En haut de cette falaise surplombant la ville, je me sentais bien. Et ce, malgré le cimetière placé derrière moi. les tombes, elles ne m'effrayaient pas, ni les arbres morts d'ailleurs. J'étais, comme qui dirait, dans mon élément le plus basique. J'étais seule, et partout où j'étais seule, je me sentais chez moi. Cela voulait-il dire que j'avais beaucoup de chez moi ? Je n'en sais pas plus que vous, et pourtant il s'agit bien de moi. Mais vous savez, je ne sais pratiquement rien de moi. Déjà que je ne parle pas, alors sachez qu'en plus, je ne suis pas du genre à beaucoup penser, jour et nuit... Non, moi je suis du genre à me foutre de tout, à dire Fuck à tout... Mais laissez moi vous raconter, peut être que vous, vous trouverez ...

On ne m'aime pas. On ne me parle pas. Mais en revanche, on ne me lâche pas des yeux. Comment est-ce possible d'être autant observée, et par la même occasion, autant détestée. Pourtant, je ne parle pas, je ne m'exprime pas, je ne change pas d'expression de visage, je ne bronche jamais. Je ne comprenais pas, avant, pourquoi j'aspirai autant de haine, autant de peur, autant de méfiance. Jamais je ne fus vraiment aimée, vraiment appréciée. Jusqu'à mes dis ans, je me disais que si mes parents ne restaient pas vivre avec nous, c'était simplement pour ne pas me voir. À vrai dire, je n'ai jamais vraiment connu mon père, je n'ai jamais tenu de conversation de plus de dix minutes avec lui. Et ne parlons pas de ma mère. Elle s'est occupée de moi pendant quelques mois, puis est repartie à son travail, si important à ses yeux. Même plus important que moi, il me semble. Alors pourquoi tout ce mépris... Je me le demandais, je me le demande, et je crois que je me le demanderai à jamais.


Non, vraiment on ne m'aimais pas. Les enfants pleurés en m’apercevant, ils allaient voir l'institutrice en disant avoir peur. Moi, en revanche, je ne parlais pas. Je restais muette et froide. Je laissai les autres décider de ma vie. En voulant me faire aimer, j'étais devenue leur chien. J'étais leur esclaves, ils faisaient ce qu'ils voulaient de moi, sans se soucier de mes sentiments. Une vraie bonne à tout faire, dès qu'ils levaient le petit doigt, je me présentai, j'étais là. Je voulais tellement être aimé, être comme les autres, être appréciée et jouer avec les enfants de mon âge. Discuter avec eux, partager avec eux, les connaître, et qu'ils me connaissent pour ce que je suis vraiment. Mais trop égoïstes, ils n'ont pensés qu'à eux mêmes, et ne m'ont jamais laisser m'exprimer.

Le seul qui savait tout de moi, qui me comprenait sans que j'ai à parler. Celui qui calmait mes peurs, qui effaçait mes pleures, qui estompait mes douleurs, c'était mon grand frère. Ma lueur d'espoir, ma lumière dans le noir, celui qui était mon exutoire. Il était et demeure toujours présent pour moi, celui qui connait mes qualités, mes défauts, mes pensées et mes rêves. Malheureusement, la vie ne fut pas non plus évidente pour lui... Il m'apprit à me défendre, à me battre pour mes idées, pour ma liberté de penser, pour ma tranquillité ainsi que pour être en droit de respirer. Malheureusement, le fait d'apprendre à me battre ne fut pas que bénéfique pour moi.

À suivre...

Assit seul dans un dortoir, j'écrivais une lettre à ma famille, mais bizarrement je trouvais pas l'inspiration, alors j'ai posé ma plume et allant chercher réconfort en regardant le ciel j'ai pensé à ce que je ferrai plus tard, lorsque courir derrière des relations d'une nuit deviendra impossible... Charlotte m'avait un jour posée cette question, je n'ai toujours pas la réponse. Peut-être que c'est ça qui m'empêche d'écrire ce soir... Ici, j'étouffe, les murs m'étranglent, la fraîcheur de la nuit me glace le sang, faut que je me barre, faut que j'aille prends l'air, ces dossiers attendront. Voilà même pas une semaine que je suis ici et cet endroit m'énerve assez pour que je sortes seul ce soir, c'est pas comme si j'allais dormir de toute façon.

