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 Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei]

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MessageSujet: Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei]   Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei] EmptyDim 4 Nov - 11:02

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C’est ce qu’on peut appeler ne pas avoir de chance. Oui, c’est exactement ça. Franchement, les filles ont quelque chose d’effrayants, peu importe la façon dont on les regarde. Lui, il avait de la chance, il ressemblait seulement à une fille, il n’en n’était pas une. Mais en tous cas, il comprenait mieux aussi pourquoi il était attiré par les garçons plutôt que par les filles, inconsciemment, son subconscient l’avait prévenu que les filles étaient des démones ayant pris forme humaine, il avait donc commencé à s’intéresser aux garçons plutôt qu’à ses démones, ce n’était pas que la faute de son accoutrement.

Pourquoi Asahi Haruko, jeune garçon de dix-sept ans s’habillant comme une fille, affirmait cela avec autant de conviction ? Il suffisait de le regarder dans la glace des toilettes qui lui faisait face. Pour cacher sa preuve de ses affirmations, il avait mis un de ses pansements caméléon qui adopte la couleur de votre peau. C’était un véritable plaisir pour Asahi de sentir les regards des trois démones sur lui, cherchant à voir leur ouvrage sans le voir. Il fallait cependant dire que ledit ouvrage faisait quand même vraiment mal, quand il souriait surtout. Et en ce moment, il regardait les deux longues égratignures, assez profondes qui se trouvaient sous son œil droit bleu. Il s’agissait là de blessures de guerre qu’il avait gagnées au centre commercial, il y a deux-trois jours, lorsque trois filles de sa classe étaient venues s’occuper de son compte par pure jalousie.

Lui n’avait pas levé la main sur elles, mais les pestes s’en étaient données à cœur joie n’empêche. Et même si ce n’était que des égratignures, ça faisait un mal de chien ! Surtout avec le désinfectant. Asahi se disait de temps à autre qu’il était trop gentil et qu’il aurait tout simplement dut les frapper lui-aussi. En plus, avec sa force, que personne ne soupçonnait, il aurait put facilement les faire fuir ou les faire pleurer. Mais il n’était pas cruel à ce point quand même. C’est pourquoi d’ailleurs qu’il n’avait pas répliqué. Il avait seulement subit. De toute manière, il avait connu bien pire que quelques gifles de la part de gamines jalouses.

Une fois ses pansements caméléons de retour sur sa peau, il sortit avec l’intention de se changer les idées. A cette heure, ça devait être la bousculade dans les douches. Mais lui, il devait se faire discret, à cause de son "cas spécial" et aller à la douche en même temps que tout les garçons, ce n’était pas le meilleur moyen d’annoncer que malgré ses habits, il était un homme, un vrai de vrai... Il devait donc attendre que tout le monde parte pour y aller à son tour. En attendant, il devait s’occuper. Il s’installa dans la cours et sortit un roman d’horreur de son sac. Il aimait beaucoup ce genre de livre, particulièrement à cause des fins à suspense. Et puis, lire ce qu’il va arriver aux personnages, la manière dont ils vont s’en sortir, la manière dont ils vont mourir. C’est ce qu’il aimait dans les livres d’horreurs, une belle preuve qu’il était plus du côté garçon que du coté fille.

Alors qu’il s’approchait à la moitié du livre, il vit les premiers garçons qui sortaient du bâtiment pour rejoindre les dortoirs, des serviettes sur les épaules. Asahi ne put s’empêcher de les suivre du regard, du coin de l’œil. Il n’y a pas que les caractères des garçons qu’il préférait, il y avait aussi leurs physiques, pour ne pas dire leurs corps. Oui quoi, qu’est ce que les garçons hétéros trouvaient aux filles ? Leurs poitrines pendouillaient sans leur soutien-gorge, elles se maquillent jusqu’à se cacher sous leurs fond de teint, leurs phares à paupières et autres produits cosmétiques, elles piaillent tout le temps pour un rien et en plus ce sont des vrais monstres aux allures d’anges. Non franchement, les filles n’ont rien pour elles.

Et Asahi se demandait vraiment ce que les garçons pouvaient aimer chez elles. N’allez pas lui faire la remarque que vu son accoutrement, il est mal placé pour dire ça, car il n’a pas de poitrine opulente, il ne se maquille pas et il a un caractère de garçon, plus doux que certain, mais un caractère de garçon tout de même. Il ne fait que s’habiller avec des jupes et des robes, parce qu’il est habillé comme ça depuis tout petit et qu’il y a pris goût et parce qu’il trouve désormais les pantalons trop serrés. Mais sinon à part ça, il reste un garçon qui ressemble juste à une fille en s’habillant comme elle, car s’il s’habille comme un garçon, il ressemble à un garçon. Il suffisait de regarder la photo qu’il avait faite avec des amies d’enfance de la primaire, lorsqu’elles l’avaient emmené à une sortie shopping pour voir à quoi elles ressemblaient dans des habits plus masculins.

La photo en question:

Asahi regarda passer tous les petits groupes de copains et de copines qui sortaient des douches pour aller se coucher. Lorsqu’il estima qu’il ne devait plus avoir personne, voir plus grand monde, il rangea ses affaires et partit rapidement dans sa chambre aller prendre de quoi se doucher à son tour et son pyjama. Il prit également un cache-œil pour son œil gauche vert. Il ne savait pas très bien pourquoi, mais dans les endroits avec beaucoup de lumières et des murs blancs, il avait toujours un peu mal à son œil gauche, il avait donc pris l’habitude de mettre un cache-œil pour ses douches et ses bains. Et depuis, il n’avait plus mal du tout. C’était souvent un problème avec les yeux vairons, il avait lu quelque part que d’autres personnes avec des yeux hétérochromes avaient le même genre de problèmes.

