait plus que pour quelques pas. Un fois cette ligne franchie, il n’aurait plus à s’inquiéter de rien. Il s’assiérait dans le fond de la salle, comme à son habitude, le film commencerait, et au bout d’une dizaine de minutes, il verrait la somnolence l’envahir, puis finalement le sommeil complet. Il rattraperait la nuit qu’il avait passé sur l’ordi et serait en pleine forme pour une nouvelle nuit quasi-blanche. C’était comme cela que ça se passait lorsqu’il allait au cinéma. Qu’il soit seul ou avec des gens, si le film ne l’intéressait pas, le noir de la salle et le fauteuil dans lequel il était assis s’assuraient qu’il dorme.
Il allait pousser la porte. Plus qu’un pas, et il aurait été dans la salle. Mais une ombre se faufila à son côté, vive et le devança. Il s’arrêta, déstabilisé. L’homme lui tenait la porte. Et vu la précipitation dont il avait fait preuve, ça n’était pas un geste de politesse usuel et mécanique, mais bien une action réfléchie, prévue et calculée. Maximiliam ne savait plus quoi penser. Cette personne en face de lui lui voulait quelque chose. Il ne savait pas quoi, mais ça le mettait mal à l’aise. Il ne voulait pas passer la porte, il ne voulait pas passer sous le regard de cet homme étrange et le sentir de nouveau sur ses pas.

- Et voilà, je t'en prie, passe... Heu... Comment déjà ?

Maximiliam laissa le silence s’installer. Non pas qu’il ne veuille répondre, mais il cherchait encore les raisons qui poussaient cette personne à lui parler comme si de rien n’était, comme s’ils avaient été bon amis depuis tout jour. Non, décidément, il n’aurait pas dû lui donner cette place. Il aurait dû se rendre compte immédiatement que ce gars n’était pas net, en voyant comme il s’attardait devant le guichet. Qui fait attendre les gens comme cela sans en ressentir la moindre gêne ? Qui sympathise immédiatement avec un parfait inconnu au point de lui tenir la porte d’un cinéma alors qu’il a déjà les bras chargés ? Au bout de quelques secondes de silence, il ouvrit néanmoins la bouche.

- Euh, merci. Je m’appelle Maximiliam Karlsson. C’est, euh… C’est suédois.

Dans ce pays, il avait pris l’habitude de justifier son nom qu’il trouvait trop différent, afin d’éviter les questions ultérieures. Nerveux, il passa la porte, remerciant encore une fois, faiblement. Dans ses doigts, il sentait la barre chocolatée s’écraser sous la pression qu’il exerçait. Mais il aurait tout le temps de s’en occuper plus tard. Silencieusement, il se dirigea vers le fond de la salle. Pas la dernière rangée, il n’aimait pas être dos au mur. Pas l’avant-dernière, parce que ça faisait désespéré. Celle qui suivait était très bien, et presque vide. Il pourrait s’installer au milieu. Ce qu’il fit sans attendre, désireux de fuir le plus rapidement le regard de cet inconnu qui ne le quittait pas. Il voulait disparaître derrière les rangées de fauteuils. Prenant place sur un siège, il ramena ses jambes contre lui, en position fœtale, sans se soucier le moins du monde de ses chaussures qu’il appuyait contre le tissu du siège. Un dernier coup d’œil lui apprit que l’homme étrange avait quitté la porte, et il ne le voyait plus. Rassuré, il déposa la barre chocolatée sur l’accoudoir, comme une relique, se disant qu’il réfléchirait plus tard à quoi en faire.

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MessageSujet: Re: A film against boredom   A film against boredom EmptySam 10 Nov - 13:26