J'enfile un pull et une écharpe et je me laisses perdre dans les ténèbres glaciales et la noirceur de la ville, où devrais-je aller ? Je sais pas, un endroit où m'isoler et penser à tout ce que je fais. D'ailleurs quand j'y penses j'ai l'air bête, je me barre d'un endroit tout seul pour me retrouver encore tout seul... Enfin... Sauf que là je croise des silhouettes, des étudiants ayant brûlés le couvre-feu, Tant pis, c'est pas moi qui suis de garder aujourd'hui, des jolies femmes du coins, pour le moment j'ai la tête à autre chose, enfin de compte j'avais marre de rencontrer des gens... Le cimetière ? Ah oui, bonne idée... Lire les noms des défunts risquent peut être de me gaver assez pour que je puisse m'endormir.

Arrivant à ma destination me voilà, remettant des fleurs en place, j'observe un peu tout les noms, et surtout les dates, certains n'ont pas eu de la chance, comme d'autres on peut être vécu trop longtemps pour apprécier la vie comme il le faut. Je me frayais un chemin dans ce champ de tombe, appercevant une silhouette, j'ai premièrement eu un frisson qui me fit presque tomber mais ma peur s'est vite levée avec la brume, qui était cette jeune fille ? Certes, elle avait une allure séduisante et sortant de l'ordinaire, je m'approchais d'elle doucement, fixant une tombe à côté d'elle, j'avais pas envie de tirer un coup ce soir, j'avais juste envie... de parler.

« C'est triste de mourir, surtout si on laisse quelqu'un d'important derrière. »

Bravo, Io. Niveau discutions de moral dépressif t'es vraiment le meilleur, j'adresse un regard rapidement pour tenter de voir ses yeux, observant de nouveau la sculpture.

Bougeant légèrement la tête afin de voir mon visiteur, je restai droite, fixe, dépourvue d'émotions. Cette nuit était lourde de souvenirs, lourde de conséquence, lourde de douleurs nocturnes et étouffées. Je n'avais pas envie de coucher ce soir. Ni demain, ni les jours d'après, d'ailleurs. Les souvenirs ravivés en moi éteignaient l'incendie qui me brûlait de l'intérieur depuis si longtemps. Je me sentais vide, froide. Je n'avais pas peur du noir, pas plus que je n'avais peur des cimetières, ou encore de la mort en elle même.


Lorsque j'avais treize ans, mon frère était déjà tombé bien bas dans l'alcool et la drogue, et bien évidemment, il m'entraîna avec lui dans la dépravation à son sens le plus pure. Je n'étais déjà pas très fière de fumer un paquet de cigarettes par jour, alors commencer à fumer des joints n'était vraiment pas glorifiant. Et pourtant, ma consommation ne fit qu'augmenter. Puis, les mois qui suivirent, je commençai à consommer des champignons, et toutes les substances hallucinogènes possibles. Les mois encore d'après, je touchai aux Prod'. Quelques mois s'écoulèrent encore, et je finis par m'injecter de l'héroïne par intraveineuse. Mais mon frère, mon héros de toujours, ne pouvait rien faire pour moi, cette fois, lui même dans un état critique.

Un an s'écoula, et mon frère me fit découvrir le monde des fêtes dépravées, des soirées mortellement dangereuses. J'y rencontrai mes premières relations amoureuses. Ou plutôt, relations physiques. Ces garçons avaient parfois dix ans de plus que moi, et pourtant, je n'avais pas peur de m'offrir à eux. Certains abusèrent un peu trop de moi, de mon corps de femme déjà formée. Mais je ne divulguai jamais rien, je n'en parlai pas, je restai de marbre à chaque fois. Petit à petit, je me sentais couler, je me sentais partir bien trop loin de la raison, du rassurant et du bienveillant.


Après que je commençai à avoir une vie sexuelle régulière et abondante, les adolescents se mirent à me regarder, à faire comme si ils ne me connaissaient pas, comme si ils ne m'avaient jamais vu auparavant. J'étais, à leurs yeux, une nouvelle personne, bonne à baiser avec eux. Ils ne voyaient que mes seins, que mon corps, mais ils ne me regardaient pas vraiment, à vrai dire... De plus, plus les garçons tombaient amoureux de moi, plus les filles me méprisaient, me détestaient. Elles étaient incroyablement jalouses, comme rarement on peut l'être. Et ce, alors que je n'avais rien demandé !

