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| Mirror mirror on the wall, who's the pitiest of them all? [PV Jilano] | |
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Sujet: Mirror mirror on the wall, who's the pitiest of them all? [PV Jilano] Dim 18 Nov - 3:00 | |
| Invité Encore des pleurs, encore du drame, encore des histoires de cœurs manquées et encore des mensonges. On dirait sérieusement que les télé-romans se sont tous basés sur la même histoire. En fait, à la base, tout est identique. Si ce n'était du nom des personnages ou des lieux, l'essentiel serait semblable au dix autres séries du même genre. Cependant, bien que les scénarios soient très répétitifs et anodins, je me retrouve à regarder des épisodes en diffusion au seul poste anglais que je capte sur ma télévision. Je passe le temps en les regardant, espérant qu'un jour ma vie aurait un minimum d'action comme dans cette émissions. Mais non, au lieu d'assister à mon cinquième mariage, je suis chez moi, écrasée en boule sur mon sofa de salon, enroulée d'une couverture. Non-loin de moi, j'ai un minuteur qui décompte le nombre de temps qu'il me reste avant de sortir mon gâteau du four. J'ignore pourquoi, mais j'ai eu l'envie de faire un désert pour accompagner mon riz au poulet. J'étais dans l'envolée du moment, je suppose. Quoiqu'il en soit, je serais seule à en manger ce soir. Je pourrais être en train de faire la fête pour l'anniversaire d'un pote imaginaire s'il toute cette fête n'était pas, en effet, imaginaire... Je n'ai que moi a blâmer. J'ai mentis, je me retrouve seule. Voilà tout ce que je mérite, point final.
Je sortis de mes pensées quand le générique de fin de la série débuta. Bon, j'ai complètement zappé la fin de l'émission, mais je suppose que Jerry a laissé Mary pour retourner avec Laura. Bref, drama par dessus drama. Je me levais lascivement du sofa et marchais avec paresse jusqu'à la cuisinière, attendant inutilement pour mon four qui sonnerait bientôt. Je m'appuyais au frigidaire, mais m'y décollais bien assez rapidement pour m'y prendre un verre de jus d'orange. Sur le comptoir traîne ma casserole de riz, pleine. Il ne me reste qu'à le réchauffer et voilà, mon dîner que je m'offre à moi-même.
Je fis cependant le saut en entendant des cognements sur ma porte d'entrée. J'haussais un sourcil. Shyra n'etait pas supposée venir ce soir, elle sortait. Qui cela pouvait-il bien être? Je ne raclais la gorge avant de lancer :
- Entrez c'est ouvert!
J'attendais quelques secondes... Rien ne se produisit. Je m'approchais de la porte, intriguée. Je fronçais les sourcils, car j'avais peine a me concentrer a cause du foutu générique qui avait reprit de plus belle, mais pour, cette fois-ci, l'ouverture de l'émission (oui, ils présentaient les épisodes un après l'autres). Je grognais discrètement et ouvrit la porte. Je n'ai nullement l'envie de voir qui que se soit. Aaaah! On dirait que mes plans vont devoirs changer un peu. Ce n'est cependant que lorsque la porte ut complètement ouverte que je regrettais cette action. Je restais bouche bée à la vue du professeur d'anglais. J'essayerai de cacher ma surprise, mais j'en étais incapable. Je manquais de mots, ce qui fit en sorte que les seules paroles que j'arrivais à prononcé furent:
- Si j'avais su que c'était toi, j'aurais pas ouvert. Dis-je, avec un faux ton amère.
En fait, j'étais heureuse, pour une raison obscure, de le voir. Mais, à la fois, j'étais incroyablement frustrée et honteuse. La seule personne qui ne devait pas savoir que je passe mes soirées à regarder des télé-romans est exactement celle qui se pointe sur le pas de ma porte. J'étais coincée entre écraser mon orgueil ou ignorer la malaise. Dans les deux cas, je ne devais pas lui donner la chance de m'humilier.
