Tout juste arrivée et déjà une rencontre [PV Hikaru]

Me voilà dans le pensionnat, ou plus précisément dans le hall du pensionnat et apparemment perdue. Je soupire, passant une main dans mes cheveux que j'avais coupé la veille. Mes yeux scrutateurs regardent si il y a une indication vers ma classe mais rien. Je continue alors à marcher silencieusement, la semelle de mes converses ne faisant aucuns bruits sur le sol alors qu'ils m'emmènent je ne sais où. Je finis par m'asseoir par terre, contre un mur, croisant les jambes et levant la tête vers le plafond; ci seulement il y avait des indications ici, ce serait plus facile pour se repérer! Non mais je vous jure, je me perd facilement avec tout ces couloirs qui se ressembles comme deux gouttes d'eaux. Je finis par me relever, j'époussette ma jupe écossaise et je me remets à marcher vers nulle part, au pire, je peux visiter le pensionnat comme sa. Enfin, faudrait-il déjà que j'arrive à me repérer dans le coin ce qui n'est pas gagné d'avance. Si seulement quelqu'un était aussi dans les couloirs, je serais bien avancée...

Le cours de Japonais enfin terminée, je décide de me promener dans les dédales du Pensionnat. Cela fait maintenant bien quelques semaines que je suis internée, mais je n'ai toujours pas pu voir la totalité de l'établissement. Chaque nouvelle découverte est une surprise. Il y a aussi quelque chose que j'ai pu remarquer ; les nouvelles rencontres se font au bout d'un couloir... Lequel ? Peu importe, tous sont valables. C'est assez étrange je le reconnait, mais c'est la vérité.

C'est alors que je descends les escaliers un par un, les livres serrés contre ma poitrine, en sautillant gaiement et en chantonnant un air guilleret. Je suis heureuse. Pourquoi ? Je ne le sais pas moi même... Folie passagère sans doute. Mes talons claquent contre le sol dur et glacé, le carrelage retentit sous mes pas pas vraiment discrets. Mes cheveux volants dans l'air, je me dirige vers la sortie. Passant le seuil de l'entrée du Lycée, j'inspire une grande bouffée d'air frais. Un sourire illumine mon visage, cela faisait longtemps, oui très longtemps, que mon expression n'avait pas exprimer cette sorte de gaminerie enfantine.

Je voulais danser. Qu'est-ce qui m'en empêchait ? Les regards posés sur moi, telle une créature venant d'un autre monde... Je compris que je n'avais pas encore tout à fait ma place ici. Une jeune fille se balandant seule, doit rester seule à jamais. C'est ce qu'on m'a dit. Voilà pourquoi tout le monde me dévisage sans aucune raison apparente. Je suis seule. Suis-je vraiment aussi différente des autres ? Ces gestes suffisent à me remettre le moral à zéro et je re-rente à l'intérieur du bâtiment, tête baissée...

Mais, au fond du couloir menant au hall, une demoiselle se tenait appuyée contre un mur aux allures antiques. Elle a l'air un peu perdue face à ce vaste Pensionnat, ce qui peut se comprendre. J'ai aussi eu du mal à m'intégrer au début...

Je poussais un long soupir avant de la rejoindre. Je commence à la regarder de mes yeux bleux méfiants et froids comme la glace hivernale, un léger sourire au coin de mes lèvres couleurs cerises. Mon visage pâle affichait une mine quasi-inexpressive. Je pris une voix calme et posée :

"Bonjour, je suis Hikaru Shinako, récente pensionnaire, puis-je t'aider ?"

Que disais-je tout à l'heure ? "Les nouvelles rencontres se font au bout d'un couloir..."

Je relève la tête, quelques mèches cachent mes yeux comme si il était interdit à la jeune fille en face de moi de les voir. Un sourire fleurit à son tour sur mes lèvres mais un sourire quelque peu petit car l'inconnue ne m'avait pas l'air très accueillante malgré son jolie sourire sur ses lèvres cerises et ses yeux bleus glacial. Un frisson me parcourut le long du dos pour s'arrêter à mon échine.

"Bonjour, je suis Hikaru Shinako, récente pensionnaire, puis-je t'aider ?"

Je me lève, la fixe sans aucune retenue puis répond du tac-au-tac

-Je cherche ma salle de classe.