Il monta au premier étage du bâtiment et entra timidement dans le couloir menant aux douches. Quelle idée aussi de les faire dans l’établissement et à l’étage en plus... Bon, pour l’étage il pouvait comprendre : c’était pour qu’il n’y ait pas de voyeurs qui viendraient mater les filles sous la douche ou dans leurs bains. Mais ils auraient put les faire aux dortoirs quand même... Quoique... Si les douches s’étaient trouvées aux dortoirs, il n’aurait sûrement pas put y aller... Tout le monde aurait put le voir entrer ou sortir des douches des garçons et son "secret/problème" aurait vite été découvert. Et franchement, il n’y tenait pas plus que ça.

Asahi regarda déjà par la petit fenêtre opaque de la porte, se mettant sur la pointe des pieds pour apercevoir quelque chose, et il ne lui sembla pas qu’il y avait des garçons dans les vestiaires où l’ont rangeait ses vêtements. Parfait, il allait donc pouvoir se changer tranquillement sans que quelqu’un ne le voit. Il ouvrit lentement la porte, essayant de ne pas faire trop de bruit. On pourrait presque le prendre pour un voleur, voir une perverse, vu la façon dont il agissait. Mais il était question de son secret et il devait rester aussi secret que les missions des agents secrets de Londres ! Le jeune homme était tellement sur les nerfs, qu’il aurait put sursauter au moindre bruit. C’est d’ailleurs ce qu’il fit, de façon assez violente soit dit en passant, lorsqu’il entendit quelqu’un s’adresser à lui, dans son dos.


Dernière édition par Asahi Haruko le Sam 10 Nov - 16:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei]   Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei] EmptySam 10 Nov - 7:39

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« Une fille au masculin. Un garçon au féminin. »


    Le sport est bon pour la santé. Et Chomei était justement de ce genre de personnes à prendre grand soin de leur santé, à un point tel que ça en avait même des impacts sur son quotidien. Il devait notamment faire attention à sa nutrition, en mangeant correctement et surtout équilibré. Son horloge biologique devait être réglée comme du papier à musique, il veillait donc à se coucher chaque soir et se lever chaque matin dans la même tranche horaire et ne s'autorisait d'ailleurs pas beaucoup de sorties. Le fait qu'il s'interdise également de boire et de fumer n'était d'ailleurs pas totalement étranger au dernier fait énoncé. Bien évidemment, le sport était également quelque chose d'important lorsque l'on se calquait sur un tel rythme de vie, et lui même ne dérogeait pas à la règle.

    Depuis qu'il travaillait et habitait au pensionnat, le jeune homme s'était mis au footing. L'espace entourant l'enceinte de l'établissement était suffisamment grand pour qu'il puisse courir en toute tranquillité sans craindre de gêner qui que ce soit et très facile d'accès de surplus puisque les chambres des membres du personnel ainsi que son lieu de travail se trouvaient au rez de chaussée. La natation lui manquait un peu, cependant. Il avait certes eu l'occasion de se rendre plusieurs fois à la piscine depuis son arrivée mais pas aussi souvent qu'il aurait aimé le faire, étant donné qu'il lui fallait se rendre en ville et qu'il n'avait pas toujours le temps pour ça. Lorsqu'il vivait encore chez ses parents, il s'adonnait à la natation presque tous les soirs, davantage par plaisir que par envie d'en faire un objectif d'ailleurs. Il était certes plutôt bon nageur mais n’excédait pas non plus suffisamment dans ce domaine pour avoir la prétention d'intégrer un quelconque club.

    L'infirmier sortait donc de sa séance de jogging, essoufflé et lassé par les efforts qu'il avait fourni. Ses pas se faisaient à la fois lourds et lents tandis qu'il prenait tranquillement la direction des dortoirs. Une bonne douche lui ferait le plus grand bien, encore fallait-il qu'il prenne avec lui de quoi se laver et se changer. Les vêtements qu'il portait lui collaient à la peau et cette sensation lui était plutôt désagréable.

    Alors qu'il passait la porte de l'internat, il pouvait s'apercevoir que les couloirs étaient déserts et ce, pour deux raisons particulières. Tout d'abord parce que le rez de chaussée était exclusivement occupé par les membres du personnel de l'établissement. Professeurs, surveillants et infirmiers logeaient dans cette partie du bâtiments, la plupart des élèves évitaient donc d'y mettre les pieds sans raison. La raison seconde du calme environnant était certainement à l'heure plutôt avancée de la journée. La quasi totalité du pensionnat vaquait à ses occupations, certains prenaient leur repas, ou faisaient leur toilette, d'autres encore avaient même déjà regagné leur chambre. Bref, chacun avait mieux à faire que de traîner sans raison dans les couloirs. Chomei ne s'y attarda pas non plus et ne s'arrêta que rapidement à sa chambre, le temps de prendre quelques affaires ainsi que sa trousse de toilettes. Les bras chargés, il s'éloigna des dortoirs pour rejoindre les douches qui se trouvaient dans la bâtiment d'à côté. Quelle idée de faire des douches communes, hein … Pas qu'il soit tout particulièrement pudique, mais l’exhibitionnisme ne faisait pas non plus partie de ses hobbies et le manque de pudeur de certains était parfois médusant à constater.