- Est-ce que tu t'es trompé de porte? Ajoutais-je, toujours dans le cadre de porte, tentant du mieux que je pouvais pour avoir l'air naturel.
Toutefois, c'était difficile de se concentrer quand il portait un chandail qui mettait autant en valeur ses... Ses biceps. Je ne rougissais pas, par chance, à cette pensée, mais je détournais rapidement le regard vers son visage. Son visage que j'avais envie de frapper, simplement pour sentir sa peau douce. Du coin de l'oeil, je zieutais distraitement mon four pour éviter un probable feu. J'attendais encore sa réponse. Pourquoi était-il venu ici au juste? |
| | | Sujet: Re: Mirror mirror on the wall, who's the pitiest of them all? [PV Jilano] Dim 18 Nov - 15:48 | |
| Invité - Oui, voilà. C'est ça. Vous entrez là, vous montez, vous toquez et vous attendez.
L'homme qui vient de me donner ces indications est aussi précis que ses directives. Pas très grand mais droit, il porte un costume trois pièces et on voit à sa tenue qu'il sort de son lieu de travail. C'est l'instant fugace où la tenue est encore stricte mais dérangée par la journée de labeur. Sa cravate est légèrement desserrée et il tient sa veste dans la main droite. Même ainsi, elle semble parfaitement pliée, prête à être accrochée au porte manteau de son hall d'entrée. SI j'en suis à demander mon chemin, avec Niké sur le dos et une tarte au citron faite maison dans un main, outre le fait que je suis capable de me perdre avec une facilité à la limite du paranormal, c'est parce que je cherche une adresse particulière et que c'est cet homme qui me l'a indiqué. Il travaille dans une entreprise étrange dont les objectifs sont d'offrir des services de localisation géographique à leurs clients. En un mot comme en cent, c'est le secrétaire général d'un office du tourisme, et sa connaissance de la ville lui a permis de répondre à ma requête. Ma requête, c'est de savoir qu'il existe un endroit dans la mégalopole où je puisse faire réparer ou du moins effacer les traces qui se trouvent sur l'étui de Niké. Triste concours de circonstances durant lesquels j'ai dû choisir entre la minutie ou le courage. Tout ça parce que j'ai voulu venir en aide à une jeune demoiselle. Mais bon, ce n'est pas le moment de se remémorer cet épisode. Les indications bien en tête et le bâtiment bien en vue, il m'est techniquement impossible de me tromper. L'homme me salue et je le remercie pour ses indications on ne peut plus précises. La rue s'étale devant moi et sans la considérer, je traverse la route. Lorsque l'on est tout petit, nos parents nous rabâchent sans discontinuité qu'avant de traverser, il faut regarder une fois à gauche, une fois à droite, et encore à gauche. Pourquoi deux fois à gauche? Je l'ignore. Peut-être parce qu'on roule à gauche. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi certains pays roulent à droite. Outre la sensation d'être à l'envers, ce système va à l'encontre même de la logique. En effet, même les chemins de fer, premières grandes lignes de transports, roulent à gauche. Tout est dit ! Mais on s'égare – encore – et si j'aborde ce sujet, c'est parce que c'est le départ d'une longue série d'évènements qui, lorsqu’on les met les uns derrière les autres, ont l'air tout à fait cohérents mais qui, séparés n'ont pas lieu d'être. N'ayant pas vraiment reçu d'éducation autre que celle que je suis aller chercher, mes parents ne m'ont jamais dit de regarder avant de traverser. Ainsi donc, je traverse sans regarder. Et ce qui doit arriver arrive. Une voiture, déboulant du carrefour, m'arrive dessus et je l'évite de justesse en sautant en arrière. Elle klaxonne et signifie son mécontentement. En reculant, je bouscule une petite fille qui, sous l'effet combiné de ma précipitation et de son mouvement, quitte le sol, défie la gravité et part contre le trottoir. Je n'ai que le temps de la rattraper par la main avant qu'elle ne s'étale au sol, conservant miraculeusement la tarte dans l'autre. Les larmes aux yeux, elle bafouille quelque chose et je