Je baisse la tête, honteuse de m'être perdue le premier jour, c'est vraiment pas malin. Le pire, c'est que j'avais oublié qu'elle était la salle de classe. Je tenais une de ces couches niveau étourderie que je gagnerais à coup sûr le prix de miss monde étourdie! Cette pensée me démoralise encore plus et je fixe mon regard sur mes converses blanches. Je devais sortir du lot avec une tenue comme sa mais bon, c'est mon style et si on l'accepte pas bin..Tant pis. Les apparences sont trompeuses et même si l'inconnue en face de moi souriait avec des yeux froids, elle m'avait l'air sympathique. On pourrait peut-être être amies elle et moi. Mais bon, pour l'instant, ma mission c'est trouvé ma salle de classe que j'ai oublié.

D'ailleurs,je me demande si j'aurais des camarades avec moi dans ma chambre. Encore faut-il que j'ai des camarades et c'est pas gagné non plus. Un son strident retentit et plein d'élève sortent de leurs classes, envahissant et noyant les couloirs qui sont noirs de monde. Je reste plaquer contre le mur, ayant peur d'être emporter dans se tumulte qui finit par s'arrêter. J'ai tout de même remarqué que quelque personnes me regardaient avec différents airs comme celui qui voulait dire "Humm pas mal" ou l'autre "Elle est bizarre cette fille" ou encore "Mon dieu c'est quoi ce look??!! Yerk!" Encore une nunuche quine supporte pas que des filles ne s'habillent pas comme elles le doivent. Je soupire, blasée et porte mon regard sur Hikaru.

Hmm... cette demoiselle est intéressante. Ne me demandez pas pourquoi, je le sens c'est tout. Je perçois une certaine sensibilité derrière ce style vestimentaire non pas banal. Elle essayait de se montrer forte et imposante, mais une touche de timidité envahit ses joues et sa tête se baissa automatiquement. Ce qui me laissa l'avantage d'être supérieure à elle. Mais je me fichais de savoir si j'étais intimidante ou non, elle cherchait sa salle de classe avant tout. Elle fixa ensuite ses chaussures, la marque m'étant inconnue. Je n'ai pas vécu dans le monde de la mode, cela ne m'intéresse en rien.

J'allais lui demander le numéro de sa salle, quand la sonnerie annonçant la fin du cours retentit. J'étais devenue impassible à ce son, ce tintillement bourdonnant dans nos oreilles, très désagréable. Je continuais à regarder la petite, qui semblait perdue au milieu de la foule d'élèves. Elle affichait un regard étonné, surpris, curieux et à la fois je sentis une pointe de peur. Son comportement m'amusais. J'émis un rire discret avant de porter ma main sur ma hanche.

Plusieur élèves la dévisageaient pour son "look" un peu particulier. Ce qui enleva mon sourire des lèvres. Je repris une mine sérieuse, presque furieuse et je me tournais vers une fille qui se moquait d'elle. Je fronça les sourcils avant de l'attraper par l'épaule :

"Hey toi ! Si tu la trouves si différente, pourquoi ne pas aller lui dire en face, devant tout le monde ! Pourquoi tu critiques sans connaître ? Espèce d'abrutie..."

J'exprimait du dégoût face à cette pauvre tâche qui se prenait pour une fille modèle... C'était la première fois que j'intervenais dans ce genre de discussion... Mais, ce n'était pas que pour protéger la fille aux converses blanches, je voulais exprimer ce que je ressentais moi. Moi aussi j'ai été "malmenée" à mon arrivée, et les élèves ne m'acceptent toujours pas. C'était l'occasion de me défouler.

Tout le monde s'est arrêté, et le regret m'envahit. Qu'ais-je encore fait ? Va-t-il m'arriver des ennuis ? Que vont-ils penser de moi...?

Je me dirigeai vers la jeune demoiselle et pris un air désolé :

"Excuse-moi, je pouvais pas m'en empêcher..."

Que m'arrivait-t-il ? Moi, qui m'excuse devant une personne que je connais à peine ? Que se passe-t-il...? Je repris mes esprits, secoua légèrement la tête avant d'ajouter d'une voix pressée :

"Bon, avant de te conduire à ta salle de classe, indique moi son numéro... Et dis-moi ton prénom."

