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 Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne

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MessageSujet: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyMer 12 Sep - 20:12

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty

Nani Puaiti Faimano Tea'rere
27 ans, ducon ∞ Shiwiar, forêt amazonienne ∞ Tcheu...Fiancée depuis mes 10 ans ∞ Bisexuelle ∞ Professeur d'Histoire
« I will bite you to death, little boy... »


✖ My Story ✖
Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Sans_t61

Un jour, un homme était assis seul dans la forêt. Il était accablé d’une profonde tristesse. Alors, tous les animaux se rapprochèrent de lui, et lui dirent : « Nous n’aimons pas te voir si triste, demande-nous ce que tu souhaites, et tu l’auras. ». L’homme dit alors : « Je veux avoir une bonne vue. ». Le vautour répondit : « Tu auras la mienne. ». L’homme dit : « Je veux être plus fort. ». Le jaguar répondit : « Tu seras aussi fort que moi. ». Puis l’homme dit : « Je veux connaître tous les secrets de la terre. ». Le serpent répliqua : « Alors, je te les montrerai. ». Et cela continua avec tous les autres animaux. Quand l’homme eut tous les dons que les animaux pouvaient lui offrir, il partit. Puis la chouette dit aux autres animaux : « Maintenant l’homme sait tout, et peut faire beaucoup de choses. Seulement, je me sens effrayée. ». Le cerf répondit : « L’homme a tout ce dont il a besoin. Maintenant sa tristesse disparaitra. ». Mais la chouette réfuta : « Non. J’ai vu un trou, dans les yeux de l’homme. Une faim profonde qu’il n’assouvira jamais. C’est ce qui le rend triste ; tout ce qu’il veut. Il va continuer à prendre, et à prendre. Jusqu’à ce qu’un jour le Monde lui dise : Je ne suis plus, et je n’ai plus rien à te donner. ».

Mes yeux se plantèrent dans ceux ridés et aveugles de notre gourou. Le silence se fit, autour du feu, dans le foyer de sa hutte. La lumière dansante des flammes léchait les vieux objets magiques et poussiéreux sur la paillasse tressée. Mes mains serrèrent plus fort la poupée de paille que Ma’ m’avait offerte. Le sage se leva de ses fourrures pour clopiner de sa seule jambe, vers les assiettes en argile ébréché, pour m’en donner une, contenant seulement quelques bouchées de viande séchée. Ses yeux aveugles me fixèrent, mais je ne touchais pas à la nourriture, rare en ces temps où les proies disparaissaient de notre territoire. Sa paume noueuse attrapa mon épaule et la serra :

« Un chasseur ne peut amener à manger dans sa hutte, s’il ne prend pas lui-même des forces. »

J’ai froncé des sourcils, répugnant à l’idée de manger, mon estomac noué par l’angoisse. Ma main essuya mon front en sueur et couvert de boue pendant que le vieil homme allumait avec un silex et une pierre, les cendres parfumées provenant de quelques pétales séchés dans le petit bol gris. J’ouvris les lèvres, pour dire d’une voix rauque et emplie de curiosité :

« Tatoui, quelle est la morale de cette histoire ? »

« Celle que tu entends et découvres par ce conte. »

« Tatoui, je ne comprends pas. Je ne découvre pas de morale ! »

J’ai soupiré, agacée. Je n’aimais pas ne pas savoir, ni comprendre ce que l’on me raconte. J’étais jeune, toute petite à côté du vieil homme déjà bien décharné. Je le vis sourire malicieusement, et ragea de ne pas savoir ce que pensait le gourou. Rester en sa compagnie était amusant, mais difficile. Il me racontait des histoires étranges, me parlait et m’éduquait par énigmes, et d’une telle manière, que cela rendait la tâche bien trop difficile. Je finissais souvent en pleurs à la fin de nos soirées. J’ai jeté la poupée rageusement contre le sol, avant de croiser les bras, mes joues contractés et mes yeux larmoyants. Si je n’arrivais pas à comprendre le sage et à suivre son apprentissage, que va dire Pa’ ? Et le village ? Les autres enfants se moqueraient de moi, et je n’aurais pas mon nom donné par le gourou. Malgré sa cécité forte présente, Tatoui me fixa dans les yeux, et ouvrit sa bouche aux trois dents restantes pour déclarer sévèrement :

« La colère te détourne du droit chemin. Comme la peur paralyse le mulot face au serpent aux dents acérées. Tu dois toujours te contrôler, pour ne pas être aveuglée par ce qui te ronge. Même si les hommes te font du mal. »

« Mais Tatoui, les autres apprentis-chasseurs se moquent de moi ! Je suis trop petite et je ne cours pas assez vite. Je n’ai toujours pas attrapé de proies. Pa’ va me gronder et Tikika va refuser que je sois une chasseuse. Je ne sais plus quoi faire Tatoui, on me traite comme une moins que rien ! »

Les larmes me montèrent aux yeux, et j’ai pleuré à gros sanglots, serrant ma poupée contre mon buste habillé de cuir. J’ai baissé la tête, honteuse de mes pleurs et de mes caprices. Le gourou me donna une claque derrière la tête, ce qui eu pour effet d’amplifier mon chagrin. Même Tatoui le grand sage perdait patience avec moi ! Il secoua la tête de gauche à droite, faisant ressortir son menton troué d’un grand pique noir en bois, ses bijoux et autre bracelets de coquillages s’entrechoquant dans une musique clinquante et assourdissante. Il gonfla son gros ventre, son buste mollasson tremblant et s’affaissant quand il se pencha vers moi pour chuchoter :