m'excuse platement devant elle. Je lui demande comment elle va et j'apprends qu'elle s'en sortira. Je lui souris et me redresse. Je suis face à une porte et voilà que se mêlent deux paramètres qui, à nouveaux, contribuent à la suite des évènements. Firstly, je suis plutôt lunatique et j'oublie donc facilement les consignes. De fait, la rue a probablement été dessinée par des urbanistes peu soucieux de l’esthétique et qui ont estimé que les deux côtés de celle-ci pouvaient être à l'identique sans que cela ne fasse tort à personne. Erreur, puisque je suis de ceux qui s'égarent sans difficultés. Ma chance et mon sens de l'observation m'aident habituellement à me retrouver mais dans le cas présent, j'étais plus absorbé par la contemplation de sa veste que parce qu'il disait. Je fais donc un effort de mémoire car tout de même, là, c'est important. Alors, il disait que je devais entrer ici. Mais où ? Je regarde autour de moi. Une porte me semble presque familière. Rien pourtant dans sa constitution ne la différencie des autres mais cette porte reste la plus engageante. J'entre donc et monte les marches sans vraiment compter les étages. Après tout, il ne me semble pas qu'il en ait précisé. L'ascension me semble courte et je suis en confiance quant au lieu où je me rends. Après tout, si je me trompe, je n'aurais qu'à recommencer. J'arrive devant une porte qui me semble... Bien. J'ai un bon instinct pour ces choses-là. Je toque donc et j'attends. Une voix s'élève de derrière la porte et il me semble la reconnaître. A l'évidence, c'est impossible mais cette absurdité me fait sourire. Je hoche doucement la tête me demandant si je ne deviens pas un peu fou à l'entendre partout. Après tout, c'est vrai qu'elle est vraiment... La porte s'ouvre.
Son expression ahuri doit possiblement être le miroir de mon propre visage. ELLE ? Ici ? Comment est-ce possible ! C'est impensable ! Je ne l'ai jamais vu réparer un instrument de musique et encore moins un étui ! Comment le hasard a-t-il pu m'envoyer vers elle ? Je n'ose y croire, mais il faut me rendre à l'évidence. Celle qui vient de m'ouvrir n'est autre que Charlotte Lloyds, surveillante au Pensionnat Hina et petite peste à ses heures perdues. Elle ne met d'ailleurs pas longtemps à me donner raison.
- Si j'avais su que c'était toi, j'aurais pas ouvert, me lance t-elle d'une voix amer. Est-ce que tu t'es trompé de porte?
Je sais que notre relation est loin d'être amical, tout au plus elle est respectueuse et étrange. Mais sa phrase me fait l'effet d'une lame de couteau dans le ventre. J'avais déjà ressenti cette sensation lorsque ma voisine de chambre était entrée sans frapper lors de son arrivée. Mais là, un subtil mélange rend la sensation encore plus intense. Je grimace légèrement malgré moi. Comment peut-on être aussi désagréable ? Restant sur le pas de la porte, je la toise. Dans cette tenue, tout à fait hors de la profession, elle semble si... Vulnérable et sexy. Elle me fait penser à un chaton... Mais la situation ne se prête pas à la contemplation et c'est avec un air dur et froid que je lâche :
- Oui, il semble que je me sois trompé. Cette appartement devrait être vide puisque son locataire est à une fête d'anniversaire dont il ne peut se décommander.
Mon ton doit être plus acide encore que je ne l'aurais voulu et je m'inquiète qu'elle s'en rende compte. Je me retourne d'un coup et m'en vais. Vraiment. Je commence déjà à redescendre les marches sans daigner me retourner. Si c'est vraiment elle que je dois aller voir pour faire réparer l'étui de Niké, je préfère encore décevoir mon Maître Archet. Après un tel accueil, ce n'est pas même la peine de lui dire au revoir. Au moment où je pose le pied sur la première marche, je me dis pourtant qu'en même temps, il ne fallait pas m'attendre à être accueilli comme un ami de longue date et pourtant, cela me perturbe de me faire ainsi rembarrer. Whatever. Après tout, elle m'a menti dans la journée, c'est qu'elle ne tenait pas le moins du monde à me voir.