Je n'ai jamais eu peur d'avoir une image négative aux yeux des autres, car tel avait toujours été le cas, sans que je ne demande rien. Alors un peu plus ou un peu moins, qu'est-ce que cela changeait dans ma vie ? Rien. Mais dans ma tête, dans mon esprit, les choses avaient changées, avec l'arrivée d'une nouvelle personne à chérir, à protéger, à aimer. Mon petit frère, Shinta. Ma fierté, mon bonheur, l’innocence et la pureté incarné. Enfin, il y a encore quelques mois, c'était le cas.


Au fil de mes pensées, la rage été montée en moi, comme un flux destructeur que je ne pouvais contenir. À la pensé de mon petit frère en train de se dépraver, je ne pu retenir ma pulsion. Envoyant mon point dans la grande croix en pierre à côté de moi, un bruit fracassant retentit. Retirant mon poing ensanglanté, je constatai un trou imposant dans la pierre, ainsi qu'une aile de la croix à terre, en morceau. Je repris ma position figée, serrant mon poing dégoulinant de sang. Je ne savais pas qui été la personne à mon côté, mais il allait surement assister à une nuit lourde d'émotions destructrice, si il s'attardait ici...

Tous le monde meurt un jour hein... J'avais pas envie d'y croire, même si je savais que c'était la pure vérité. J'ai toujours voulu me dire que quelques part, au fond de nous, quelqu'un vivait encore à travers nos yeux. C'est juste des gamineries je pense, mais je préfère y croire, je détourne mon regard une nouvelle fois pour la regarder, elle était séduisante, n'importe qui voudrait y goûter... Alors Io, pourquoi toi tu n'avais pas envie ? Ressentais tu de la pitié à ses yeux ? Avait-elle perdu quelqu'un d'important ? Il fallait que je trouve un truc pour lui remonter le moral, je la connaissais peut-être pas... Mais une fille belle ou pas ne devrait pas rester à se morfondre de cette façon, et ce, surtout pas devant moi.

Je me relève doucement, posant avec lenteur et délicatesse ma main sur sa tête, caressant doucement pour la faire réagir, je la fixe dans les yeux un instant, j'entrouvre mes lèvres pour laisser un léger soupire froid s'échapper avant de lui parler sans pour vraiment haussé la voix.

« Si aujourd'hui t'es là, c'grâce à ta peine... Alors même si ta vie est mauvaise... Accepte là et tires en avantages du mieux que tu pourras »

Je lâchais doucement sa tête, je ne sais pas ce qui m'a pris de lui dire ça, je ne savais même pas qui s'était, peut-être avait-elle besoin de solitude... Je retirait le manteau que je m'étais prie au cas où, ne restant qu'en pull, le posant sur ses épaules doucement, lâchant un léger chuchotement.

«  Il vaut mieux prendre soin de soi... Pour ceux que l'on a un jour aimé. »

Il s'éloignait doucement, regardant les autres tombes, devenu perplexe et silencieux.

Me retournant, furibonde, je soufflais bruyamment. M'approchant de lui d'un pas décidé, je l'attrapai par le colle de son pull. Soulevant le jeune homme d'une main, je le plaquai contre une autre grand croix du cimetière. Les yeux pleins de rage, j'avais conscience que lorsque la colère serait retombée, il ne ferais qu'une bouché de moi, mais j'avais l'esprit troublé, je ne pouvais pas être raisonnable en cette instant de stupeur absolu. Le sang battait plus fort que jamais dans mes tempes, brouillant mon ouïe. Je voyais rouge, en cette instant de violence intense. Sois cela aller finir en bain de sang, sois en baise sulfureuse. Me mordant les lèvres, j'aurai voulu hurler, pleurer, m'effondrer. Plantant mon regard plein de haine dans le sien, je me demandai à quoi je jouais, ce qu'il se passait dans ma tête, pour que je sois sur le point d’agresser un inconnu, en pleine nuit, dans un cimetière, et qui plus est, sans aucunes raisons, valables ou non !