« Ils sont jeunes et ne connaissent pas l’importance du dieu rougeâtre. Pour eux, le devoir est de nourrir leur famille et d’y faire honneur. Le tien est de connaître tout ce qui t’entoure, de le sentir, de le comprendre et de dialoguer avec. Ils se servent de l’environnement et des dons de notre Mère la Terre pour faire survivre notre tribu. Mais toi, tu es la Révélation, le fruit de l’amour de notre Mère, et du Dieu rouge. Ton devoir n’est pas officiellement de nourrir notre tribu, mais de protéger celle-ci, et toute la forêt, car c’est le devoir que t’ont assignés les dieux. Tikika est un homme juste et sage, il sait ce qu’il fait et ce qu’il doit faire. Quand à ceux qui se moquent de toi…- il se pencha plus en avant et esquissa un sourire taquin – tu es douée pour rendre des comptes et même ignorer les gens de ton âge. Compris, Nani ? »

« Oui Tatoui…Quand est-ce que je vais apprendre la langue des étrangers ? »

Le sage éclata d’un rire tonitruant, avant de caresser mes cheveux d’ébène avec tendresse.

« Quand le moment viendra. As-tu retenu les prières et danses des dieux ? »

J’ai hoché de la tête, injuriant Tatoui dans mon fort intérieur. Je n’aimais pas ce qu’il m’apprenait, et il gardait toutes les choses intéressantes à connaître pour quand je serais grande. Mais j’ai déjà huit ans ! Je voudrais tout savoir, dès maintenant. Je ne voulais pas attendre d’être une vraie chasseuse pour devenir guerrière et tout savoir des étrangers. Ces derniers ne devaient pas connaître notre existence, on disait qu’ils étaient pires que les serpents de mer. Aussi fourbes que les pêcheurs à plumes blanches. Même Aoearoa, le plus fort guerrier de notre tribu, craignait les étrangers et les traitaient même de diables. J’aurais tant aimé pouvoir savoir tuer les étrangers ! Je les aurais tous exterminés et chassés de la forêt depuis longtemps si on avait commencé à m’enseigner l’art de tuer ! Regonfler par cette idée, j’ai inspiré à fond, un sourire empli de fierté se créa sur mes lèvres. J’ai alors repris l’assiette contenant de la viande, et dévora cette dernière même si je n’avais pas faim. Demain, je courais dix fois plus vite et j’attraperai un sanglier à moi toute seule ! Pa ‘ sera fier de moi, Ma’ me gavera de ma nourriture préférée, le village fera la fête et Tatoui me donnera mon nom !

_____________________________

Il a été un temps, où le Dieu rougeâtre acclama Mère la Terre et ses enfants. Car son sang coulait dans ces veines, dans ces êtres fragiles. Alors, de ses bras forts et de sa magie antique, il s’éleva haut dans les cieux, afin de les protéger, de les aimer, et de les voir grandir. Mère la Terre, celles nous donnant la vie, nous prêtant sa force et ses mains douces, prenait soin de nous, durant les neufs premières lunes de notre vie. Ses lèvres s’étendaient jusqu’à l’horizon nous embrassait et nous cajolait, avant de nous laisser partir, sur sa surface, nous nourrissant de ses arbres, de son eau, afin que ses enfants soient heureux, et alimentés en abondance. Alors nous la remercions, en dansant et chantant pour elle, lui donnant notre sang pour la protéger. Et lorsqu’une vie s’achevait, elle pleurait. Ses larmes coulaient sur ses joues, puis s’élevaient vers le Dieu rougeâtre qui alors, accueillait son enfant, à ses côtés. Ainsi notre Dieu et notre Mère, ne cessaient de se sacrifier pour leurs enfants. Mais, lorsque la nuit tombait, lorsque le Dieu rougeâtre et Mère la Terre s’embrassaient pour la dernière fois, il n’y avait ni protection pour leurs enfants, ni amour. Juste la froideur de l’ombre les gobant, les dévorant pour ne laisser que des cadavres sans âme à accueillir pour les cieux…Alors, d’un commun accord, notre Dieu et notre Mère offrirent aux Shiwiars un dernier présent ; la lune. Enfant solitaire éclairant chaque nuit le ciel et ses étoiles, pour permettre à la tribu de se cacher, de s’enfuir ou bien de combattre l’ennemi, le chemin toujours éclairé par l’astre lunaire. Les enfants furent heureux de nombreuses années, priant chaque matin et chaque soir le Dieu rougeâtre, Mère la Terre et la Lune. Et lorsque la jeune lanterne se faisait voir entièrement, la nuit n’était que festivités, danses, chants et prières…Pourtant, cela ne suffit pas. Des centaines d’années après la naissance de la tribu, les ombres dévoreuses et les enfants jaloux trouvèrent un moyen de nuire à la progéniture des dieux. Alors, pour permettre la paix, et avec leurs dernières forces, ils colorèrent la Lune de sang, celui de tous les hommes, faisant ainsi d’eux, leurs enfants. La forêt fut l’habitacle de ceux-ci, et ils se dispersèrent en tribu, chacun ayant une qualité première. Il y eut les Tupinambas, guerriers puissants dévorant la chair des ennemis de notre Terre et de notre Dieu pour obtenir leur force. Les Parentintins, de grands chasseurs agiles sautant d’arbre en arbre, se nourrissant grâce à leurs puissants arcs offerts par Mère la Terre. Les Yanomamis, des êtres sensés et connaissant la culture des plantes médicinales, étant de grands guérisseurs. Les Zàparas, mémoire de tout ce qui est, ils savent chaque culture, et parlent la langue des étrangers à tête fourchue. Les Arawaks, enfants prospères dresseurs de fauves et d’animaux aussi bien dangereux que farouches. Les Kali’na, nomades et bons traqueurs, parcourant souvent les violentes rivières de notre Mère et les grandes montagnes dangereuses de notre Dieu. Et enfin, les Shiwiars, enfants apporteurs des nouvelles des dieux, messagers de ces derniers, vivant en harmonie servants de nos dieux et conteurs légendaires. Toutes les tribus se complétaient, sans pour autant vivre dans un même foyer. Elles choisirent de protéger chacune une partie de la forêt et des rivières, des créations de Mère la Terre et du Dieu rougeâtre. Mais la paix ne pouvait exister si les étrangers continuaient à détruire la forêt et les dieux. Alors, tous les milles ans, il est dit qu’une lune rouge arrivera pour offrir un miracle. Elle donnera un nouveau-né, portant sa marque et qui, ayant appris la culture et la tâche de chaque tribu, devra protéger la forêt des étrangers et de l’obscurité malsaine du monde.