Je regarde Hikaru avec étonnement lorsqu'elle alla voir la fille qui m'avait critiqué. Mes grands yeux fixèrent la jeune fille et l'autre qui rougit de gêne et de colère. Je pouffa silencieusement alors qu'elle s'en alla avec ses comparses. La jeune fille me regarde à nouveau, un air désolé coller au visage alors qu'elle s'excuse. J'ignore cette excuse du revers de la main

-C'est rien, merci.

Je lui offris un radieux sourire et elle me demande ma salle. Je me crispe et baisse une fois encore la tête. La malchance m'avait joué un de ses tours bien fourbes pour me faire oublié le numéro de ma classe, j'ai pourtant bonne mémoire quand il s'agit de ce genre de chose!! Mais elle avait remit cette cruche à sa place et rien que pour sa, je lui dis mon nom, oui car je ne dis pas mon nom à n'importe qui, il faut forcément qu'il ait fait quelque chose qui m'incite à lui révéler mon nom.

-Luna Karumine.

Je lui souris à nouveau et tente vainement de me rappeler du numéro de ma salle. Mes fins sourcils assortit à mes cheveux se froncent alors que je me concentre, forcant mon cerveau à passé du mode "Off" au mode "On". Je me creuse le méninges, cherchant le numéro. Puis sa me revint

-Je sais qu'il est a deux chiffres.

J'affiche un sourire de parfaite idiote mais mieux vaut faire l'idiote pour faire croire à tout le monde que tu en es une comme sa tu apprend plus de chose que faire les grandes malignes qui savent tout sur tout! C'est pratique en plus. J'affiche une mine navrée, fourrant une de mes mains dans la poche de mon haut et mon autre main frotte l'arrière de ma tête

-Désolée, je l'ai oublié, je sais juste qu'il est à deux chiffres...

Je soupire et me laisse glisser contre le mur pour me retrouver sur le sol, désolée et décourager. Je ne trouverais jamais cette foutu salle de classe!!! J'aurais beau y mettre toute ma volonté j''arrive pas à retrouver le numéro de ma salle! Sa m'énerve ça, sa m'énerve. Je serre les poings et finit par poser ma tête sur mes genoux, les yeux fermer mais je ne suis pas endormit. Je hais la malchance, elle ne cesse de me frapper et de me faire des coups bas! Je lève mes yeux vers ceux d'Hikaru et lui fit un sourire forcée

-Tu peux retourner dans ta classe si tu veux, rien ne t'en empêche, je me débrouillerais pour trouver ma salle.

J'entendis la jeune fille rigoler discrètement avant de me regarder dans les yeux et de me dire son nom. Luna Karumine. Je la gratifia d'un élégant sourire et je fis la révérence pour détendre l'atmosphère. J'aimais rire, mais j'en avais rarement l'occasion. Je la remercia de ma voix douce :

"Très bien, merci Luna."

Je lui fis un petit clin d'oeil avant de la voir se concentrer comme jamais. Qu'a-t-elle tout d'un coup ? Je me souviens de lui avoir posé la question du numéro de sa classe. Est-ce si difficile de s'en souvenir ? Du moins, je pense que c'est piur cette raison qu'elle réfléchit autant.

Mon hypothèse se confirme quand elle m'apprend qu'elle ne se souvient que du nombre de chiffres. Je la regardai avec un souire en coin de lèvres. J'essayai d'étouffer mes rires, mais moi et ma discrétion. Mes lèvres tremblaient et je plissai les yeux. Les larmes me montèrent aux yeux. Et lorsque je vis Luna s'affaler sur le sol, les joues rosies de honte et de gêne, gonflant les joues de lassitude et me souriant bêtement, impossible de continuer à faire semblant.

Je me pliais en deux de rire, à gorge déployée. Cette jeune fille était vraiment très amusante dans tous ses gestes, ses mouvements, ses réactions, ses paroles. Je dus me retenir au mur pour éviter de tomber tellement je riais. Puis je me mis une main devant la bouche, séchai mes larmes du revers de la manche et souris de toutes mes dents. Je lui parlai d'une voix aisée et joyeuse :

"Ouuh, tu m'as fais rire ! Tu ne te souviens plus du numéro de ta salle de classe ? Dès ton premier jour ? Ton étourderie m'amuse, pardonne-moi, ce n'est pas méchant..."

