Act I

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Aujourd'hui était mon premier jour de cours, la première fois dans cette pension où j'allais trouver ma vie très ennuyante. De plus avec ce réveil peu doux à cause de ses rayons de soleil traversant ma chambre pour me griller les yeux. Je soupirais et allongé dans mon lit, je me redressais puis me mettais l’oreiller sur le visage pour essayer de me rendormir mais au moment de l'appliquer sur mon visage pâle je repris conscience que j'avais un pansement sur l'oeil et sur la joue. Je soupirais et je déniais enfin me lever.

Pas très habillé et juste en sous-vêtement je me jetais dans la salle de bain, prenant ma douche rapidement,me donnant quelque coups de peigne et c'était parti pour ma première journée. Vêtu d'une simple chemise blanche avec une cravate rouge mais version décontractée je m'avançais, à l'aise dans mon jean et dans mes converse's. Ma journée n'était guère chargée aujourd'hui, il était déjà dix heure et j'avais qu'un seul cours jusqu'à midi : "Anglais".

Je n'avais pas un niveau tellement élevé en anglais. Le niveau "A2" était en gros ma moyenne. En France on vérifiais les compétence avec plusieurs niveau : "A1"; "A2"; "B1" et bien entendu "B2". J'avais une petite moyenne mais je savais me défendre dans cette matière alors je comptais bien me faire oublier par le professeur et me mettre dans le fond de la classe. Je regardais mon portable pour voir mes messages, sans doute un de ma petite amie mais.. pas du tout. Je soupirais et je sortais mon casque.

Je me mettais une musique tranquille pour me mettre dans l'ambiance du pensionnat et je sortais un manga de ma poche arrière : "Kingdom Hearts". Bine que dégoûté de celui-ci n'ayant qu'un héros stupide, je souriais tout de même a quelques blagues inscrite dedans, je continuais ma route, sachant exactement où j'allais ou plutôt où on avait rendez-vous. Le professeur semblait être assez sympathique alors un peu de retard ne pourrait pas faire de mal.

Marchant à une allure régulière plutôt lente pour certains, je lisais chaque page au moins deux fois pour bien comprendre l'histoire. Je regardais un peu plus loin, un groupe de jeunes était posté l'air un peu boudeur devant une salle de classe, sa devait surement être mon cours là-bas, je rangeais vite fait mon manga pour marcher un peu plus vite et je me proposais à moi même de passer derrière tous le monde. Je soupirais et je m’exécutais L'air fatigué, moi, le blessé du premier jour avec mes pansements... J'allais passer une bonne journée.

En filature, il y a des règles. L'une d'elle consiste à garder son sujet à l’œil. Ce faisant, on s'assure que le sujet ne nous a pas remarqué et on évite de le perdre de vue. La filature est un art subtil dans lequel le comportementalisme est une compétence cruciale et qui demande une concentration dénué de toute fioritures. Savoir être près de sa cible tout en tenant une distance respectable permettant de ne pas entrer dans le champ de vision de son sujet et, le cas échéant, de lui apparaître comme un simple élément du décor. Et là, des éléments du décors, il y en avait. Et c'est probablement parce qu'il appliqua trop bien cette règle qu'il oublia la première et finit par perdre son... Enfin vous voyez. Tête en l'air et curieux comme un suricate, il laissait aller sa concentration pour aller se délecter de détails inutiles mais tout à fait indispensables à la satiété de son envie de voir et d'apprendre. Ici se mélangeait tant de cultures, tant de pays ! Certains qu'il avait visité, d'autre dont il ne connaissait pas le nom. Mais toutes ces cultures ici présentes avaient un point commun. Elles avaient fait perdre de vue le jeune garçon au regard de Jilano.

- Damn' !