Ma’ était l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petite fille du grand chasseur du Dieu rougeâtre, Tea’rere. Elle était belle, et gentille. Toujours à l’écoute et docile, aidant son prochain grâce à quelques décoctions que lui avaient appris sa grand-mère. Elle était la dernière des sept enfants de grand pa’, et la seule sans époux malgré sa beauté. Sa famille était prospère et dans la tribu Shiwiar, c’était celle conseillant tout le village, toujours respectée. Pa’ allait devenir le chef de sa famille, la plus proche de Mère la Terre, Puaiti étant son plus grand ancêtre, lorsqu’il allait épouser Ma’. Il était fidèle à sa famille, toujours à l’écoute des autres, strict mais ne semblait pas fanatique. Il accomplissait les rites et danses des dieux, sans pour autant y croire. C’était et c’est toujours un homme terre-à-terre, ne croyant une chose que s’il l’a vu de ses propres yeux. Pa’ avait trente et un ans lorsqu’il eut ma mère comme femme, vieux et malgré tout en bonne forme tandis que Ma’ avait quinze ans. Ce fut un grand évènement, fêté durant trois nuits et journées d’affilée par la tribu.
Cependant, bien que leurs efforts furent répétés, Ma’ n’avait toujours pas d’enfant, elle n’était pas fertile. Elle pleura plusieurs jours, lorsque Tatoui, encore apprenti-gourou, lui annonça la nouvelle. Pa’ eut le cœur brisé par le chagrin de sa femme, et malgré les décoctions et remèdes pour leur permettre d’avoir un enfant, rien ne se passa.
Le maître de Tatoui dit alors à Ma’ que le seul recours était de prier le Dieu rougeâtre et Mère la Terre, pour se faire pardonner d’avoir pêché – car ne pouvoir donner suite à la génération suivante était signe d’une très mauvaise action passée dans sa vie. Elle fut exclue de la tribu, ignorée de tous, devant subvenir à ses besoins seule, tout en priant et acclamant les divinités jusqu’à tomber de fatigue.
C’est quatre mois plus tard, alors que Ma’ se rendait à la rivière de Pastaza pour ses danses spirituelles quotidiennes, qu’elle remarqua dans le court d’eau un scintillement tacheté. Émerveillée par ce doré lui rappelant les couvertures de son enfance perdue, elle s’approcha sans crainte du miracle, pensant qu’il s’agissait d’un message des dieux. Cependant, en arrivant à hauteur de cette étrangeté, elle se glaça plus que l’eau torrentielle elle-même, en se rendant compte que cette tâche scintillante n’était autre qu’un jaguar imposant, se baignant dans la rivière. Il la fixait de ses yeux ambrés, impassible, alors que Ma’ paralysée hurlait silencieusement à l’aide, par peur de se faire dévorer. Pour confirmer cette dure vérité, le jaguar se leva lestement et montra les crocs, hérissant le poil de son cou, toutes griffes dehors. Puis, il rugit, un grondement si fort et malgré tout si beau, qu’il se répercuta dans toute la forêt – ce qui plus tard fut décrit comme un message annonceur de la révélation envoyé par le Dieu rougeâtre ayant prit une forme animale. Enfin, il s’appuya sur ses pattes arrières et bondit alors que Ma’ fermait fort les yeux. Elle se reçut un puissant coup de griffe au visage, lui arrachant aussi bien des lambeaux de chair qu’un long hurlement de souffrance, le jaguar disparaissant dans les buissons.
Ma’ se réveilla le visage enfoui dans des feuilles humides et des décoctions poisseuses, avec à son côté Pa’ et Tatoui, accompagné de son maître gourou. Ce dernier a prononcé solennellement des mots qui se gravirent comme le poison brûlant du serpent vert et ambre aux dents acérés dans l’esprit de Ma’ : « Le Dieu rougeâtre t’a parlé, et t’a puni de ton crime en l’effaçant de ce monde. Ta beauté t’a été enlevée, en échange d’un enfant. Mère la Terre a chuchoté par ses fleurs ancestrales à mon oreille endormie que tu portais la marque de la Lune Rouge, sauveuse de notre peuple et de toute la forêt. Montre désormais ton visage, femme, pour prouver à ton mari que tu es désormais le corps de Mère la Terre, la femme du Dieu rougeâtre, et la porteuse du miracle de la Lune Rouge. »
Sous les yeux cyniques de Pa’, Ma’ enleva en grimaçant ses bandages, obéissant docilement au gourou, en qui elle plaçait toute sa confiance, étant le porte-parole des dieux. Le regard de Pa’ s’illumina d’horreur, et le sage leva des bras bienveillants vers le ciel, bien que le toit de la hutte y fasse obstacle. Sa voix enraillée par les années déclara en haussant le ton pour que tous les habitants du village réunis autour de sa maison entendent son annonce : « Tu portes la marque de la Lune Rouge, gravée par les griffes punitives du jaguar. Ainsi, quand la messagère des dieux se montrera, tu mettras au monde la révélation du Dieu rougeâtre et de Mère la Terre. »
Des chasseurs et Pa’ aidèrent Ma’ à se relever, cessant de lui appliquer une pommade sur sa blessure, laissant voir les chairs et un rond sanglant ressemblant à une lune, prétextant que le signe des dieux ne pouvait se laisser effacer. Ils la menèrent jusqu’à sa hutte, où Pa’ et Ma’ malgré sa douleur faciale, sous les ordres du gourou, devaient faire éclore le cadeau du Dieu Rougeâtre et de Mère la Terre. Et aussi étrange que cela puisse paraître, Ma’ tomba enceinte.

Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Sans_t62

Ce qui suit, c'est ma naissance jusqu'à une dizaine d'années, et c'est ce que raconte les tribus de la forêt, comme quoi ma naissance est divine. Tss, quelles conneries. Y a rien de divin là-dedans, juste des mensonges, et pourtant on y trouve une part de vérité.

Ma’ n’arrivait plus à marcher, à la fin de sa grossesse. Étant déjà très petite et maigrelette car l’enfant mangeait beaucoup, elle devait supporter un poids pesant tous les jours. Ma’ perdit les eaux dans la soirée, au moment même où la Lune Rouge a fait son apparition entre les nuages. Son hurlement se fit entendre dans tout le village et Pa’ accouru pour la relever, tandis que ses mains recueillaient le liquide mais aussi du sang entre ses cuisses. Pa’ demanda à Tatoui – désormais gourou car son maître était parti pour le pays du Dieu rougeâtre – s’il s’agissait là d’une malédiction envoyée par l’obscurité tant haïe. Tatoui lui répondit avec une assurance se faisant rare en ces temps sombres : « Il s’agit là d’une épreuve envoyée par les dieux que doit franchir le corps de Mère la Terre. Si ta femme réussie, nous aurons en notre sein, le miracle tant attendu. Sinon, elle mourra, et emportera avec elle la révélation. ». Horrifié par les paroles du sage, comme des hurlements stridents de souffrance de Ma’, Pa’ resta paralysé quelques secondes, paniqué par les évènements. Puis, fronçant les sourcils, il ordonna aux hommes de la tribu de la transporter à la rivière de Pastaza, où Ma’ mettrait au monde le miracle.
Arrivés à l’endroit dit, l’on cala le corps de Ma’ qui criait de douleur, à cause de ses contractions mais aussi d’un phénomène étrange, inquiétant Tatoui. Sous ses ordres, les femmes choisies pour participer à l’accouchement la déshabillèrent, et laissèrent échapper un cri de stupeur en voyant quatre points piqués la peau du ventre mouvant de la malheureuse, dans une étrange trace de griffure, comme si l'enfant était un animal. Ma’ continuait à hurler, à pleurer, serrant si fort le poignet de Pa’ qu’il perdit du sang, mais ne broncha pas.
Le bas du corps dans l’eau, pour atténuer la douleur et faciliter la venue du miracle, se mit à se contracter, la forêt devenant silencieuse et Tatoui souria doucement en recueillant la tête d’un bébé. Quelques minutes plus tard, alors qu’il pensait avoir fini, il entendit un grondement sortir du ventre encore rond de Ma'. Alors, le sage mit ses mains en coupe et attrapa avec stupeur la tête d’un bébé jaguar, grondant de frayeur et de faim, comme le nouveau-né logé dans ses genoux.
Ce furent les femmes qui crièrent de joie et de peur en voyant les deux corps, l’un animal et l’autre humain, prenant le relais à Ma’ soufflant de fatigue et de soulagement. Tatoui lui donna l’enfant et le jaguar, la vue de ce dernier peignant un sentiment d’indéfinie horreur sur le visage de Ma’. Mais sous les yeux du gourou lui ordonnant de prendre l’animal, elle amena ce dernier à son sein, le cordon ombilical reliant toujours le bébé jaguar et le nouveau-né.
Tatoui se leva, appelant les chasseurs et tout le village pour déclarer : « Aujourd’hui nous danserons le miracle qui est venu. Le corps de Mère la Terre a donné vie à une fille, portant les marques du Dieu rougeâtre, de Mère la Terre et de la Lune Rouge. Mais il a aussi donné naissance au grand messager du Dieu lui-même qui, relié par le lien de la vie à l’enfant, sera accepté parmi nous comme un membre de la tribu. Il est le frère du miracle, il est donc notre frère à nous. ».
Chacun s’approcha de Ma’ pour la féliciter, mais aussi pour chanter des incantations spirituelles, sous les yeux fiers de Pa’. Pourtant, ils ne pouvaient résister à leur curiosité et baisser leurs yeux noirs sur l’enfant et l’animal endormis. L’un au corps gravé de tatouages, et l’autre posant sa petite patte sur la minuscule main du nouveau-né, comme dans un geste protecteur.