« Tu... Tu ne sais RIEN ! Tu ne sais PAS LA MOINDRE CHOSE A MON SUJET ! Comment OSES-tu venir vers moi, me parler de MORT ! Personne n'est mort ! SAUF PEUT-ETRE MOI ! Il y a fort longtemps ! JE NE SAIS PAS QUI TU ES, ET NON PLUS DE QUEL DROIT TU ME JUGES ! »

Reprenant mon souffle, je baissai les yeux, puis lâcha mon poing ensanglanté. L'homme de nouveau sur ses deux pieds, en face de moi, ne broncha pas. Laissant les larmes s'écouler le long de mes joues, perler mon visage, humidifier mes yeux, je baissai de plus en plus mon visage vers le sol, me mordant de nouveau les lèvres. Des images défilaient dans ma tête, de plus en plus lentes. Elles se clarifiaient petit à petit. Je revoyais des visages, des lieux, des souvenirs de plus en plus douloureux. Comment en étais-je arrivé là ? Je ne ressentais qu'à peine la douleur de mes plaies béantes, de mes erreurs, de mes regrets, de mes pleures.

« Le temps à beau passé, je ne comprend toujours pas.
Les larmes continuer de couler, ça ne s'estompe toujours pas.
La plaies peuvent bien cicatriser, je n'oublis toujours pas.

Comment ai-je pu tomber aussi bas ?
Comment ai-je pu contenir tout ça en moi ?
Comment ai-je pu garder aussi longtemps la foi...

Bien que j'évolue et que je grandisse,
La peine perdure et les souvenirs me refroidissent,
Tant de haine, les personnes, toujours me haïssent.

Ils ne me connaissent pas, mais préfère la facilité,
préfère ne pas se mouiller, et choisissent de me détester.
Ils me jugent et ce, sans jamais avoir pris la peine de me parler... »

Tombant à terre, je me recroquevillai sur moi même, me blottissant contre le tronc de l'arbre derrière moi. Je ne voulais plus affronter ce monde, je ne voulais plus voir ces personnes immondes. Mon seul souhait aurait été de fuir le plus loin possible, mais comment lorsque trop de gens compte sur vous pour être la cible ?

La violence qu'elle dissimulait dans son cœur me faisait mal, me soulevait, la peine s'était transformé en colère, pourtant je ne changeais pas de visage, je l'observais furieusement, qui était-elle et à quoi pensait-elle ? Elle me perturbe tant... Je suis trop curieux et je dois tenter de savoir quoi qu'elle me fasse. Elle me relâche enfin, mes yeux ne la quitte pas, non ils ne veulent pas l'abandonné dans cette obscurité alors qu'elle s'isole du reste de la pénombre, je reviens doucement vers elle, à genou pour être à sa hauteur.

« Pleure vas y, retenir ses larmes, ça sert à rien, ça feras que te faire plus de mal … Mais pleurer aussi fait mal … Alors... » Je la prends doucement dans mes bras, je la serre contre moi, caressant doucement son dos. «  Si c'est à chaude larmes que tu pleures... Je suis là pour t'épauler. »

Je la garde près de moi, je ne sais même pas pourquoi moi-même, dans le pire des cas je l'aurai déjà violé ou au moins attouché... Mais je pense qu'elle me faisait un peu trop de peine pour penser à ça... Ou peut-être que j'ai changé ? Pour une fille qui a le physique de mes rêves.... Je ne ressens que le besoin de la serrer contre moi, je la garde, je veux ressentir sa chaleur, je veux la rassurer, la faire comprendre que cette fois, quelqu'un serait là quand elle pleureras.

Je ne voulais pas de cette haine, je ne voulais pas de ces pleures. Rien de tout cela n'était voulu, rien de tout cela n'était prémédité. Je n'avais rien demandé, et pourtant on m'avait rejetée. Je n'avais rien fais pour cela, mais on ne m'avait pas laissé le choix. Et quand bien même je me serais rebellée, c'la n'aurait très probablement rien changé. Comme de vieux démons qui surgissent de mon inconscient, qui reviennent de loin et qui me font perdre tout mes moyens, je ne savais que faire contre cette douleur des plus aigus, contre ce poison se diluant dans mes veines avec fourberie et sournoiserie. Comme un élan de souffrance, je me tordais, le souffle coupé, le cœur cessant délicieusement de battre...

Reprenant ma respiration afin de tenir le choque, tandis que mes yeux s'emplissaient de larmes à chaque secondes passé à vif. Je me sentais dépourvue de protection, comme si l'air en lui même m'agressait à chaque seconde passé dehors. Je tremblai, je n'arrivai pas à rester immobile. Repoussant le jeune homme, je devais bouger, je devais courir, je devais me mouvoir. M'approchant de la falaise à rebords, je sautai dans le vide, m’agrippant aux quelques rebords. Arrivée sur la terre ferme, je regardai en haut, observant les gestes du jeune homme. Mes larmes se remirent à couler le long de mes joues. Courant le plus loin possible dans la forêt, je hurlai de toutes mes forces. Écorchant mes poumons, brûlant ma gorge, j'étais à bout de souffle. Je m'approchai d'un arbre, frappant avec force et vitesse dedans.