Ayant enfin retrouvé mes esprits, je reprends un ton naturel et essaye de la rassurer :

"Ne t'énerve pas, ça arrive, ce n'est pas grave."

Elle m'avait demandé de rejoindre ma classe si je le voulais, mais j'aimais bien son comportement, j'aimerai bien l'aider. Je décide de rester, je suis à l'aise, je l'aime bien. Je lui souris affectueusement avant de poursuivre :

"Merci mais je préfère rester avec toi. Ce serai bête que tu te perdes encore plus ! Allons voir à l'administration pour récupérer le numéro de ta classe... Luna..."

Je fus très surprise de voir Hikaru se tordre de rire. Qu'est-ce qu'il y avait d'hilarant dans ma situation?? Peut-être mon sourire de parfaite idiote? Ou alors le fait que je ne me rappel plus le numéro de ma salle de classe. J'attend patiemment que les rires s'étouffe pour finalement s'arrêter. Entre temps, mes joues prirent une teinte rouge, j'étais vexée qu'elle rigole de mon étourderie et je n'appréciait pas. Mais bon, elle est tout de même sympathique alors je lui pardonne. Je me relève lorsqu'elle proposa d'aller voir l'administration pour que je puisse finalement aller suive les cours avec ma classe.

-D'accord Hikaru.

Je lui souris à nouveau alors, espérant que je n'aurais pas l'autre cruche dans ma classe mais que je serais plutôt dans celle d'Hikaru. Mais bon, déjà, si on est amies, se sera un bon début non? Elle aussi elle est amusante, même si je ne rigole pas quand j'en ai envie, elle me fait rire intérieurement. Et je n'ai pas rit depuis...Depuis que j'ai quitté ma maison. Je soupire à nouveau, jouant avec l'une de mes mèches alors que je regarde à droite et à gauche avant de me tourner vers la jeune fille

-C'est où l'administration?

Un sourire des plus navrée fleurit sur mes lèvres alors que je fouillais un peu dans ma poche. Je finis par trouvé un papier. Je le prend et le regarde, espérant que dessus le numéro de ma salle de classe y est inscrit et, à ma plus grande regret, je vois le papier de ma sucette. je grogne et le fourre dans une poubelle en priant pour que je suis, un jour, plus ordonnée mais bon...L'espoir fait vivre d'après ce qu'on dit et sa, je l'avais bien remarqué.

Je prend ma sucette, ou du moins ce qu'il en reste, et jette le bâtonnet dans une poubelle non loin pour croquer le reste de ma sucrerie, craquant sous l'assaut de mes dents alors que le goût du coca cola envahit ma bouche. Je fus un peu plus décontractée car, oui les sucettes me décontracte pour je-ne-sais-qu'elle-raison. Une mèche bleue violette se posa sur mon épaule alors que je penche la tête en fixant Hikaru.

-Tu as quoi là normalement?

Je voyais Luna qui me regardait d'un air ahuri, vexée par mon comportement. Ses joues rosirent fortement et je compris qu'elle n'avait pas aimé ma tentative de "détendre l'atmosphère"... Après réflexion. je sus que je n'avais aucun envie de rendre l'ambiance dévontractée, je voulais juste laisser s'évaporer mon moment de nervosité. Oui, c'était un rire nerveux. Je ne m'étais en aucun cas moqué d'elle. Je m'empressa de m'excuser :

"Encore désolé, ça ne se reproduira plus..."

Quelle idiote. Luna était mal à l'aise, dans une situation critique et moi je pouffais. Je voulais devenir amie avec elle, je l'aimais bien au fond. Une douce sensation de bien-être émanait de cette jeune fille. Avais-je réussi à tout foutre en l'air ? J'avais vraiment envie qu'on se retrouve dans la même classe... Mais sa question me sortir de sa rêverie :

"L'administration ? Mince, je viens de me souvenir qu'elle est fermée à cette heure ci... Mais j'ai une amie qui est tout le temps bien renseignée sur les nouveaux arrivants. Peut-être aura-t-elle le numéro de ta classe ?"

Je lui souris pleine de conviction, avant de la voir s'affaler sur le sol une sucette à la bouche. J'avais moi aussi envie de sucrerie mais je me tais.