Il lui fallait retrouver ce visage juvénile dans une foule dense et mouvante dont chaque détail avait été savamment orchestré pour lui faire perdre du temps. Pensez-vous donc, maintenant qu'il en était après quelqu'un, il était pressé et cette précipitation lui faisait perdre du temps. Tel l’Ouroboros, il était pris dans une spirale infernale. Il s'arrêta, net. Il lui fallait un moment pour réfléchir. Il se redressa, exploitant au maximum son mètre quatre-vingt neuf et embrassa le couloir du regard. Un visage « familier » avec un bandage, ça se repère facilement, non ? Mais d'ailleurs, pourquoi ce jeune homme avait-il un bandage ? L'hypothèse de l'accident était la plus probable. Certainement avait-il dû se cogner ou tomber lors d'une quelconque entreprise aventureuse dont la finalité avait dû être un aller simple pour l'infirmerie. A moins qu'il n'ait eu quelques soucis avec d'autres élèves et que la première hypothèse n'était en fait qu'une excuse savamment inventée car tout à fait plausible pour cacher les véritables faits qui en plus de laisser des marques physiques sont une épreuve psychologique qui faut pouvoir surmonter !!!
Jilano repris mentalement son souffle et se rabroua. Il s'égarait encore. Jetant à nouveau un regard autour de lui, il le vit. Il venait à peine de dépasser. Quel chance. Dans sa précipitation – et ses pensées lunatiques – il était probablement passé devant lui sans le voir. Ce visage. Il fallait qu'il lui demande. Arrivant dans son dos, il tendit la main jusqu'à son épaule et le héla.
Pour une compréhension de la suite de des évènements, mettons déjà une chose au clair. Si Jilano est un jeune homme qui a vu et connu beaucoup de choses, l'un de ses plus grand défauts, outre sa curiosité, est sa capacité incroyable à passer du « coq à l'âne » comme on dit in french. Ce qui semblait important il y a un instant peut tout à coup passer au second plan pour laisser place à un sujet qui a su se faire une place confortable dans son esprit. Ainsi, alors que sa main s’apprêtait à entrer en contact avec l'épaule du jeune homme, entra subrepticement dans le champ de vision du professeur une tache rousse qui attira son regard. Sa main resta un instant suspendue dans le vide et sa voix se bloqua dans sa gorge. Tournant la tête, il accorda alors toute son attention à la petite frimousse rousse qui venait de passer à côté de lui.

- Nice redhead, ne put-il s'empêcher de penser.

Voilà, encore une occasion ratée d'être attentif à une chose à la fois. Ainsi, suivant le garçon, il arriva jusqu'à un groupe d'élèves devant une porte. Jilano vit le jeune homme ranger son livre et s'adosser contre le mur. Il s'arrêta devant eux et ne su quoi leur dire. Déjà, quelques regards se dirigeaient vers lui, sûrement dans l'attente de quelque chose. Ah oui ! Qu'il fasse son boulot de professeur. Ça allait être marrant tient, lui qui n'avait jamais fait ça et ne pouvait s'appuyer sur sa propre expérience pour le faire. En désespoir de cause, il tenta une approche diplomatique de ces autochtones dubitatifs face à son silence.

- Hello.

Réactions polies et mesurée d'une partie de l'assemblée. Il allait falloir la jouer fine. Une seule solution, la ruse. Se tenant droit, sûr de lui, il annonça :

- Bon, pour ce premier cours, j'ai tout d'abord besoin d'un volontaire... Disons... Toi là-bas, avec le pansement sur la joue. Suis-moi !

Disant ceci, il se précipita au détour du couloir et attendit l'arrivée du jeune garçon.

Act II

Bon, pour ce premier cours, j'ai tout d'abord besoin d'un volontaire... Disons... Toi là-bas, avec le pansement sur la joue. Suis-moi !

Tous le monde se retourna vers moi, comme si une catastrophe était arrivé juste derrière nous. Je me retournais à mon tour et il n'y avait vraiment rien, excepté le vide. Je me remettais en place, mon seul oeil visé vers ce professeur d'Anglais ni paniqué, ni détendu. Je soupirais et je passais entre les élèves pour suivre le professeur, sachant très bien que les commentaires fusaient...

