Je fais une histoire assez courte et trèèèèèès résumée, pour être sûr qu'elle soit finie à temps, et pour garder le mystère aussi, parce que ouai, j'vais pas tout dire kwa, sinan, c'pas drôle oueshe.Dans la salle, ça sent la craie, comme dans les vielles écoles, tu vois l'genre. Il y a une vingtaine de bureaux, la plupart à une place, également bien répartis dans la pièce. Un tableau en face de ses bouts de bois, puis, une vielle peau qui parle, parle, parle...
"Monsieur Campbell... Monsieur Campbell !!"Toujours pas de réponse de ma part, j'entends les élèves rigoler, la prof s'énerver, elle commence même à me tapoter la tête avec sa grosse règle spéciale tableau, t'sais ! La grosse jaune qui fait un mètre ! Je relève la tête, et je la vois, elle ressemble à une espèce de grosse taupe en colère. Je regarde autour de moi, les gens rigolent, encore, et moi, ça me fais encore plus rire. Là elle s'énerve et manque de me gifler avec l'objet, au final,elle se contentera d'un
"Carnet s'il vous plaît !" Hum, elle y a mit la forme de politesse "S'il vous plaît", mais je savais très bien que si elle pouvait m'égorger sur place, elle le ferait. C'est avec un grand sourire que je lui tends mon dit carnet... Enfin à ce stade, ça ressemble plus à un espèce de chiffon, et encore. Elle grogne, marmonne dans sa barbe
"Qu'est-ce qu'on va faire de lui !"Je me bascule sur ma chaise, toujours la même histoire, je commence à m'y faire maintenant.
La sonnerie retenti, comme à mon habitude, je range mes affaires en un éclair, et m'apprête à sortir pour aller m'fumer une cig' devant le lycée, mais là, elle me crie, de l'autre bout de la salle.
"J'aimerais parler avec toi". Si je rate ma pause fumette à cause d'elle, je la tue.
Donc, je m'approche de son bureau, il est trop bizarre. Y'a pas de chewing gum, pas de petits graffitis, il est... Trop propre... Je grimace.
"Quoi encore ?"Elle me fait tout un spitch, genre comme Monsieur MacKay dans South Park, "la drogue, c'est ma m'voyez ?" ou "Si tu continues, tu vas rater ton année de troisième, tu as déjà redoublé ta quatrième, alors que tu as du potentiel..." Et blablabla, et blablabla... Tss, cette prof est trop... Bête... Ouai, j'vais tenter de pas être vulgaire. Elle ose me parler, me dire d'arrêter de me droguer, mais elle sait rien de moi, elle connaît pas mon histoire et elle se permet d'en faire des jugements. Je soupire.
"Ouai ouai, j'peux sortir maintenant ?"Elle fait oui de la tête... Plus que cinq minutes, ça devrait le faire...
Alors oui, j'ai sûrement commencé mon histoire un peu dans le désordre. Bref, je m'appelle Dawn, ouah le nom de malade, jm'appelle comme la Belle aux Bois Dormants en gros, mais en même temps, je suis une princesse, au moment où je vous parle, j'ai dix-huit ans, et la scène qui vient d'être... Hum, vue, date d'il y a donc deux ans, car oui, j'ai redoubler, et comme je suis né en début d'année, haha, j'ai quitté le collège à seize ans, mais bon, ce n'est pas un détail important, quoique.
J'ai toujours vécu en Californie jusqu'à maintenant, avec ma mère, mon petit frère et ma petite soeur. Mon père ? Non, il n'est pas mort, il s'est juste cassé de chez nous quand j'avais six ans. Pourquoi ? Ch'ais pas, jm'en fous, de toutes façons, j'ai pas envie de lui parler, je sais même pas où il est, il ne donne pas de nouvelles, il n'a jamais été là pour moi, alors pourquoi je serais là pour lui hein ? Bref.
Je n'ai jamais vraiment eu un passé hyper compliqué. Bien sûr, ce fut dur pour ma mère lorsque mon père est parti, j'ai passé le plus clair de mon enfance à tenter de la consoler. Je ne sortais pas, vu que je m'occupais d'elle, je pense que c'est pour ça que je profite pleinement de ma jeunesse, tant qu'elle est là.
En primaire, hors-mis un léger isolement vis-à-vis des autres enfants, je n'ai jamais subis d'intimidation, au contraire, je crois que c'était plus moi qui intimidais les autres. Au collège, j'avais une bande, assez solide, bref, je savais me faire respecter, tout en gardant ce côté amical, que j'ai toujours, faut dire que je suis très sociable. C'est en quatrième réellement que j'ai "découvert" mon homosexualité. Comment ? Un mec, plus âgé, m'avait trouvé à son goût, j'allais pas dire non, et ce genre de relations me plaisais. Il me demandais souvent de m’efféminer au maximum, et j'aimais bien me faire "belle" pour lui, j'aime toujours d'ailleurs, sûrement encore plus qu'avant. Alors vous allez me dire "C'est sûrement ton homosexualité qui t'a fait dérailler", et bien non ! C'est justement mon copain, haha !
Car ouai, mon copain, c'était LE gabarit du mec qui séchait tout le temps les cours, qui fumait de tout, qui parlait mal. Si ma mère était au courant qu'auparavant, j'étais sorti avec un gars comme ça, elle m'aurait tué, c'est sûr. Donc, au fur et à mesure du temps, il a en quelque sorte déteint sur moi, et voilà où ça m'a mené, un redoublement dans ce collège pourri.
D'ailleurs, j'ai tenté de le quitter, ça l'a mit dans une colère folle, et il m'a violé. Vous vous demandez sûrement "Comment ce type peut parler de ça d'une manière aussi naturelle ?" Ben écoutez, j'ai eu une vie banale, heureusement qu'il est arrivé un peu de piment là-dedans, même si sur le coup, j'devais avouer que j'étais pas joyeux joyeux.
Je ne suis plus venu en cours pendant deux mois, puis, je suis revenu, logique, avec le même caractère. A quoi bon rester sur le passé, t'façon, c'était fait, j'pouvais pas revenir en arrière, bien que ce fut un peu traumatisant.
J'ai continué à sortir avec des mecs, bizarrement, ils ressemblaient un peu tous au premier, mais en moins pire. Parfois, j'étais le "garçon" dans le couple, mais je devais avouer que ça me faisait un peu bizarre.
J'ai fais le début de mon lycée, toujours en Californie, puis, ma mère a été mutée au Japon. Dans son travail, il été essentiel de connaître cette langue, et comme elle avait sûrement tout prévu, avec le français, je connaissais assez bien cette langue pour m'en sortir, donc ça allait.
Bref, nous arrivons à "l'heure où je vous parle", ma mère avait remplit depuis le début des vacances un dossier d'inscription pour que je puisse entrer dans une pension/lycée, elle avait tout son temps, m'enfin c'est ma mère quoi. J'ai donc commencé mes cours là, et à l'heure où je vous parle, encore une fois, je suis sûrement encore entrain de dormir sur une table de salle de classe.