Sa nouvelle question me fit réfléchir... Quel cours devrais-je avoir... Je sortis mon emploi du temps et posa l'index sur ma bouche :

"Normalement, Mathématiques. Allons voir dans cette salle de classe si ma fameuse amie s'y trouve..."

Je soupira avant de marcher dans le couloir en faisant signe à Luna de me suivre, le sourire aux lèvres.

Je regarde Hikaru avec espoir. Alors elle peut toujours m'aider? Qu'elle bonne nouvelle!! La jeune fille commence à se diriger vers sa salle de classe, m'indiquant que je dois la suivre. Je me hâte, ne voulant pas me faire distancer. Je regarde autour de moi, attentive à tout ce qu'il y a autour de moi. On finit par s'arrêter devant la salle de classe d'Hikaru et je regarde par la vitre, scrutant les élèves qui me fixent à leurs tour comme si j'étais une alien. Je recule et m'efface pour laisser passer Hikaru dans sa classe. Les élèves me regardent encore et je finis par me sentir mal à l'aise. Je n'aime pas sentir les regard pesé comme sa sur moi, c'est insupportable, vraiment! Je les fusille tous du regard, les obligeant à regarder ailleurs, ce qu'ils firent. Je m'assois par terre, près de la porte et attend qu'Hikaru revienne avec le numéro de ma salle, ou avec son amie qui pourra me donner le numéro. Je soupire et pose ma tête sur mes genoux, mes cheveux créant un voile opaque devant mon visage.

-Hikaru, elle est dans la classe ton amie??

Je ne sais pas si elle m'a entendu, même si je l'espère. Je pose ma tête sur le mur contre lequel je m'appuie, attendant toujours qu'Hikaru revienne. La patience c'est mon fort, j'ai toujours du attendre ds choses ou des gens, des cadeaux ou quelque chose d'inconnu que je veux plus que tout...J'allonge mes jambes et finis par me levé pour regarder dans la classe, fixant les élèves qui sont présents...

Nous nous sommes donc finalement diriger vers ma salle de classe, numéro 301, avant que le cours de Maths' ne commence. C'était ma seule chance de l'aider, mon amie devait se trouver ici sinon c'était foutu, et Luna serait en retard dès son premier jour. Tout serait de ma faute.

Je commence à être nerveuse, les lèvres crispées, serrant les poings, le regard impassible, et je m'engage dans le couloir final.

Je passe ma tête dans l'encognure de la porte et je vois mes camarades de classe, discutant à voix haute, certains assis sur les tables, d'autres en train d'imiter le professeur.

Il y a toujours des élèves qui regarde d'un air curieux et incompréhensif la pauvre Luna. Je n'aimerais pas être à sa place ! Surtout qu'elle était une fille tout à fait banale, excepté son style de vêtements. Après tout, ces gens sont tous des gamins, ne leur a-t-on jamais dit de ne pas juger une personne sur son apparence physique ? Je regardais ensuite Luna de façon chaleureuse et protectrice, un sourire aux lèvres, guettant sa réaction. Je lui fis comprendre qu'elle ne devait pas s'inquiéter de cet entourage enfantin. Je m'approcha d'elle, qui venait de s'asseoir sur une des chaises, la tête posée contre le mur crépit, les cheveux cachant son beau visage :

"Ne t'en fais pas, tu te feras vite une place ici. Mon premier jour, j'étais dans la même situation. Mes yeux bleus clairs et mes cheveux argentés leur faisaient peur. Je me suis donc fait des couleurs et j'ai acheté des lentilles de contact. Mais ne change rien chez toi, tout est parfait."

Je lui fis un sourire solidaire et lui posa une main sur l'épaule en signe de compatis.

Je cherchais à présent la fille qui devait nous aider. Je monta sur une des tables et l'appela :

"Sakuraaaa !"

Une jeune demoiselle aux cheveux blonds et aux yeux verts se retourna. Elle était petite et mince, ses cheveux quelque peu ondulés, un serre-tête ornant ses cheveux. Elle me sourit avant de s'approcher de moi. Elle avait le teint cireu, son apparence lui donnait un air de petite fille innocente...