    Les couloirs étaient ici plus fréquentés que celui qu'il venait de quitter, les étudiants – quelques profs, des surveillants aussi – passaient dans un sens ou dans l'autre pour accéder d'un étage à un autre. Lorsque Chomei entra finalement dans les vestiaires, il pu s'apercevoir que bon nombre de personnes avaient fini de se laver – les portes des cabines de douches étaient presque toutes ouvertes – certains finissaient de s'habiller tandis que d'autres s'éclipsaient déjà, prêts à regagner leur chambre ou à aller dîner. Le jeune homme se fraya alors un chemin jusqu'à un quelconque casier et y déposa ses affaires. Il ôta rapidement ses vêtements pour ne garder son que caleçon, serviette sur l'épaule et gels douches entre les mains, fin prêt à aller se laver. Il languissait déjà l'agréable sensation de l'eau s'écoulant sur sa peau. Sans se faire prier davantage, il fila alors sous la douche.

~

    Pas de doute, cela faisait un bien fou. Sa serviette enroulée autour de la taille, Chomei ressortit de la cabine, les cheveux encore gorgés d'eau. Le silence qui régnait désormais dans la pièce laissait clairement supposer qu'il était désormais seul. Un coup d’œil confirma ses dires. Il enfila rapidement un caleçon ainsi qu'un jean, pour ensuite nouer la serviette autour de sa tête. Il était entrain de s'ébrouer les cheveux lorsqu'il entendit le cliquetis significatif de l'ouverture d'une porte. La curiosité naturelle de Chomei le poussa à vouloir connaître l'identité du nouvel arrivant. Il passa la tête d'un côté du casier et resta tout simplement hébété en apercevant la silhouette d'une petite demoiselle, âgée d'une quinzaine d'années tout au plus.La façon dont elle se déplaçait démontrait clairement de la discrétion dont elle voulait faire preuve, comme effrayée à l'idée de se faire surprendre en plein manquement à la règle. Avait-elle au moins conscience qu'elle faisait presque tâche dans le décor et ne se trouvait absolument pas à sa place ?

    - Tu as conscience que les douches des filles se trouvent de l'autre côté du couloir ?

    Il observait toujours la silhouette qui lui tournait le dos, un brin amusé par la situation. Peut être venait-elle d'arriver et avait encore un peu de mal à se repérer mais à la façon dont elle elle avait fait son entrée, Chomei se demandait si elle n'était tout simplement venue jusqu'ici pour une raison particulière, y retrouver quelqu'un par exemple. Hors, il n y avait personne d'autre qu'eux dans la pièce.Lui même serait sans doute déjà sorti d'ici si la frimousse de cette jeune fille n'était venu l'interrompre. Il en profita d'ailleurs pour poser sa serviette et enfiler un tee shirt, il n'aurait tout de même pas été très courtois de sa part de se montrer si peu vêtu face à une demoiselle – si jeune de surcroît! Une fois qu'il fût décemment présentable, il s'adossa alors contre le casier, observant toujours la demoiselle, en attente de sa réponse.
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MessageSujet: Re: Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei]   Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei] EmptySam 10 Nov - 16:10

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Lorsqu’on est différent des autres, ou plutôt du moule donné par la société, c’est dur de vivre dans ladite société. La différence est proscrite, malmenée, brimée et brutalisée. On évite cette différence, on a peur, on ne sait pas ce qu’elle peut faire puisqu’elle est différente. D’autre sont dégoutés, et ils le font comprendre par des actes à plusieurs échelles : les insultes sur internet, le boycott des affaires, les menaces papiers, le mal physique indirect par des actions anonymes, le mal physique et psychologique sans couvertures, les manifestations, les appels à la chasse de la différence, les votes lors des municipales pour des gens qui ne veulent pas de la différence eux-aussi, même chose pour les élections régionales, puis pour les élections législatives. Certaines échelles, même les basses, font cependant plus mal que celle plus haute.

Asahi était dans le cas où rien n’allait pas lui : il aimait les hommes, sans aimer les femmes. L’homophobie active est présente partout, et l’homophobie passive est présente dans quasiment tous les cœurs des hétérosexuels : on est pour les homosexuels tant que ce n’est pas chez nous ! De plus, les homos sont plus mal vus que les bi, car pour les bi garde une partie "hétéro" en eux. Certes, certaines choses ces derniers temps ont fait que les gays ont moins de problèmes depuis quelque temps, mais ça ce n’est que de manière globale. Concernant Asahi, ce dernier possède un autre problème qui aggrave son cas : il se travesti. Non pas par envie, mais plutôt par habitude. Il a été habitué à porter des robes et des jupes et maintenant il trouve les pantalons tout simplement trop serrés. Il est plus à l’aise en jupes, alors il en met. Il n’y a pas de logique plus simple, mais les autres adolescents, qui sont ceux qui proscrivent le plus la différence, n’arrive pas à comprendre cette logique pourtant simple.

Bref, le jeune garçon portant jupes et robes, s’était rapidement rendu compte que peu d’adolescent aimait la différence et il cachait ce qu’il était pour cela, comme beaucoup de personne dans son cas. Etre obligé d’attendre que les dernières personnes partent des douches pour y aller à son tour faisait partit des problèmes qu’il devait surmontés pour vivre plus ou moins en paix. Car même en cachant qu’il était un garçon, il avait tout de même quelques problèmes à cause de son minois de poupée qui plaisait un peu trop aux garçons. D’ailleurs, c’était aussi un problème, non pas parce que les filles étaient jalouses, mais parce que pour lui qui aimait les garçons, il n’arrivait pas à se sentir heureux de voir ses camarades de classe s’intéressés à lui, car ils aimaient le "lui fille" en quelque sorte et pas le vrai lui, résultat des courses il déprimait un peu de cet étrange ambigüité.