Ce pendant une bonne dizaine de minutes que je me tuai les phalanges contre le bois dur. Tombant d'épuisement, je regardai le ciel étoilé, je regardai la lune, les branches d'arbres volant au vent. J'étais paisible, mais je perdais beaucoup de sang. Je commençai à perdre connaissance. Je n'arrivai plus à ouvrir les yeux en entier, et mes forces m'abandonnaient peu à peu...

Elle me repoussa, elle repoussa la seule affection que je lui donnais, pourquoi ? Ca m'énervait, dans ce cas je te laisserai ! Voilà ! Je l'ai décidé ! Je l'observe... La falaise... ? N... Non elle vas pas le faire ? Elle a sauté, j'arrive pour la rattraper trop tard, elle se glisse pour arrivé en bas, m'adressant un dernier regard avant de s'enfuir. Et puis quoi encore ? Je vais pas la suivre quand même ? Qu'est ce que tu racontes Io... Tu peux pas laisser quelqu'un dans cet état hein... Te voilà déjà entrain de t'écorcher sur les rebords, tombant et te rattrapant de justesse sur le sol. Ca fait mal... Mais ce que j'ai vu dans ces yeux... Me rends immunisé contre la douleur physique, je cours après sa silhouette qui disparaissait, je l'entendais crier, je suivais le sang pour la retrouver...

J'arrivais alors dans une clairière, m'approchant de nouveau d'elle, je la regardais de haut, elle avait perdue beaucoup de sang, elle devait sûrement se sentir vide à l'heure qu'il est... Ses mains étaient dans un état plus lamentable que tout à l'heure. Ah... qu'est ce que je ne ferai pas pour une jolie demoiselle hein... je m'approches doucement d'elle, ne craignant pas de manger un coup, je la prends doucement dans mes bras pour la porter, lui adressant qu'un tendre regard avant de sortir de la forêt, lui parlant d'une voix douce et calme.

« Même si la vie ne vaut pas la peine d'être vécu. Y'aura toujours pire que soit. Et ça serait du gachis qu'une aussi jolie fille que toi s'endorme ici... Y'a plein d'insecte. » Je riais doucement, voulant détendre l'atmosphère, je sentais du sang couler de mon front, je m'étais cogné ? Ah, ce n'est pas grave. Mais maintenant que je l'avais dans les bras... Devrais-je l'emmener à l’hôpital ?

On me portait, comme si je flottais. Je me sentais surélevée, je sentais le vent glisser sur mon corps. Puis, je sentis quelque chose me tomber dessus. Croyant tout d'abord à de la pluie, j'entrouvris les yeux. Je ne bronchai pas, mais je levai doucement la main. Allant passer mes doigt sur la plaie du jeune homme, je sentis la chaleur émaner de lui. Il était le premier à agir de la sorte avec moi. Désormais, je savais pourquoi il était resté, pourquoi il avait persévéré. Il est quelqu'un qui se bat pour ce qui lui tient à cœur, et qui, en l’occurrence et malgré ma rage, ma souffrance, et ma différence, reste auprès de ce qui lui semble en valoir la peine. Sous ses grands airs de bad boy sans sentiments, qui ne tiens qu'à baiser avec les plus belles filles qu'il croise, il est surement la personne la plus attendrissante que je n'ai jamais vu...

Laissant tomber mes yeux se fermer, je passai doucement mes bras autour de la nuque de celui qui me portait. M’agrippant à lui, je collai ma tête contre son torse musclé. Je n'avais pas la force d'être ballottée plus longtemps, mais je n'avais encore moins la force de bouger quoi que ce sois. Dépourvu de toute énergie, même les larmes coulant de mes yeux semblaient user de mes dernières ressources afin de s'extirper en dehors de moi. La bouche légèrement ouverte, je sentais que je partais. Et pourtant, j'avais encore quelques sensation en mon sein.