Dernière édition par Jilano Hashakishin le Mer 21 Nov - 18:00, édité 1 fois |
| | | Sujet: Re: Mirror mirror on the wall, who's the pitiest of them all? [PV Jilano] Dim 18 Nov - 21:42 | |
| Invité Allait-il répondre, ou était-il trop sous le choc de me voir dans mon propre appartement? Quel imbécile parfois! Je fronçais légèrement les sourcils, m'attendant très certainement a une réplique vénéneuse de sa part, comme d'habitude. Déjà que je ne suis pas totalement dans mon assiette (rester seule chez moi, ça donne souvent un coup de déprime), je ne suis tellement pas d'humeur à entendre une réponse aussi coupante qu'un couteau.
- Oui, il semble que je me sois trompé. Cette appartement devrait être vide puisque son locataire est à une fête d'anniversaire dont il ne peut se décommander.
Je ne répliquais rien, restant neutre face a cette réponse. Et puis bon, même si j'avais voulu dire quelque chose, il était déjà partie de toute manière. Je m'appuyais au cadre de porte, fixant le vide qui s'était installé devant moi. Je croisais les bras misérablement, enroulant les trop longues manches de ma veste dans mes mains. Je me mordis la lèvre, tentant de trouver quelque chose a redire a cette réponse qui avait été plus violente que je ne l'aurais pensée. Il avait pas vu que c'était la même fête en ce moment?! La plus folle des fêtes qu'on ait jamais vu! Wooh! Je levais les yeux, remplis de rage. Merci de me rappeler a quel point mes soirées ne sont pas toujours aussi extraordinaires que ce que je l'entend dire.
Je me redressais et, prenant mon orgueil a deux mains, je sortis de mon appartement et le rattrapais subtilement jusqu'aux escaliers. Il était alors rendu au palier que je l'interpellais :
- Hey! Clamais-je, le défiant du regard quand il se retourna enfin. C'est toi qui est dans l'erreur! Tu viens cogner à ma porte, sans me dire pourquoi. Tu me rappelle mon mensonge, que je n'aurais pas eu à raconter si tu ne m'avais pas invité à sortir ce soir et... Et... Et tu te montres quand même désagréable envers moi?! Franchement, prend un peu de temps pour t'entendre parler avant de commencer à faire des remarques! Ajoutais-je, restant neutre du mieux que je le pouvais.
Je ne suis pas fâchée, non, simplement irrité de la facilité qu'il a à me rendre pitoyable. Je m'attend a quoi la? Qu'il s'excuse, qu'il cesse de me narguer et qu'on devienne les meilleurs amis qui soient? Je n'ai nullement besoin d'un ami comme lui... Je me mordis discrètement la lèvre, pensant à ce que je venais de dire. Avais-je été un peu trop direct...? Car, oui, si parfois il me tape sur le système et me fait chier un max, je l'apprécie quand même... Il n'a jamais porté de jugement sur moi, sur ma façon de faire mon boulot, sur la manière que j'ai de toujours manger mon riz avec une cuillère, sur mes petites manies qui peuvent devenir fatigante plus on me côtoie. Je soupirais piteusement, avant de relever le regard vers lui. Sans lui laisser le temps de répliquer, je poursuivis.
- Oublie-ça ok? Soufflais-je, avec un mince sourire en coin. Ça fait du bien parfois de tout déballer... Maintenant que c'est fait, je me rend compte que j'ai l'air stupide... Dis-je, regardant le sol comme une gamine qui réalisait son erreur.
J'haussais les épaules, m'agrippant a la rampe des escaliers. Aller, il faut que je me reprenne. Pas question que je ne perde (reperde encore?) la face devant lui. J'ai plus d'ego que ça, quand même!