Peu après avoir attendu les cinq mètre, j'entendais les chuchotements derrière moi. Je soupirais tristement cette fois et j'entendais des "T'as vue ses pansements ?!", des "Déjà le chouchou du professeur le nouveau ?"... Je serrais le poing et puis après une seconde réflexion sur mes pansements j'arrachais celui posté sur l'oeil même si il était fortement déconseillé avant deux petits jours. Je soupirais, jetant celui-ci dans une poubelle, gardant mon oeil semi-blessé fermé mais en revanche bien dégonflé. Pour en revenir aux commentaires des autres idiots, je bouillais de colère, rien qu'à l'idée de leur enfoncer une bombe nucléaire directement là où je pense... Bref, je détestais me montrer, malgré mon rêve de chanteur/guitariste, j'avais une hantise du monde et des gens gens venant de l'extérieur...

Suivant tout de même mon professeur et l'ayant rattrapé avec rapidité sans le vouloir à cause de la colère je lui posais la question suivant :

~ Hum. Bien, je suis là, vous aviez besoin de moi professeur ?

Je le regardais attentivement, faisant tout de même attention où je mettais les pieds bien qu'adroit, ces derniers jours je l'avais beaucoup moins montré. Je devais soulever mon regard voir la tête pour le regarder, l'air fier et jeune, en pleine santé. Je me faisais déjà un portrait mental de lui et ses cheveux sombre digne d'un vrai écolier japonais. Je le regardais et je voyais quelqu'un de vraiment sympathique, d'allure tout d'abord. Plutôt intelligent et assez rassurant. Je soupirais et je fermais mon oeil en plaçant ma tête comme si je regardais devant moi. Patientant pour la réponse de ce jeune homme, ce jeune professeur...

Sa précipitation lui laissait quelques secondes de réflexions. Assez en tous cas pour aviser sur la suite d'un plan. Parce que là, il lui en fallait un. Et un bon. Mettant à genou ses capacités cognitives, Jilano se lança alors dans l'élabor...

~ Hum. Bien, je suis là, vous aviez besoin de moi professeur ?

Blanc.
Jilano releva lentement la tête. Déjà ?!
Reprenant contenance, il inspira à fond, prenant cet air confiant des situations désastreuses. Se tenant droit, il vit que le jeune homme devait lever les yeux pour le regarder. Et malgré la différence de taille, il vit en lui quelque chose. Il sut alors qu'il avait fait le bon choix.
Il se devait maintenant de poser les bonnes questions et ne pas laisser son esprit se perdre sur les méandres douteux de la curiosité. Le sérieux devait reprendre le dessus et son rôle de teacher lui donner la crédibilité nécessaire pour la suite. C'est pour ceci que sa première question fut :

- Tu t'es fait quoi à l’œil ?

Au moment où il s'entendit dire ça, Jilano su qu'il avait fait une gaffe. Mais c'était plus fort que lui. La curiosité avait encore emporté une des nombreuses batailles intérieures qu'il lui livrait. Et vu le nombre de victoire qu'il détenait, on se doit de rappeler que le plus grand défaut de Jilano, c'est sa curiosité...

Act III

Tu t'es fait quoi à l’œil ?

J'ouvrais mon seul oeil surpris de sa question. Je relâchais le poing et je me mis à le regarder. Je sentis tout d'abord un sentiment d’embarras, j'avais pas tellement retravailler mon mensonge et sachant dans le ton de la voix du professeur qu'il était sérieux, je devais l'être tout autant mais ne pas lui laisser l'occasion de savoir comment je suis réellement. Manipulateur ? Non. Calculateur ? Un peu mais c'était pour ma sécurité.

~ Vous m'avez fait venir pour ça ? Euh... à vrai dire je suis tombé dans les escaliers hier dans la journée. Mais sa ira. Ne vous inquiétez pas pour moi. Et puis-je savoir où on se rend ?