Pour en revenir à nos moutons, Asahi se lavait tout les jours pour ne pas avoir encore plus de remarques désagréables de la part des filles qui prenaient un malin plaisir à le martyriser, le jalousant à cause de l’intérêt que lui portait les garçons. Et chaque jour était un véritable défi pour passer l’étape du couloir et du vestiaire. Il attendait à chaque fois qu’il n’y ait plus personne nulle part, du côté des garçons, comme celui des filles, pour oser s’aventurer vers les douches. Il lui était arrivé de rester coincer dans les douches, grelottant de froid, car quelqu’un était venu plus tard et qu’il ne pouvait pas prendre le risque de se faire prendre en train de se rhabiller avec une jupe, surtout qu’il s’agissait d’un élève, donc une de ses personnes qui trouverait dégoûtant qu’un garçon puisse s’habiller comme une fille –à savoir qu’Asahi n’a rien fait de spécial pour avoir son visage de poupon androgyne.

Aujourd’hui semblait être un jour favorable pour le jeune travesti, il n’avait pas croisé les trois pestes qui venaient l’embêter d’ordinaire, il n’avait pas donc reçut de gifles quelconque ou de bleus pour une raison qui lui était de toute façon incompréhensible : il connaissait leurs raisons, mais ne comprenaient pas pourquoi elles agissaient de cette manière. Et apparemment, deuxième énorme chance du jour, il n’y avait personne ni dans les couloirs, ni dans les vestiaires des douches pour garçons. Il inspira donc un bon coup et entra lentement et sans bruit dans la pièce où il convoitait de se rendre. Il referma doucement la porte, retenant presque sa respiration, il ne devait faire aucun bruit. Mais à son grand soulagement, il n’entendait pas le bruit de l’eau qui coulait, ce qui signifiait qu’il n’y avait personne. Il allait soupirer de contentement quand :

« Tu as conscience que les douches des filles se trouvent de l'autre côté du couloir ? »

Si Asahi avait eut les muscles et les jambes d’un kangourou, il serait sûrement déjà accroché à la lampe du plafond, au vu de l’immense surprise qu’il avait ressentit. De plus en entendant la phrase du mystérieux inconnu, inconnu car il n’osait pas du tout se retourner pour lui faire face, il rougit violemment jusqu’aux bout des doigts de pieds. Il le prenait pour qui ? Une perverse ? On ne l’avait jamais pris comme tel, en tous cas sans savoir qu’il était un garçon. Finalement sa chance du jour n’en n’était pas vraiment une... Le rougissement disparu car on ne rougit pas lorsqu’on déprime.

Bon, il avait maintenant deux options face à lui : petit un, il s’enfuyait à toute vitesse et ne reviendrait pas avant deux heures ! Il risquait cependant de ce faire rattraper et puis, il était un garçon, il avait aussi le droit de venir dans les douches, mais s’enfuir ne donnait pas l’impression qu’on n’a rien fait, il faut bien l’avouer... Deuxième possibilité... Il se retournait pour voir son interlocuteur et il s’enfuyait peut-être. Car il voyait très bien l’homme qui venait de lui adresser la parole le conduire jusqu’aux douches des filles pour ne pas qu’il se trompe encore de chemin. Et puis, on voyait tout de suite quand il mentait, il était très mauvais pour ça et trop gentil aussi... Asahi préféra cependant la deuxième option, car il avait une infime chance –environ une sur cent facile– de tomber sur un membre administratifs ou sur un professeur. Et les adultes étaient plus indulgents sur les différences. Il se tourna lentement vers l’origine de la voix pour voir un adulte torse nu en train de se vêtir d’un t-shirt. Timide et facilement gêné avec les inconnus, en voyant le spectacle il atteint facilement les sommets du rougissement et il plaqua son regard au sol, reflexe incontrôlé lorsqu’il était gêné. Il avait déjà vu des hommes nus, mais ça lui faisait toujours bizarre, surtout avec les gens qu’il ne connaissait pas, alors que ça ne le dérangeait vraiment pas de voir une fille en soutien-gorge ou en petite culotte...

« Oui... Mais je... Je suis un garçon... » Murmura Asahi, tout en parlant assez fort pour que l’adulte l’entende.

Il se sentit encore plus gêné après avoir dit cette phrase et aurait voulu que la porte l’engloutisse maintenant ! Ou alors qu’un magicien d’un autre monde l’invoque pour qu’il devienne le héros d’un univers parallèle et qu’il les sauve d’un horrible empereur démoniaque. Tout ça pour dire qu’il préférerait se trouver à des centaines, voir des milliers, de kilomètres de l’endroit où il se trouvait en ce moment, mort de honte et de gêne. Sa mâchoire était crispée, il n’arriverait plus à produire aucun son avant un petit moment. D’ailleurs, au lieu de s’enfuir, il préféra le repli stratégique et partit vers les casiers derrière celui où se tenait l’homme. Il n’avait pas du tout envie de sentir son regard sur lui, il avait l’impression qu’il était devenu une bête curieuse pour les prochaines minutes, le temps que l’étonnement de la nouvelle passe, voir peut-être qu’il en resterait une après.