- C'est ridicule... Murmurais-je, hochant la tête de résignation, souriant toujours.
On fait ça chaque putain de fois qu'on se voit. Tous les jours c'est pareil, on s'entend bien pendant quoi? une maintenant de minutes, et ensuite revient cette guerre perpétuelle qui ne sort de nulle par à la base. Je m'agrippais avec plus de force à la barre en métal du rempart, question de bien m'accrocher pour ce que j'allais dire.
- Est-ce que tu veux venir à ma fête imaginaire et manger?
Je croisais les bras, pour éviter de me couvrir la bouche de mes mains. J'en reviens pas que je l'ai vraiment demandé! Je suis conne ou quoi?! Je ne retiens aucune leçon, jamais. Ce mec vient juste de m'envoyer balader, je reviens vers lui et je l'invite à ma table?! Morale prise de cette histoire : aucune.
- J'ai fais trop de riz... Et un énorme gâteau... Si t'as faim... Je ne finissais pas ma réplique, ne voulant pas l'inviter une deuxième fois dans mes appartements en moins de cinq minutes. C'est à ta guise. choisis-je comme mot, au lieu de devoir, encore une fois, me rabaisser devant lui.
Je lui souriais gentiment, puis tournais les talons, retournant tranquillement vers mon appartement. Avec chance, j'avais laisser la porte déverrouillée. Quelle horreur ç'aurait été de rester coincé dans le couloir... Avec lui comme seul compagnon! Plutôt sortir dehors, oui! Hmm... J'entrais et quoiqu'il arrive, je vais quand même profiter de mon repas, qu'il soit présent ou non. |
| | | Sujet: Re: Mirror mirror on the wall, who's the pitiest of them all? [PV Jilano] Mer 21 Nov - 19:38 | |
| Invité Ses pas raisonnent derrière moi et je l'entends me poursuivre sur le palier. J'ai déjà commencé à descendre les marches et lorsqu’elle me m'interpelle, pour, peut-être, la première fois de nos vies, je suis obligé de lever la tête pour la regarder dans les yeux.
- Hey ! C'est toi qui est dans l'erreur! Tu viens cogner à ma porte, sans me dire pourquoi... commence t-elle.
Je hausse les sourcils de surprise. Ainsi donc je me présente chez elle sans lui en annoncer le motif. J'ai une mémoire plutôt capricieuse mais autant de que je sache, il ne me semble pas en avoir eu le temps. La suite de son laïus me fait froncer les sourcils et j'avale difficilement ce qui suit.
- Tu me rappelle mon mensonge, que je n'aurais pas eu à raconter si tu ne m'avais pas invité à sortir ce soir et... Et... Et tu te montres quand même désagréable envers moi?! Franchement, prend un peu de temps pour t'entendre parler avant de commencer à faire des remarques!
Là, c'est le pompon. Alors ainsi, elle est obligée de mentir parce que je lui propose de sortir. Je suis estomaqué. Elle ose dire à haute et intelligible voix, toute consciente de ses paroles, qu'elle est OBLIGEE de me mentir par ma faute ! Sure ! Evident ! C'est parce que je l'invite qu'elle se doit d'agir ainsi. Suis-je bête, pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Jilano, enfin, comment ce détail a t-pu t'échapper ? C'est une suite logique d'évènements. Tu invite une demoiselle, et la voilà contrainte et forcée de mentir. Forcément, puisqu'elle ne désire pas me voir. Et me voilà donc maintenant fautif d'en être blessé. J'avoue que le raisonnement m'échappe tout à fait. J'ai dû sauter une étape. Apparently this is a secret known only to women. Je soupire. J'hésite entre le désespoir total ou le fatalisme définitif. Cette fille va me rendre malade. Je la regarde à nouveau et au moment où je lève les yeux, j'assimile deux choses. Firstly, que je viens de faire là une grossière erreur, car secondly, ce que je vois me fait... Fondre... Toute petite, fragile et sauvage, elle se tient là, bouleversée et irritée. Son regard est vif mais sa stature est si douce... Elle semble prise au dépourvu, comme une enfant qui se rend compte qu'elle a fait une bêtise et qui demande pardon sans vraiment savoir comment l'exprimer. Oui, vraiment, son petit corps de femme et son minois d'enfant me fait un instant oublier que je lui en veux... Sincèrement, plus le temps passe et plus je me demande à quel moment je vais craquer. Sur le coup, je n'ai rien à dire mais déjà elle enchaîne, comme si elle devait répondre avant que j'ai pu dire quoi que ce soit :
- Oublie-ça ok?, sourit-elle légèrement. A nouveau, je hausse les sourcils. Ça fait du bien parfois de tout déballer... Maintenant que c'est fait, je me rend compte que j'ai l'air stupide...