Je fus élevée comme une enfant normale. Ma’ avait du mal à accepter à mon frère. Elle n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’il s’agissait de son enfant et d’un présage des dieux. Tatoui qui était beaucoup plus pragmatique que son prédécesseur, décida qu’il serait mieux aussi bien pour Ma’ que pour le petit jaguar, de remettre ce dernier aux soins d’une femelle de son espèce. Mais dès qu’on nous séparait, ne serait-ce que d’un mètre, l’on entendait les feulements colériques du chaton et mes hurlements paniqués dans tout le village. On tenta pourtant de nous diviser malgré cela, et la conséquence fut un refus de se nourrir pour l’un comme pour l’autre. Il existait un lien, entre lui et moi, si fort et si tenace, que si l’on ne se voyait plus, c’était une souffrance insupportable et lancinante qui nous détruisait de l’intérieur. Les guerriers soupirèrent et Ma’ fut vaincue, elle donna toujours le sein au jaguar, ma main et sa patte perpétuellement attachées.
Ce fut à la prochaine pleine lune, après notre naissance, qu’on nous donna nos prénoms respectifs. Mon corps était un signe des dieux, et la férocité de mon frère la protection permettant ma survie. L’on me nomma Nani Puaiti, et mon frère Ariiura, ce qui signifie guerrier de la Lune Rouge. On fêta le miracle, mangeant ce que nous prodiguait généreusement la forêt et toutes les tribus, mêmes celles se haïssant depuis le début de la création, riaient ensembles.
Comme dit la première fois, je fus élevée comme une enfant normale, bien que l’on m’ait traité soit avec méfiance, soit avec haine ou soit avec un amour trop prononcé. Ils ne voyaient que le miracle en moi, une simple révélation ou un trésor. Je semblais un objet sans réelle âme, on ne m’aimait pas pour ce que j’étais réellement, on me haïssait pour ce que je représentais. Qui étais-je pour eux ? Tatoui et Pa’ m’aimaient pour ce que j’étais, et non ce que j’évoquais. Dû à mon corps tatoué et à Ariiura, Ma’ se forçait à s’occuper de nous, si je demandais un baiser, elle le faisait avec résignation. Je peux la comprendre d’une certaine manière, donner naissance à un enfant tatoué de partout et à un jaguar, ce qui est foncièrement impossible dans votre monde, est purement horrible. Elle a perdu sa beauté à cause de nous, tout ce qu’elle chérissait, pour un avorton et un animal qui passaient leur temps à geindre, à quémander à manger et bientôt à s’enfuir de la hutte à quatre pattes. Nous étions étranges pour elle, la seule raison qui l’a poussait à ne pas nous abandonner dans la forêt amazonienne était son amour pour le Dieu rougeâtre et Mère la Terre. Nous semblions une épreuve à ses yeux, un devoir. Je me souviens encore de son regard, quand je rentrais de chez Tatoui. Je ne l’ai jamais aimé, il était craintif, résigné, comme si elle nous voyait pour la première fois. Il était la vérité, celui caché sous ses sourires hypocrites et ses cadeaux. Quand Ma’ disait « Je vous aime », cela sonnait faux, et ce mensonge faisait encore plus mal. Alors j’ai commencé à la détester, Ariiura me disait que cela ne servait à rien, de montrer de la haine à son égard, que je devais comprendre. Mais elle, se mettait-elle à notre place ?! Il ne savait pas, et je sentais sa souffrance, pareille à la mienne. Nous étions deux, mais la solitude ne cessait de se développer en nos cœurs. Nous n’étions pas aimés pour ce que nous étions, mais bien parce que nous représentions. Que se passerait-il si jamais il se révélait que nous n’étions pas le miracle de la Lune Rouge ? On serait exclu, c’est certain et nous n’aurions pas survécu à la forêt. Jamais.
Quand j’ai commencé à marcher et à manger de la nourriture solide, ne me faisant plus allaiter par Ma’, je devais avoir quatre ans. Malgré ma démarche encore maladroite et les dents de lait à peine sorties d’Ariiura, Pa’ décida de me mettre aux bons soins de Tikika, celui qui enseignait la base de la chasse aux jeunes de notre tribu. Pa’ ne voulait pas me voir partir chez les Parentintins sans base de la chasse, certainement pour ne pas perdre son honneur. Il m’aimait, je dois l’avouer, mais ne le montrait jamais par des câlins ou de gentilles phrases. Il voulait me voir réussir et me critiquait à chaque fois que je pensais avoir fait quelque chose d’extraordinaire. « C’est tout ? Tu vas faire honte à notre famille, tu dois plus t’entraîner ! Va travailler ! » Qu’il disait. Mais Pa’ ne savait pas que ces critiques causaient l’effet inverse de ce qu’il souhaitait ; au lieu de titiller mon orgueil pour que je réussisse des tâches plus difficiles, il le rabaissait et me rendait honteuse. Ce n’était pas sa faute, pourtant, à quatre ans, cette méthode ne portait pas ses fruits.