L'envie de vomir me prit plus violemment que jamais, l'envie de manger également. Ma gorge me brûlait, je devais boire de l'eau de toute urgence. Tout mes sens affaiblis, les douleurs commençaient à peine à se faire ressentir. Resserrent mon étreinte autour du coup de l'homme, je serrai les dents. Je n'avais d'autre moyens d'exprimer ma douleur physique, cette agonie douce et lente, délicieusement diffuse dans mon organisme, ainsi que dans mon esprit. Plus que tout, le simple reflet de la lune, plus puissant que mes dernières forces, parvenait à m'éblouir sans difficulté. Ma gorge se resserrant, je commençai à avoir du mal à respirer. L'air se faisant peut abondant, je sentais la morsure du froid sur ma peau, en contraste avec la brûlure interne qui me ravageait.

Serrant les lèvres, je gardai de nouveau les yeux fixés sur ce beau jeune homme tellement présent pour moi sans que je ne lui ai rien demandé. sentant que nous étions arrêtés. Plissant les yeux, je voulais le remercier. Une force indescriptible me poussa à me relever de quelques centimètres, frôlant le visage de celui qui me portait. Laissant un souffle léger et chaud effleurer son visage, je lui susurrai un mot

Je me frayais un chemin dans la forêt, devenue dense, je pouvais entendre les voitures au loin pour me repéré, sortant alors de cette pénombre incessante, je commençais à regretter d'être venu si c'était pour me promené dans une forêt remplie de ronces et d'insectes... Si j'avais su je ne serai pas venu... Mais si je ne serai pas venu.... Serait-elle morte ici... ? Seule et éloignée de tous ? Je ne la connais même pas et je m'inquiète pour elle, je pense que j'ai changé pour une nuit... Pour lui sauver la vie. Je ne crois pas au destin... Ce n'était qu'une coïncidence.

Je la sentais bouger dans mes bras, lui adressant un regard rapide, elle était belle, somptueuse, c'était une fleur d'hiver, celle que l'on trouvait dans les grottes les plus profondes, souillée par les ténèbres elle reflétait sa beauté sous une lueur nocturne. Pourquoi tant de poésie se trimballait dans ma tête... Je relevais le regards m'avançant au direction de l'hôpital sentant son corps avec difficulté se levé doucement, je m'arrête et la regarde, son souffle tremblait, mais était si réconfortant... Je fermais les yeux lorsqu'elle me dit «  Merci. », m'apprêtant à lui rétorquer quelques chose, je sentis soudainement ses lèvres froides se coller au mienne un court instant, beaucoup trop court pour moi... Mais je ne fis qu'hocher la tête doucement.

« De rien... Tu es... Importante pour moi. »

Oui, pour moi n'importe quel vie humaine était importante... Même la plus atroce.

Me laissant retomber lourdement dans ses bras, je pouvais enfin me reposer, laisser le monde du rêve et des ténèbres m'emporter, sans aucuns regrets. Je ne voyais plus rien, je ne sentais plus rien. Comment expliquer cette sensation de vide, me parcourant le corps de haut en bas, m'exposant à toutes sortes de réflexions, je tentai à savoir ce qu'il m'arrivait, mais rien ne pouvais me le démontrer. De nouveau, j'avais l'impression de flotter dans le vide, j'avais l'impression de quitter mon corps. Je n'avais même plus la force de me battre. Comme un poison s'insinuant en moi, je pensais à mon grand frère. Si il me voyait dans cet état... Il n'aurait de cesse de me demander de me battre pour ce que je suis, de me battre pour rester la même.

Quant à mon petit frère... Je refusais d'imaginer son visage, d'imaginer sa souffrance en me voyant telle que j'étais actuellement. J'aurais voulu le protéger toute sa vie, j'aurais voulu être prêt de lui toute ma vie. Malheureusement, je n'en avais plus la force. Je sentis mon souffle se couper. Je sentis mon cœur faiblir. La douleur se dissipa doucement. Je me sentais légère, apaisée, sans souffrance, quelle soit mentale ou physique. Je ressentais plus aucuns besoins humain, plus de faim, plus de soif, plus de fraîcheur, plus de chaleur... Tout étais sombre, silencieux...

Ma tête se vidant, je n'avais désormais plus la force de penser. Mes souvenirs se dissipaient peu à peu, tel de la fumé que j'étais incapable d'attraper...

[Ton poste clôturera le Rp, je te laisse te surpasser ! (;]

[RP abandonné, Io quitte le forum.]