Il ouvrit son casier et posa son sac de cours qu’il avait ramené avec lui, puisqu’il avait attendu dehors, ainsi que son livre d’horreur. Il sentait encore ses joues en feu, il faut dire que c’était la première fois qu’il avouait qu’il était un garçon depuis qu’il était arrivé et qu’il se sentait un peu confus et honteux. Non pas qu’il avait honte de s’habiller comme une fille, mais le dire le rendait honteux. Il n’y avait pas vraiment de résonnement logique dans son cas. Il réagissait comme ça, c’est tout... On ne peut pas toujours comprendre le pourquoi de ses sentiments.

Asahi commença à se déshabiller, enlevant sa veste puis sa chemise. Les garçons pensaient que ses habits camouflaient ses "formes" qu’Asahi devait avoir en bonne "fille" mais c’était beaucoup plus simple que ça : il n’en n’avait pas du tout car il était un garçon. Il regarda un instant sa poitrine d’homme plate et soupira en pensant à toutes les remarques que les garçons pouvaient faire lorsqu’ils essayaient d’imaginer à quoi ladite poitrine pouvait ressembler. Ça le mettait un peu mal à l’aise, mais il faisait mine de ne rien entendre, c’était plus simple comme ça.
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MessageSujet: Re: Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei]   Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei] EmptyMer 21 Nov - 5:09

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    Chomei resta surpris un court instant, alors que la jeune fille s'évertuait à battre le record de saut en hauteur du pensionnat. Celle-ci ne semblait visiblement pas avoir remarqué l'arrivée d'une autre personne, avant que lui même ne ce soit décidé à faire acte de présence. Toujours adossé aux casiers, il attendait patiemment que sa lanterne soit éclairée. Sa réflexion le poussait définitivement à s'arrêter sur deux options : soit elle s'était trompée de pièce et pensait atterrir dans les vestiaires des filles – auquel cas, il se ferait un plaisir de lui indiquer le chemin. Soit cette jeune demoiselle prévoyait véritablement de trouver quelqu'un ici – auquel cas, il se ferait également un plaisir de la raccompagner. La principale concernée ne semblait pourtant pas décidée à répondre dans l'immédiat, trop occupée qu'elle était à essayer – vainement – de fusionner avec la porte. Son attitude laissait supposer qu'elle n'était pas là par hasard. Chomei commençait à désespérer d'entendre la voix de cette demoiselle un jour, lorsqu'elle s'éleva finalement, timide et presque inaudible :

    « Oui … mais je … je suis un garçon ... »

    L'information parvint directement à son cerveau. Sa réaction en revanche, vint plus lentement, plus tardivement. La possibilité que cette gamine soit passablement en train de se foutre de lui effleura d'abord son esprit. Vint ensuite la supposition que, peut être, sous l'effet de surprise, elle n'avait pas trouvé meilleure excuse à lui fournir. Il en était à peu près là de ses réflexions, lorsqu'il se décida enfin à reporter son attention sur la cause de toutes ces interrogations. L'expression de son visage n'avait pas vraiment changé, trop indécis qu'il était encore pour se permettre une quelconque réaction. La silhouette de la petite personne – puisqu'il ne parvenait pas encore à se décider – lui passa rapidement sous le nez pour se faufiler jusqu'à des casiers situés un peu plus loin, visiblement mal à l'aise. Les bruits et bruissements qui suivirent indiquèrent clairement que l'élève en question était en train de se changer, preuve irréfutable qu'il n'avait pas menti. A moins d'être suffisamment gonflé – ou désespéré – pour jouer le jeu jusqu'au bout. Ce dont Chomei doutait très clairement, en vue de son caractère apparent, plus que timide. Il s'agissait donc bel et bien d'un garçon.

    L'infirmier se frappa alors élégamment – ou pas – l'arrière du crâne contre le casier sur lequel il s'était adossé, quelque peu ennuyé par la situation. Il avait sacrément merdé sur ce coup là. Ou comme qui dirait plus poliment, il venait de mettre les pieds dans le plat. N'empêche qu'il était tout de même difficile, de prime abord, de se douter que ce jeune étudiant en était un et non pas une. Son visage enfantin, presque poupon, laissait davantage deviner des traits fins, efféminés que les traits plus nets et marqués qui avaient tendance à marquer le visage d'un garçon. La silhouette qui lui était passée devant était bien trop frêle et gracile pour qu'on puisse se douter tout de suite qu'il s'agissait là d'un homme, certes encore jeune. L'absence de hanches, de poitrine pouvait peut être mettre la puce à l'oreille si on y prêtait vraiment attention. Seule la pomme d'Adam, discrète mais bien présente – qu'il n'avait certes pas remarqué – qui logeait dans sa gorge pouvait ainsi démontrer son identité réelle. Sa petite taille ne jouait pas non plus en sa faveur, minuscule petit être à ses yeux, bien que la taille moyenne d'un japonais ne devait pas dépasser le mètre soixante dix – lui même était loin d'avoir la taille typique d'un japonais. Quand aux vêtements qu'il portait ; difficile de ne pas le confondre avec une jeune demoiselle, lorsque l'on s'attardait sur sa tenue. La parfaite petite écolière : une jupe, une chemise, une veste. Plutôt sobre mais tout ce qu'il y avait de plus féminin.