Ce fût dur d’alterner la chasse et l’enseignement de Tatoui. Toute la journée j’étais sous la garde de Tikika, avec les autres élèves, à tenter d’arriver à leur niveau. Je passais ensuite ma soirée dans la hutte du sage pour apprendre les rudiments de la danse spirituelle et des prières, puis après une courte nuit de sommeil, je me remémorais la leçon de la veille pour postérieurement rejoindre Tikika et commencer une nouvelle journée, accompagnée d’Ariiura.
Chaque jour semblait un calvaire à supporter ; les apprentis-chasseurs étaient bien plus vieux que moi, d’environ dix ans. Ils aimaient me voir essoufflée, toujours à revenir sans gibier. Je ne sais pas s’il s’agissait d’une jalousie commune de par mon statut, mais ils faisaient tout pour faire de ma vie un enfer. Leurs insultes me faisaient mal, et Ariiura subissait ma douleur comme moi, bien qu’ils ne s’en prennent pas à lui. Tikika ne venait pas résoudre les problèmes, pour lui, on devait protéger son honneur soi-même et relever les défis sans aide extérieure. Le chasseur a interdit à Ariiura de m’assister, je devais m’en sortir seule. Ce fut dur, pour mon frère, d’ainsi me voir pleurer, couverte de bleus, n’arrivant pas à attraper de proies. Parfois, je l’entendais gémir quand je versais mes larmes, et cela me blessait, comme me faisait souffrir. Je haïssais qu’on me prenne en pitié, ou que l’on compatisse à mon sort de souffre-douleur. Mais qui pouvais-je ?
Puis, au cours de ces deux ans à suivre l’enseignement de Tikika et à subir les méchancetés de mes camarades de chasse, j’ai compris qu’il ne servait à rien de s’apitoyer sur son sort. J’ai grandi, et me suis endurcie. Quand l’un des adolescents riait car j’avais échoué à attraper une proie, je n’hésitais pas à lui sauter à la gorge pour le griffer de toutes mes forces et le mordre en hurlant. Enfin, au bout de quelques temps, ils ont cessé de me tirailler. Je n’étais pas aussi grande et épaisse que ces hommes aux muscles nerveux, mais j’avais une hargne sans précédent et une sauvagerie à couper le souffle. Quand je m’acharnais trop sur celui qui m’avait offensé, Tikika devait s’y prendre à deux fois pour m’éloigner de mon tortionnaire sans se prendre quelques coups de pieds. Tatoui disait lorsque je lui racontais ma journée, que remettre à sa place celui s’étant permis de se moquer de soi est une bonne chose, mais il ne fallait pas laisser libre cours à sa haine, car celle-ci pouvait brouiller notre esprit et notre jugement, nous affaiblissant nous-mêmes. Je n’aimais pas que l’on me sermonne sur le contrôle de mes émotions, j’essayais de me faire une place et de me faire respecter, et pour cela il fallait que j’utilise toute ma force, pour montrer à qui ils ont à faire ! Il n’y avait pas de place pour un équilibre parfait.
Un an passa, j’étais une assez bonne chasseuse dans la tribu Shiwiar, Pa’ me critiquait moins, et Ma’ arrivait parfois à sourire sincèrement, nous cuisinant de bons plats. Je connaissais les cultes des dieux sur le bout des doigts, mes danses étaient les meilleures du village et je pouvais parler notre ancienne langue couramment, nos contes s’entremêlant dans mon cerveau sans que je n’en oublie un mot. Pourtant, je n’avais toujours pas appris à raisonner avec sagesse, je jugeais souvent en fonction de mon point de vue, et non celui des dieux, restant fidèle à ma tribu. Lorsqu’il y avait altercation entre la nôtre et un autre village, je me rangeais à l’avis des Shiwiars, contrairement à Tatoui qui trouvait le juste milieu dans le malentendu pour calmer les deux partis. Il utilisait la raison, j’utilisais la force et la menace. Il me la souvent reprocher, de trop réfléchir soit par la voix du chagrin, soit par celle de la colère. Malgré tout, il connaissait mon caractère et mon cœur, le sage pouvait me faire confiance, et à la pleine lune arrivant, l’on fêta mon nom de gourou. Tatoui m’appela Faimano, qui veut dire Révélation. C’était un beau nom, et j’en étais fière. On le chanta à la belle étoile toute la nuit, et je n’eus plus à suivre l’enseignement de Tatoui chaque soir, je pouvais aller le voir quand je le souhaitais, pour qu’il me conseille dans mes choix.
Je me souviens encore de cette soirée, je me sentais heureuse de mon troisième prénom et de la fierté se lisant dans les yeux de mon père. Je me remémore malheureusement la déclaration de Tatoui ; il était tant pour moi de quitter la tribu, afin de suivre l’enseignement des Zàparas.
Il fût dur pour Tatoui de me mettre en tête de changer de tribu pour continuer mon enseignement. Il m’avait déjà été assez difficile de m’intégrer à mon village d’origine.