Je lui posa la question du fameux numéro de la salle de Luna. Je lui signale qu'elle doit rejoindre le cours de 11h-12h. Elle est la déléguée des élèves et c'est pour cela qu'elle connait tous les emplois du temps. Quelle chance ! Elle m'indiqua du doigt le nom du cours ainsi que son chiffre. Je la remercie brièvement et je me hâte en direction de Luna, triomphante, un large sourire esquissé en coin de lèvres :

"Mademoiselle Karumine, rendez-vous en salle 218, classe de Biologie..."

Je me relève quand Hikaru revient, m'indiquant le numéro de ma salle de classe. Pour peu, le lui ferait un câlin tellement je suis contente mais je me retiens, me contentant d'un sourire et d'un peu de rose sur mes joues pour ce qu'elle m'a dit il y a à peine quelques minutes. De toute façon, je n'ai aucunement l'intention de changer quelque chose chez moi.

-Merci Hiakru, ton aide m'es précieuse et tu crois que tu pourras m'emmener jusque ma salle? Il est grand le pensionnat et j'ai pas encore eut le temps de visiter.

Je lui souris, un peu gênée de lui demander sa car elle m'a déjà bien aider. En plus, Biologie sa va c'est pas la mort comme premier cours au contraire, je trouve sa fascinant tout ce qu'on peut apprendre sur notre environnement et sur nous même. Très passionnant en plus, la Biologie et la physique chime sa m'a toujours plu car j'adore découvrir de nouvelle chose! Je ne vois pas pourquoi certaines personnes détestent cette matière. Je redescend de mon nuage de science et me tourne vers Hikaru, attendant qu'elle m'indique le chemin de ma classe. Je la regarde, l'imaginant avec des yeux bleus et les cheveux argentés.

-Pourquoi tu n'es pas resté avec tes cheveux argenté et les yeux bleus?? Je suis sûre que sa t'allais très bien.

Je lui souris, j'aurais préféré la connaître quand elle n'avait pas encore changer de couleur de cheveux et d'yeux mais bon. Devoir changer jusqu'à la couleur de cheveux c'est assez nul. Juste parce-que les autres ne nous accepte pas on doit changer, limite se transformer en une de ses filles mordu de la mode et de tout les autres trucs qui se barbouille le visage de maquille et autre cosmétique de beauté. Personnellement tout ce que je met, c'est pour des grandes occasions, donc du mascara, fard à paupières et c'est tout, sinon du labelo. Je soupire et sort une sucette pour la donner à Hikaru.

Je voyais bien son petit sourire sincère, et ses petites joues arrondies par la sucette, très légèrement teintées d'un rose pastel. Sa réaction me fut plaisir et je lui souris une fois de plus de toutes mes dents. Avec elle, je me sens à l'aise et j'ai envie de redevenir naturelle. Pourrais-je un jour redevenir comme avant ? Cette jeune demoiselle aux cheveux d'une longeur incroyable d'une couleur argenté rarissime, ces yeux bleus ciel électriques lançant un regard hypnotique à tout bout de champs... ? Non, cette apparence terrorisait les gens, tellement elle était étrange et pas banale. Mais après le discours que je viens d'interprêter à Luna, ne devrais-je pas appliquer mes conseils à moi-même ? Seul le temps nous le dira...

Je me surpris en train de baisser les yeux. Puis je secoua la tête et cligna des yeux pour retrouver mes esprits. Luna venait de me demander une chose importante, je devait lui répondre

"Mais il n'y a pas de quoi, c'est normal ! Bien sûr que je peux t'emmener. Je vais peut-être arriver légèrement en retard à mon cours, mais qu'importe. Le professeur me connait et je saurai lui expliquer que c'est pour la bonne cause."

Je lui fis un clin d'oeil pleins de sous-entendus. Elle avait cours de Biologie si je me souviens bien. Ah, mon cours favori. Ma matière préférée. Celle où l'on explore la faune et la flore environnementale. La science de la vie et de la Terre. J'aimais particulièrement la Biolo' car de nouvelles choses se font découvrir à chaque nouveau cours. Luna aimait-elle cette matière ? Je l'espère, car c'est son premier cours, ce serai dommage qu'elle n'apprécie pas...
Je me sortis de ma rêverie lorsque Luna me posa une question intéressante. Je me sentis tout à coup honteuse, car je ne saurai pas lui expliquer la raison de ma subite transformation. Mes joues s'empourprèrent et je baissa la tête, joignant mes mains, entrelaçant mes doigts de façon nerveuse :

"Oh et bien... c'est une longue histoire. Tu la connaîtras peut-être un jour... En attendant, sache que j'aimais beaucoup mon ancien physique, mais pour des raisons morales et psychologique, je suis dans l'obligation de changer... A contre-coeur."