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Un silence a suivi ma question. Mon regard dans le sien, ou plutôt mon regard vers le sien, il n'a pas immédiatement répondu. Je me suis retenu de sourire. Je crois que j'ai eu juste. Ce garçon est timide. Maintenant que cette certitude est établi, il faut que je sache si j'ai véritablement envie d'en savoir plus sur lui ou si sa personnalité ne m'intéresse pas. J'hésite et dans le silence qu'il a installé, je crois que ma propre réflexion passe inaperçue. Je dois pourtant être en mesure d'établir si oui ou non j'ai quelque chose à apprendre de ce jeune homme et si j'ai quelque chose à lui transmettre. Parce que si ce n'est pas le cas, peut-être ai-je plus à y gagner en laissant la porte se refermer derrière lui et en sortant d'ici. Le regard est capable de transmettre beaucoup, et en ce moment, le sien m'analyse comme un obstacle. Je le sens. Je ne sais pas encore ce qui le dérange chez moi mais je sais que ma présence ne lui ai pas agréable. Est-ce ma personne en son entier, ou une de mes réactions ? Impossible de le savoir. A moins que...
Quand je suis arrivé au Pensionnat, je n'ai absolument pas l'intention de copiner avec qui que ce soit. Je voulais juste apprendre et transmettre. Pourtant j'ai rencontré des gens qui m'ont fait changer d'avis. Je n'ai toujours pas envie d'être « le bon copain » du premier venu, bien au contraire, mais j'aimerai pouvoir m'entourer de personnes en mesure d'échanger avec moi savoir et connaissances. Et le problème des timides, c'est qu'ils se sous estiment. Ainsi, les seuls qui pourraient être en mesure de prendre conscience de leur potentiel n'y accorde aucun crédit. Je ressens en ce jeune homme quelque chose qui m'intéresse. Et dussé-je ne faire un ennemi, j'aurais ce que je cherche.

- Euh, merci. Je m’appelle Maximiliam Karlsson.

Sa phrase m'arrive dessus d'un seul coup. J'en étais encore à me demander si tout cela valait la peine – bien que je n'aurais pas laissé tomber si facilement le cas échéant – quand il m'a offert son nom. Karlsson... Cela me dit quelque chose, j'en suis sûr. J'ai déjà entendu ça quelque part. La suite de sa phrase m’échappe et lui aussi. Il se glisse dans l'ouverture sans attendre et entre dans la salle. Le contraste lumineux me fait le perdre de vue. J'entre alors aussi et je fais un pas. Je dispose de quelques secondes pour estimer la zone où il a le plus de chance de s'être installé et de l'y repérer.
D'office, j'élimine toutes les rangées de la première à celle du centre. L'essence même de la timidité c'est qu'on a l'impression de se sentir épié et jugé à chaque instant, s'assurant que nos propres réactions sont ridicules ou gênantes aux yeux des autres. Si j'ai raison, il est donc plutôt vers le fond. Dans la salle, il y a déjà un peu de monde et de même, j'écarte toutes les places où plus d'une personne se trouve. Assurément, il cherchera à s'isoler. Enfin j'espère. Je concentre alors mon regard sur le fond de la salle. La dernière rangée ? Intéressante mais un rapide coup d’œil m'indique que personne ne l'a choisi pour le moment. L'avant-dernière ? Peu de chance. Mon regard ne s'attarde pas dessus. L'avant dernière rangée est occupée par un couple savamment camouflé dans l’obscurité de la salle qui se bécote dans un silence presque suspect. C'est alors que je tombe dessus. Juste là. Je me mets tout de suite en marche. Je fais particulièrement attention à toujours être dans les zones les plus sombres de la salle et je me glisse avec astuce jusqu'à la rangée qui se trouve juste derrière lui. A nouveau, si mes théories sont vérifiées, s'il me cherche du regard, il devrait éliminer la possibilité de jeter un œil juste derrière lui « de peur » de croiser directement le regard de son voisin de derrière. Je m'assois silencieusement et remarque qu'il ne me cherche pas. Peut-être là-t-il déjà fait et alors il sait que je suis juste derrière lui. Je hausse les épaules. Assis en position fœtale, je le vois poser la barre de chocolat à côté de lui. J'ignore toutes les règles élémentaires de la discrétion et je dépose d'un seul coup toutes mes friandises sur le siège d'à côté dans un joyeux bazar de papiers froissés. Whatever.
Je me penche alors en avant et m'approche de lui, en faisant particulièrement attention à essayer de ne pas le surprendre. Une pensée vient de me traverser l'esprit. Malheureusement, je suis le genre de personne qui, lorsqu'ils ont une question, ne peuvent s'empêcher de la poser et font tout leur possible pour obtenir une réponse en ignorant les conséquences de leurs actes. C'est ce qu'on nomme « curiosité ».

- Sorry, but... Ton nom me dis quelque chose. On ne s'est pas déjà rencontré quelque part ? C'est bizarre mais c'est plus qu'une impression de deja vu.

Disant ceci, je ne m'empêche pas de prendre une barre chocolatée et de l'ouvrir d'un coup. Ainsi, j'évite à mon entourage l’irascible bruit de papier qui se déchire lentement. Une main sur le dossier du siège qui se trouve à côté du sien et faisant tourner négligemment la barre entre mes doigts, je le regarde intensément. Si son nom me rappelle un truc, ça ne peut vouloir dire qu'une seule chose.
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A film against boredom

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