En effet, il est vrai que d'un certain point de vue, elle a l'air stupide. Se déchaîner de cette façon pour ensuite prendre des airs d'enfant triste. C'est attendrissant... et stupide.
- C'est ridicule..., ajoute t-elle encore.
C'est triste à dire mais elle a raison. Et je sais qu'elle ne parle pas de cet instant mais de cette situation. Qui, cycliquement, se répète, jours après jours. Inlassablement, je me sens bien quand je la vois, on s’engueule quand elle est là, et je regrette quand elle part. C'est stupide et ridicule. Elle est appuyée sur la rampe de l'escalier et quelque chose semble avoir changé en elle. Un petit je ne sais quoi qui me perturbe. Et c'est sans attendre qu'elle enchaîne, me proposant une chose tout à fait impensable.
- Est-ce que tu veux venir à ma fête imaginaire et manger?, lâche t-elle sur un ton léger. J'ai fais trop de riz... Et un énorme gâteau... Si t'as faim... C'est à ta guise.
Sans attendre, elle tourne les talons et rentre chez elle. Je soupire, profondément. Comme rarement. Je ne sais pas si c'est de la lassitude ou du fatalisme, mais tant pis. Déjà, je remonte à pas feutrés, sachant pertinemment qu'à nouveau, un cycle s'est lancé. Tout se passe de nouveau bien. Mais pour combien de temps encore ? La porte est encore ouverte quand j'arrive devant, et m'offre la vue d'un petit appartement assez simple. Un peu comme un panier pour chaton. A cette idée je souris. En effet il règne un curieux mélange de riz et de chocolat, subtilement accompagné, dans mon cas, par l'odeur sucrée et acide de la tarte au citron que je porte toujours. J'embrasse l'entour d'un seul regard et saisis chaque détails. De ce simple coup d’œil, j'en apprends beaucoup sur elle. L'endroit est au naturel, sans artifices ni rangements organisés. Elle n'attendait personne et j'ai donc la chance d'apprécier le lieu comme il est lorsqu'elle y vit. De la cuisine s'échappe une certaine chaleur, et j'imagine sa cuillère posée à côté d'une assiette de riz... J'interromps ma pensée. Je rêve ou je viens de me rendre compte que je sais d'elle une foule de petits détails, de ceux qu'on observe que lorsqu'on observe assidûment quelqu'un ? Et elle ? Que sait-elle de moi ? M'observe t-elle aussi ? Ma façon de marcher pied nu parfois, quel que soit la température ou la météo. L'habitude que j'ai de laisser aller mes pensées sans pouvoir les retenir. De lancer parfois des regards vers Tomo, même quand elle n'est pas là. De parler anglais en plein milieu de mes phrases sans m'en rendre compte. Je la fixe. Après tout, elle, ne doit pas m'observer. Je n'ai pas à m'en faire.
- Et bien, nous y voilà. Nice decoration. J'ai apporté un complément au dessert. J'espère que tu aime le citron... C'est moi qui l'ai fait...
Restant dans l'entrée, je n'ose vraiment me décider. Je tends vers elle ma tarte et d'une voix faible, j'ajoute :
- J'aime bien le riz... |
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