Je marchais toujours tranquillement à ses côtés, le vent commençais a revenir sur ma peau, les rayons du soleil était comme un sort de soin de Final Fantasy sur mon oeil. Je n'osais pas l'ouvrir mais je sentais une chaleur agréable, comme hier avec Naomie dans le hall. Je respirais un bon, me rappelant de chaque fait et geste du professeur se tenant à côté de ma propre personne. Pendant que le vent soufflait sur les arbres et les faisaient un peu craquer je posais la question suivant qui pourrait donner un impression un peu indiscrète mais lui aussi l'avait fait juste avant moi...

~ Bien. Sinon pourquoi toute cette mise en scène ? Pourquoi m'avoir demandé ?

Il était vrai que son choix aurait pû être porté sur une jolie lycéenne de ma classe à la limite du mega-kawai comme dans mes mangas ou pourquoi pas le "beau-gosse" du groupe de fille qui a n'importe qu’elle nana à ses pieds ? Ou pourquoi pas l'intello aux lunettes ? J''attendais sa réponse attentivement.

Act IV

- Au début, je voulais te demander des conseils sur la façon de faire cours.

Une fois de plus et encore plus surpris, j'ouvrais mon oeil pour le regarder avec un regard douteux. Un professeur me demandais maintenant comment faire son cours, déjà que moi même j'avais du mal a me comporter en cours avec les autres... Il ne m'avait toujours pas répondu de plus, tout de suite je sentis un air plutôt froid tout comme le mien sous une couche fine de sociabilité. Alors que moi même je pensais cacher mon jeu, j'allais être en face d'un adversaire plus coriace qu’auparavant : Un adulte. Je fermais mon oeil en repensant à ça, me le disant dans ma tête.*

Nous avions poursuis la discutions dans tous le couloir, les casiers des élèves extrêmement bien classés par ordres alphabétiques surement. Je jetais un oeil par la fenêtre en face des casiers. Toujours aussi étrange que cela pouvait être, il y avait toujours ce magnifique soleil qui me réchauffait en même temps de me donner la chair de poule, en France, à Paris quand j'y vivais, il faisait toujours gris et la population n'était pas si... chaleureuse qu'ici au Japon. Je soupirais en repensant à mon ancien pays. Je n'avais pas honte d'y avoir vécu mais de voir ainsi ce pays se déchirer ça me donnait le cafard...

Je marchais toujours à côté de mon nouveau professeur, je n'avais pas eu son nom et je ne pouvais m'avancer mais après sa phrase suivant je savais que j'allais pouvoir développer un lien avec celui-ci.

-Mais finalement, je me dis qu'on pourrait apprendre à mieux se connaître tout les deux, t'en dit quoi ?

Il s'arrêta au milieu des casiers et des rayons du soleil qui m'aveuglais plus qu'autre chose. Je le regardais, lui et son grand sourire d'adolescent. Je ne lui donna même pas un sourire, simplement je détournais les yeux et je prenais un air fatigué mais il devrait trouver ça positif. C'était certains qu'avec un autre élève il n'aurait pas eu cette chance. Je n'étais peut être pas tout a fait méchant comme j'avais pu le faire comprendre auparavant mais je ne me serrais pas moqué de lui derrière son dos en disant à mes stupides camarades : "Hey ! Vous savez le prof' d'Anglais ? Bah il veut que je sois son pote... trop un bouffon quoi..".

Finalement je lui accordais un sourire en coin bien à mon habitude pour montrer mon totale confort de la situation. Puis je pris un air moqueur pour lui avouer...

~ Pourquoi pas ? Sinon si vous voulez faire des cours ici, je pense qu'il va falloir un peu plus détendu et ne pas avoir peur d'une bande de lycéen...

Je jubilais et je fermais mon oeil pour attendre qu'il rétorque.