Je releva le bout de mon nez, le visage expimant de la haine, de la rancoeur envers tous ces élèves qui avaient fait de moi quelqu'un d'impuissante, de soumise à leurs jugements. Oui, en me regardant d'une façon si étrangère, ils avaient réussi à me faire changer entièrement contre mon gré. Si je ne voulais pas subir d'autres humiliations, d'autres critiques négatives, d'autres messes basses insignifiantes à mon égard, je devais changer d'apparence. Mais ça, personne ne le comprendra. Je préfère tout garder pour moi... Leurs paroles blessantes me désignant de monstre, d'extraterrestre, de personne anormale voulant détruire l'humanité, me revinrent en mémoire, et je fondis en larmes sans m'en rendre compte, refusant d'un coup de tête la sucrerie de Luna.

HRP:

Je range ma sucette et regarde Hikaru qui se mit à pleurer. J'écarquilla d'abord les yeux puis fut gênée, ma question l'avait-elle gênée au point qu'elle en pleure? Je lui tapote l'épaule, voulant la réconforté mais ne sachant pas trop comment m'y prendre.

-je suis désolée si ma question t'as gênée, vraiment...Je voulais pas...

Je fus très gênée sur le coup, et un peu honteuse: je l'avais fais pleuré par une simple question...Sa me rappel quand j'avais fais changer mes parents juste avec une question...J'ai le chic pour faire changer les gens avec une questions...Vraiment c'est embarrassant des fois, en plus, je ne me demande jamais si mes questions peuvent blessé autrui ou pas, je les pose pour savoir le pourquoi du comment et rien d'autres...Je devrais peut-être arrêter sa...Mais c'est pas ma fautes, c'est automatique...Encore un coup de la malchance et de ma satané curiosité, pfff...Je reporte mon attention sur Hikaru qui pleure toujours et lui tend un mouchoir en tissu blanc et tout doux, un petit sourire gênée et réconfortant aux lèvres.

-Je voulais pas te faire pleurer ou te faire remémorer des souvenirs douloureux...J'ai le chic pour poser des questions qui font changer le comportements des gens d'un seul coup...

Je pose le mouchoir dans ses mains et entour ses épaules de mes bras, voulant la réconforté et ne plus la voir pleurer. En plus, elle est très gentille avec moi et je l'a fait pleurer...Je maudit mes questions à deux balles qui ont ce genre d'effets. Je lui frotte le dos et lui tapote l'épaule droite, lâchant des paroles aussi réconfortantes qu'elles le peuvent, comme une soeur réconforte s sa petite soeur à cause de remarques désobligeantes...Souriante, j'espère que sa ira comme réconfort car je n'ai jamais réconforté quelqu'un de ma vie, et oui, je n'ai jamais eut d'amies que je peux soulager de leurs poids ou les calmer quand elles pleurent...Moi aussi on me traitaient de tout les noms, de monstre à tâche, en passant par le démon, l'alien, la sorcière aussi...Tout sa restera gravé dans ma tête et j'en fais abstraction pour pouvoir tenir...

Je voyais la sucette qui fut rangée dans sa poche de sweat. Mes larmes cristallines perlèrent sur mes joues pourpres de honte et de gêne. Mais quelle abrutie ! Je me maudis de pleurer en public pour un rien... J'étais devenue si faible en si peu de temps ? Je le crois bien... Il faut que je me reprenne avant que je ne sois anéantis par le poid de la soumission, de l'humiliation constante. Après tout, je n'étais plus tout à fait seule...

Luna était la gentillesse incarnée. Voilà un bon exemple ; Luna...Fille rebelle-chic de l'extérieur, mais elle est la bonté même à l'intérieur... Il ne faut jamais s'arrêter au physique, nous pourrions passer à côté de fabuleuses rencontres. Je la voyais embarassée à cause de moi. Oui, c'est toujours de ma faute, quelque soit le problème, je suis toujours la cause des complications.