_____________________________

Et alors, vous avez cru à toutes ces conneries ? Alors maintenant, mettons les choses au clair. On me prenait pour une révélation, mais Ariiura n'est jamais sorti du ventre de Ma'. Il a été trouvé, couinant et gémissant tout près de la rivière où se passait l'accouchement, sa mère était morte. On en conclut qu'il s'agissait de mon frère et du guerrier censé me protéger. Il fut à mes côtés dès le début, élevé comme un membre de la tribu. Et le reste ? Entraînements, apprentissages, en bref on m'élevait pour devenir une grande chasseuse et celle qui protègerait la forêt. Mais tout ça, ce ne sont que des idioties, je ne suis pas une révélation, je ne l'ai jamais été et je commence à douter de mes dieux.

A mes dix ans, j'ai rencontré mon fiancé. Il faisait parti des Tupinambas et nous devions sceller notre union avant que je n'aille chez les Zàparas. La nuit-même de notre rencontre, on me fourgua à ce gosse dans la hutte des futurs mariés. C'est comme ça que je suis devenue une femme. Oui, c'est violent, y a pas eu d'amourette, je ne l'ai jamais connu et malgré tout je peux dire que je le détestais. Mais c'est comme ça, là d'où je viens, et je crois que je préfère largement cette "barbarie" comme vous l'appelez si bien qu'à vos coutumes hypocrites qui ne respectent en rien Notre Mère et ce qu'elle vous a offert. Moi, ne pas porter en mon cœur les occidentaux ? Quelle idée !

Le lendemain, Pa' commença à suivre le sentier qui menait au campement des Zàparas, il devait m'y amener. Seulement voilà, Pa' avait perdu la foi et il me laissa aux bons soins d'un archéologue de renom qu'il connaissait depuis quelques années déjà. Un étranger...Il m'avait refourguer à un étranger. Ce dernier était italien, il se nommait Alejandro je sais plus trop quoi, il me rabâcha plusieurs fois que Pa' avait fait ça pour mon bien, que j'avais une grande mémoire, que je devais aller dans l'Occident pour apprendre et être heureuse, car la forêt, pour Pa', semblait trop dangereuse pour moi...Quelles conneries. Je n'aime pas l'Occident, et dès que je le pourrais, je reprendrais l'avion afin de revenir près des Shiwiars et surtout, de Tatoui...

Alejandro m'emmena à Rome, puis à Paris et finalement acheta un appartement à Berlin, pour lui et moi. Il fit mon éducation, ce qui ne fut guère chose facile et tenta de m'inscrire à l'école, je me fis renvoyée le jour même. Il dut faire mon éducation lui-même, et peina à m'habiller comme les occidentaux, ou bien à m'empêcher de grimper à un arbre. Ariiura était venu avec nous, et comme il était encore petit, il me fut facile de le garder avec moi. Seulement, ces bestiaux, ça grandit et ça commence à avoir un caractère de merde. Il pouvait bondir sur un chien pour le dévorer, ou bien sur un homme pour jouer. Si nous étions restés à Berlin, il serait mort.

Alejandro m'emmena donc en Égypte, au Caire. A mes quinze ans, il réussit à me donner une certaine allure occidentale, pour que je sois moins sauvage. Mais je n'allais pas changer ma nature, j'aimais la forêt, l'humidité, la boue, courir, grimper aux arbres, bref vivre. Et l'Occidental semblait tout le contraire de ce que je souhaitais...Ariiura fut enfermer dans un zoo, étant beaucoup trop dangereux, à ce qui paraît. Certes il est sauvage envers les autres êtres humains, mais avec moi il était un frère, et on se chamaillait. Je me prenais des griffures ou bien des coups, mais c'était pour jouer, et je me moquais bien des cicatrices que pouvait revêtir mon corps, je voulais juste être avec Ariiura, mon frère, mon seul lien avec la liberté.

Alejandro remarqua ma mémoire d'éléphant et surtout mon goût pour les histoires, il m'inscrit donc à mes vingt ans en une faculté d'Histoire au Caire. C'est à cet instant que ma haine envers l'Occident s'est développée. Il s'appelait William, et il était anglais. Lui aussi s'intéressait à l'histoire et dès le premier jour des cours il commença à me parler. Il devint vite un ami puis un amant, et finalement un ennemi. Oui, un ennemi. Car il se jouait de moi, il se moquait de mes origines, il méprisait ma "race" comme il la nommait. Hypocrite à souhait, je savais qu'il se faisait des blanches, et je m'en foutais pas mal. Ouais, je m'en foutais en fait, car j'avais vu sa boue immonde, une boue qui n'avait pas réussi à m'atteindre ! L'occidental est hypocrite, égoïste, aveugle et ignorant de nature, il ne prend pas soin de ce qui lui est offert, il ne chérit rien sauf lui-même et ne pense qu'à sa survie. Il n'ouvre pas les yeux et tout ce qui est étranger à son univers n'apporte que répulsion et haine. Je n'aime pas l'occidental, l'occident et leurs coutumes, c'est pourquoi je partirais d'ici, pour moi et surtout pour qu'Ariiura retrouve sa liberté...Et puis parce que l'occidental est naze au pieu. Quoi, je vous choque ? Tsk, âmes sensibles.