    Presque aussi mal à l'aise que l'autre garçon désormais, Chomei culpabilisait en silence et dans son coin. Il lui fallait trouver un moyen de rattraper sa bourde. Ce garçon était après tout bel et bien en droit de se trouver ici et n’avait finalement rien à se reprocher. Le plus âgé avait néanmoins noté le malaise apparent qu'il affichait alors qu'il se précipitait dans un coin plus tranquille, à l’abri des regards – du sien, en l’occurrence.Cela ne devait certes pas être tous les jours facile pour cet étudiant qui en plus de se voir sans doute confondre régulièrement – pour ne pas dire à chaque fois – avec une fille, ne devait pas non plus toujours forcément se faire agréablement recevoir en annonçant la nouvelle. Les japonais étaient certes parfois connus pour leurs mœurs un peu particulières, personne n'était pour autant à l'abri d’intolérance quelconque de la part de personnes tout ce qu'il y avait de moins tolérantes. Lui même avait parfois été brimé du fait de son homosexualité, bien que cela n'ai jamais été plus loin que quelques insultes ou sous entendus douteux. Il comprenait donc que le plus jeune craigne une quelconque réaction désobligeante de sa part, bien que ce ne soit absolument pas son attention.

    Le silence s'éternisait, presque lourd après le bref échange qu'ils avaient partagé. Chomei s'apprêtait alors à tenter plus ou moins misérablement de se rattraper, lorsqu'une bribe de conversation s'insinua jusqu'à son esprit. Il avait bien le souvenir qu'un membre de l'administration était venu leur faire part, quelques jours plus tôt, d'un cas un peu particulier. Cette discussion était venue sur le tapis à cause d'une visite médicale à venir et il avait bien été question d'un jeune homme ayant droit à une sorte de traitement de faveur. Ce qui surprenait l'infirmier dans cette histoire, c'est qu'il avait été fait mention d'un lycéen à ce moment là. Hors, le garçon qu'il venait tout juste de rencontrer semblait plutôt appartenir à une classe de collégiens. Ne préférant néanmoins pas se fier à son flair plus que faillible, le jeune homme trouva plus judicieux de se renseigner un minimum avant de tirer tout un tas de conclusions hâtives. Quel était le nom de cet élève déjà, celui dont il avait discuté avec ses collègues à l'infirmerie ? Asahi Haruno... Haruko peut être. A moins que ce ne soit Aruko ? Il ne parvenait pas à se souvenir et décida finalement de mettre les convenances de côté. La politesse aurait souhaité qu'il s'adresse à un inconnu – même plus jeune – par son nom de famille mais Chomei devait bien admettre que, malgré toute l'éducation que ses parents s'étaient évertués à lui inculquer, il avait toujours connu quelques failles et la politesse en faisait parfois partie.

    « Tu es le petit Asahi ? »

    Petit était peut être un qualificatif quelque peu déplacé - bien que tout à fait proportionnel à sa taille - lorsque l'on savait que ce garçon était peut être âgé de tout juste trois années de moins que lui. L'infirmier espérait cependant que cette tentative – certes un peu médiocre mais le cœur y était – de communication porterait ses fruits. Ce serait tout de même dommage que cette conversation prenne fin sur un simple malentendu. Il essayait donc de faire son possible pour mettre le plus jeune un peu plus à l'aise, bien que la situation ne soit pas véritablement propice. Avouons tout de même qu'il y avait nettement plus adapté qu'une salle de bain commune pour échanger quelques banalités. Cette constatation le frappa soudainement et Chomei se demanda alors s'il n'était pas impoli de sa part de continuer ainsi à tenir une discussion à quelqu'un qui se trouvait occupé à faire sa toilette. Un peu gêné par ce manque de manières, il se racla légèrement la gorge, un peu penaud.

    « Hum … Je vais te laisser finir ce que tu as à faire. On aura tout le temps de discuter après. »

    Discuter de quoi, il ne le savait pas lui même. L'impression de s'enfoncer davantage chaque fois qu'il tentait de sortir la tête de l'eau s'insinua désagréablement dans l'esprit du jeune homme. Peut être tout espoir n'était-il néanmoins pas tout à fait perdu. Ce garçon était tout fraîchement – ou presque – débarqué au pensionnat, il pourrait donc lui demander ses impressions sur les premiers jours qu'il avait passé ici. S'il était allé faire un tour en ville, quelques coins sympas il avait pu visiter jusqu'à présent. La qualité de la nourriture. L'entente avec ses camarades. A bien y réfléchir, il y avait en vérité tout un tas de sujets qu'il pourrait aborder avec lui. Lui suffisait simplement de se creuser un peu les méninges. Ce qu'il aurait largement le temps de faire en attendant que l'autre garçon ai fini de se laver.

    Sans se faire prier davantage, Chomei se dirigea vers son propre casier, duquel il ressortit toutes ses affaires. Après avoir récupéré la totalité de ses biens, il sortit de la pièce, laissant ainsi la tranquillité sans doute espérée par l'étudiant. Une fois passé la porte des vestiaires, il se laissa aller tranquillement sur un banc. Ne lui restait plus qu'à prendre son mal en patience, et surtout prier pour que ce garçon ne soit pas aussi long à se préparer que la plupart de ses camarades féminines. Dans le cas contraire, Chomei aurait certainement le temps de prendre racine avant que l'autre garçon n'ai terminé sa toilette.