Elle m'enveloppa de ses bras protecteurs, d'une douceur incomparable, avant de m'adresser plusieurs magnifiques sourires si réconfortant. Elle me passa ensuite un mouchoir de dentelle imaculée, puis elle s'excusa d'innombrable fois. Pourquoi fait-elle ça ? Elle n'y est pour rien... Je suis extrêmement curieuse, je comprends pourquoi elle pose ce genre de questions tout à fait normales. C'est moi qui suis anormale. Chialer en cours à cause d'une simple question sur mon physique ! Luna ne devait pas s'excuser, c'est moi l'entière responsable de ce moment d'embarras. Depuis tout à l'heure, Lunq se fait critiquer voir même insultée. Elle ne dit rien, elle est forte. Je l'admire pour sa personnalité aux airs impassibles.

Je sèche mes sanglots à l'aide du mouchoir très agréable au toucher, puis je lui souris d'une manière rassurante, pour lui indiquer que je vais mieux. Mes joues ont retrouvé leur couleur originale, quoique un peu rosée par les larmes salées. Je la remercie avec mes yeux rougis :

"Merci infiniment pour ton soutien Luna. Mais je t'en prie, tu n'as aucunement besoin de m'excuser. Au contraire, c'est à moi de le faire. Pardon pour ce moment d'entière faiblesse, je me sens ridicule... Ça va passer, tout va bien. Merci encore, j'apprécie ton attitude."

Ses mains posées sur mes frêles épaules me remplissent d'une soudaine chaleur réconfortante. Je m'assis sur une chaise en bois pour reprendre mes esprits, et j'inspira une grande bouffée d'air. Je plissais les yeux avant de sourire de nouveau. J'allais raconter à Luna mes sombres histoires, un jour j'en suis sûre. Mais elle, me dévoilera-t-elle ses secrets ? Au fond, je sais que pas mal de choses la contrarient...

Je me lève enfin et me dirige hors de la salle en appelant Luna. Le cours commence dans 5 minutes et la salle se trouve à l'autre bout du Pensionnat. Je sautillais sur place avant d'ajouter d'une voix excitée :

"Allez Luna on y va ! Ce serai bête d'arriver en retard pour ton premier cours !"

Je la regarde se remettre de ses sanglots alors qu'elle me remercie. Je passe une mains dans mes cheveux, un peu gênée mais contente qu'Hikaru aille mieux, d'ailleurs, on ne voit presque pas qu'elle a pleuré, malgré ses yeux rouge et un tout petit peu gonflé en plus des joues encore un peu roses. Puis, elle se mit à sautiller sur place avec un immense sourire cette fois, comme si ce qui venait de se passé ce n'était rien...Elle est vraiment sympa cette fille, peut-être que je lui raconterais mon histoire tragique un jour...C'es à réfléchir, en attendant je dois aller en classe.

-On court pour y aller??Se sera plus rapide je pense.

Je rigole et commence le chemin en trottinant, suivant Hikaru alors que la cloche va bientôt sonner, faut se dépêcher! Je regarde la jeune fille de dos, elle a du subir pas mal de brimades pour en arriver à devoir changer physiquement. Les élèves qui n'acceptent pas le fait d'être différents, de sortir du lot ou de ne ressembler à personne sont pitoyable! Je suis sûre que sa ne faisait pas si peur que sa des yeux bleus clair et des cheveux argentés, au contraire sa devait être très beau! Mais bon, les autres nous oblige à changer pour mieux qu'on s'adapte, moi je changerais jamais, ils ont qu'a dire que je ressemble à rien et que je suis pire qu'une tâche avec mes cheveux bleu violet assortis à mes yeux, j'ai appris au fil du temps à m'endurcir et à faire abstraction de tout sa pour garder mon originalité, pour rester authentique. Le physique ne nous construit pas, ce sont notre histoire, nos émotions, nos pensées et nos rêves qui nous créer, qui nous complètent, sans sa nous somme pareil à des marionnettes. C'est nous qui jouons avec les fils qui nous maintient, qui nous font faire ceci et cela, et personne d'autre..Je secoue la tête, sortant de mes pensées un peu trop...Trop pleines de sagesses je dirais, et retourne à côté d'Hikaru, toujours en souriant...

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