Je reçu mon diplôme d'historienne et Alejandro m'amena au japon, j'avais appris cette langue à ma faculté. Il m'y emmena avec Ariiura et arriva à me trouver une place dans le pensionnat d'une de ses connaissances ; le directeur. Je suis devenue professeur d'Histoire dans ce dit pensionnat, et je réussis à faire entrer Ariiura au zoo, évidemment qu'un tel jaguar ne pouvait venir dans une école ! Je réussis à avoir un pass pour entrer dans sa cage et m'occuper de lui, c'est pourquoi je suis peu présente les week-end, les soirées et surtout les nuits, aimant les petites escapades nocturnes. J'ai emporté avec moi les vêtements de ma forêt, je les porte à chaque pleine lune, lorsque les étoiles illuminent le ciel afin d'aller voir Ariiura. C'est une manière de me rapprocher de ma tribu, de la sentir à nouveau près de moi, de ne plus avoir le mal du pays. Évidemment je ne vais pas la porter dans le pensionnat, c'est trop "dénudé" et "dangereux" pour vous, occidentaux, tsk...Vous et le goût de l'esthétisme, vos robes me révulsent, seuls les pantalons et autres "shorts" ont l'air de pouvoir me servir quand je veux monter à un arbre ou autre. Durant ces exercices, je m'oblige à comprimer ma poitrine sous des bandages, manière de m'aider dans mes escalades et autres jeux d'équilibriste. Malheureusement je ressemble à un "mec" quand je fais ça...Parfois je m'en amuse, et le plus drôle c'est que je peux même entrer dans la douche des hommes sans qu'on s'en étonne, pour ceux qui ne me connaissent pas. Je trouve ça marrant.

Voilà bientôt une année que j'enseigne au pensionnat Hina, que je m'enfuis la nuit de ma chambre peu habitée pour voir mon frère Jaguar, que je cache mes vêtements de tribu au fond du tiroir et ses accessoires, que je m'amuse de la stupidité occidentale, que Alejandro m'a pris l'épaule et m'a sourit en me sortant un "Allez tigresse, essaie de ne pas tuer quelqu'un cette fois." Sérieux...Ce n'est pas ma faute si les occidentaux en général ne savent pas faire attention.
✖ Me, Myself & I ✖

✖ Behind the screen ✖
âge • 18 années
prénom ou pseudo • Nitsu
sexe • Féminin
comment as tu connu le forum ? • DC d'Hannah.
présence • Avec la double licence elle risque de se réduire
autre chose ? • ///
code du règlement • Validé by Akito

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Dernière édition par Akito Ogawa le Jeu 13 Sep - 0:11, édité 9 fois (Raison : Code)
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyMer 12 Sep - 20:24

Invité
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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
Rien qu'avec ce début, je sens que ton personnage va être très intéressant !
Bienvenue et au plaisir de te revoir dans un RP :)
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyMer 12 Sep - 22:48

Invité
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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
Merci à toi et au plaisir aussi =)

J'ai fini ma fiche ^^
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 1:07

Directeur

Directeur

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
Re bienvenue parmi nous, présentation très original je dois dire (:
Tu es validé, et ne grimpe pas aux rideaux (;
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http://hina.pensionrpg.com
MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 5:41

Caden Minagawa

Caden Minagawa

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
Re bienvenue Hannah, ton DC est vraiment super !
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 11:40

Invité
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Merci à vous deux ! Ca me touche ^^ !

Akito, non voyons, je ne grimperai jamais aux rideaux *toussote*
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 15:55

Mary Rosewood

Mary Rosewood

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
Hannaaaaah' *-* Hum hum... /poteau/

Nouveau personnage tout à fait original, éveillant la curiosité. Histoire, rien à dire, très belle présentation =)

Bonne continuatioooon petite sauvageonne :3 ~
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 16:52

Invité
Invité


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Hikaru...Niark /out/

Merci petiote 83 Ça me fait plaisir que ça te fasse plaisir...Phrase pas du tout redondante non non
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 17:25

Mary Rosewood

Mary Rosewood

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
C'est quoi ce Nirak ? u.u *sors*

Petiote ? Huhuuu T^T Michante... C'est THE phrase du siècle ça :B

À bientôt sur un RP hein ? :3
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 19:21

Invité
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Hin hin tout a changé ♥ Évidemment, à bientôt pour une nouvelle tortu...Je veux dire un nouveau rp =X
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 19:28

Mary Rosewood

Mary Rosewood

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
C'est vrai que ce personnage est bien différent de celui de Hannah x.x

Bref, oui a plus tard pour la nouvelle torture... *avoue c'est ce que tu voulais dire 8D*
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 20:16

Caden Minagawa

Caden Minagawa

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Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty
On la confond souvent avec un homme ?? Comme moi ici, quoi. Ok, ok, je sors...
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne EmptyJeu 13 Sep - 22:10

Invité
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Ouais j'avoue...Ah et Caden, on sait que dans ton for intérieur, bien profondément enfoui...Vraiment profond...Il se cache le cœur d'une jeune fille sensible ♥ Cool
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MessageSujet: Re: Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne   Nani Tea'rere ♦ La sauvageonne Empty

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