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MessageSujet: Re: Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei]   Prit en flagrant délit ! [Pv Chomei] EmptyLun 26 Nov - 21:30

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Asahi aurait voulu jouer à la place de Jessica Alba dans les 4 fantastiques, pour interpréter le rôle de la femme invisible, Susan Storm. Ainsi, il aurait eut la possibilité les ficelles de l’art de disparaitre sans que personne ne le remarque. Cette faculté lui semblait soudainement extrêmement utile, surtout dans son cas plus que particulier : il venait d’entrer dans les vestiaires des garçons, avec l’intention ensuite d’aller se doucher. Vestiaires qu’il pensait être vide. Mais une mauvaise surprise l’avait patiemment attendue et il était tombé sur quelqu’un… Et ce quelqu’un l’avait remarqué qui plus est. Oui quoi, il aurait ne pas l’entendre arriver, Asahi l’aurait aperçut en premier et serait sortit immédiatement. Mais non… La seule et dernière personne présente dans les vestiaires l’avait vu en premier et l’option "fuite" c’était avéré impossible. Bon Dieu, qu’avait-il fait pour mériter tant de haine ? Etait-ce de sa faute si sa seule famille l’avait abandonnée ? Etait-ce sa faute s’il avait finit dans un orphelinat et que ce même orphelinat n’avait pas assez de pantalons ? Etait-ce sa faute s’il avait du porter des robes et des jupes pendant un petit bout de temps et qu’il s’y était finalement habitué ? Mais même si c’était sa faute d’être né, il avait déjà été largement puni pendant ses années de collège. A moins que ses années de lynchages pendant cette époque de sa vie, était la contrepartie d’avoir trouvée une famille qui l’avait adopté lui, plutôt qu’un autre… Mais si le destin était derrière tout ça, rien n’était logique en fait. Il avait juste été décidé bien avant sa naissance qui lui arriverait telle et telle chose, tel et tel jours. Si le grand livre du destin, où dit-on tout est écrit, existe vraiment, Asahi aimerait vraiment pouvoir le consulter pour savoir si son calvaire allait durer encore longtemps ou s’il ferait mieux d’abréger ses souffrances de manière rapide et radicale…

Le jeune homme de dix-sept ans avait commencé à se déshabiller, espérant que l’adulte le laisse tranquille et ne vienne pas le voir. Car une fois la chemise tombée, on pouvait apercevoir les vestiges de ses années de souffrances au collège. Enfin, plutôt, de trois semaines particulièrement difficiles pour être exact : la première semaine était également sa première hospitalisation depuis sa naissance. Un gamin c’était cru intelligent en ramenant un couteau, objet strictement interdit par le règlement soit dit-en passant, et avait menacé Asahi avec. Mais depuis le temps qu’il se faisait frapper, le travesti était resté stoïque, les yeux regardant vaguement le sol, il donnait déjà l’impression d’être un zombie ou dans le coma. Sous le coup de la rage, le coup était partie et un couteau dans le flanc, un ! Voyant ce qu’il avait fait, le garçon s’était enfuit et avait laissé le jeune homme voir son haut se teinter de rouge petit à petit. C’était la première fois et il avait été sûr pendant plusieurs minutes qu’il allait y passer, qu’il allait mourir ici et sans s’être défendu une seule fois. Heureusement pour lui, un surveillant effectuant sa ronde l’avait trouvé et avait le bon réflexe de sortir immédiatement son portable pour appeler les pompiers. Ses parents adoptifs avaient été prévenus plus tard, car sous le choc, ledit surveillant n’y avait pas pensé tout de suite. Bah au moins il avait pensé aux pompiers, c’était déjà ça.

Il était resté une semaine à l’hôpital sous observation, après que le couteau ait été retiré. La cicatrice qu’il en avait résulté était cependant beaucoup plus grande que celle d’origine : au début, elle ne faisait que quatre centimètres, mais de rage, de tristesse et à cause des démangeaisons, Asahi n’avait pas pu s’empêcher de la gratter encore et encore et encore, pendant au final quasiment trois mois complets, sa longueur avait donc immanquablement augmenter, passant de quatre à sept centimètres et demi. En plus, à force de gratter, il avait défait les points qu’on lui avait faits et la plaie s’était infectée. La cicatrice était donc, en plus d’être longue, large. Et sans compter celle-là, il en avait deux autres, faites dans à peu près les mêmes circonstances. Mais cette fois, Asahi n’y avait pas touché, elles étaient donc restées dans des tailles respectables. Le moment qui suivit celui où Asahi du resté couché à cause de la fièvre résultant de l’infection qu’il s’était lui-même faite, sans vraiment le vouloir, fut celui où il commença un peu toutes les découvertes qui sont à faire lors d’une adolescence normale. Car avant de recevoir ce couteau dans le flanc, il avait juste l’intention d’avoir son brevet, puis son bac et après un diplôme. Il n’avait jamais pensé faire autre chose de son adolescence. Mais après cet évènement, il avait commencé à s’intéresser à ce que faisait ses "frères et sœurs" de l’orphelinat. Il avait fumé sa première cigarette après cette épisode de sa vie, il avait ses premières sorties entre amis aussi après ça, car avant il n’en n’avait jamais fait, il y avait eut également sa première expérience sexuelle. Bref, toutes ses premières fois de tout et n’importe quoi ce sont fait après son hospitalisation.

Maintenant, il se préparait à rejoindre une des cabines de douches, ses affaires de toilettes sous le bras, quand la voix de l’adulte qui l’avait pris pour une fille se trompant de lieu pour se laver, retentit dans les vestiaires vides. Asahi se retourna lentement dans la direction d’où provenait la voix, sans pour autant aller se montrer à l’adulte.

« Tu es le petit Asahi ? »

Petit ? Tout était relatif… En tant que "fille" il était plutôt grand, mais pour un garçon, il restait petit. Mais bon, il ne le prenait pas mal. Il ne prenait jamais rien mal de toute manière à bien y réfléchir… Enfin, même pas besoin de réfléchir, juste de se souvenir. Il se disait à chaque fois que s’il devait prendre ce genre de remarques males à chaque fois qu’on en lui disait, il n’aurait pas finit. De plus, si on philosophait, tout était mal, mais tout était bien également. Donc autant prendre le côté bien quoi.

« Oui… »

Sa voix fluette avait de nouveau sévit. Cette même voix qui n’arrivait pas à muer, peu importe la façon dont les années passaient. Le son que ses cordes vocales produisaient restait toujours dans une certaine fréquence aigue, sans pour autant l’être de façon excessive. Mais si l’on devait se référer à sa voix pour connaitre son sexe, plus de 80% des résultats annonceraient qu’Asahi est une fille… Après, allez savoir pourquoi sa voix ne muait pas… Impossible à dire, parce que ce n’était quand même pas la faute de sa tenue vestimentaire… ! Si… ? Alors là, il y avait de quoi avoir peur !

« Hum … Je vais te laisser finir ce que tu as à faire. On aura tout le temps de discuter après. »

Discuter ? De quoi voulait-il donc discuter ? Du fait que c’était bizarre qu’il s’habille comme le ferait une fille ? De la raison d’un tel comportement ? Etait-ce par hasard un des psychologues du pensionnat… ? Franchement si c’était le cas, il n’avait pas vraiment envie qu’on lise le fin fond de ses pensées, il préférait les garder secrètes, surtout que malgré ce qu’on pourrait penser, il n’était pas aussi pur et blanc comme on pouvait le croire en le regardant. Et il préférait nettement qu’on le croit tout innocent, c’était plus simple pour les conversations. Après, il n’était pas non plus un voyou qui faisait semblant d’être gentil, il ne fallait pas exagérer les choses !

Bref, entendant la porte du vestiaire se refermer, Asahi en profita pour se glisser sous la douche et faire une rapide toilette, comportant le corps, mais aussi les cheveux. La douche ne dura pas plus de cinq minutes chrono, montre en main ! Quand on a vécu dans un orphelinat, on prend l’habitude de faire le plus rapidement possible, en sachant qu’il reste pas mal de personne derrière soi. Il sécha rapidement ses cheveux indisciplinés de manière à ne pas attraper froid, car même s’ils étaient relativement courts, ses cheveux n’en n’étaient pas moins nombreux et ça pouvait prendre du temps s’il les laissait sécher naturellement. Il se nettoya rapidement visage et dents également, se retrouvant obligé d’enlever ses pansements caméléons. Quand il sortit, sa toilette au total n’avait pas durée plus de quinze minutes, tout juste treize si l’on souhaitait être précis. Ses deux griffures sur le visage bien en vues, malgré depuis le temps qu’elles étaient là –il avait beaucoup de mal à cicatriser– et son cache-œil d’hôpital toujours sur son œil bleu. Il avait également mit pour la peine son pantalon de pyjama, large et ample c’était le seul qu’il pouvait mettre.

Il regarda de son unique œil l’homme aux cheveux noirs assis sur le banc, qui semblait être perdu dans ses pensées. Asahi ne lui en tint pas compte et s’avança juste un peu pour se faire remarquer. Non pas qu’il était particulièrement impatient de discuter avec un inconnu, qui pouvait potentiellement être un psychologue, mais il avait fait l’effort d’exprimer sa pensée à haute voix, surtout après la révélation clash qu’il lui avait faite, alors il se devait se faire des efforts à son tour. Il s’assit donc silencieusement à côté de lui, enfin… Il essaya… Parce qu’avec un œil en moins, et donc un champ de vision réduit, il n’avait pas du tout calculé la troisième dimension des choses et il avait manqué de peu d’atterrir par terre comme un nigaud ! Heureusement, ses reflexes en la matière s’étaient nettement améliorer à force de chuter. Il s’était donc réceptionner, sur les jambes de l’adulte. Il lui fit un pauvre sourire gêné, le regardant de son unique grand œil :

« Pardon… »

Il se releva le plus rapidement, mais manqua de tomber une nouvelle fois. Franchement, porter un bandeau n’était pas chose aisé. Mais après un peu de temps et d’hésitations, Asahi arriva à rejoindre le banc en toute sécurité. Il se enfourcha celui-ci pour regarder l’adulte, il n’avait pas envie d’attraper un torticolis à force de garder la tête tournée.

« De quoi vouliez-vous parler ? … Si c’est sur mes jupes, sachez que je n’ai rien à dire, ni à vous, ni à personne. »

Asahi se renferma aussi sec qu’une huitre sur ce sujet. Son ton avait été un peu cassant et il n’avait pas laissez le temps de répondre à l’adulte, faisant clairement comprendre que ce sujet-là était définitivement clos. Il ne tenait pas particulièrement à ce montrer impoli, d’ailleurs il l’avait vouvoyé comme l’amabilité l’exigeait, mais il n’était pas question pour lui de s’étendre sur le sujet, il avait déjà assez souffert avec la première psychologue, sans compter tous ses mauvais souvenirs qu’il ne préférait pas se remémorer.
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