Ellena allait souvent dans ce grand parc, le seul endroit qu'elle connaissait vraiment bien dans cette immensité de la ville de Tokyo, c'était un coin où elle pouvait se ressourcer, penser à sa vie, rêver seule dans l'herbe verte et sous les arbres magnifiques de cet espace de verdure. Seulement quelques gamins qui couraient les uns après les autres troublaient parfois sa tranquillité, mais peu lui importait, même si elle n'aimait pas beaucoup les enfants, elle préférait voir le bon côté des choses. Elle n'aimait pas ces enfants pas parce qu'ils étaient turbulents, sales et bruyants, non elle ne les aimait pas parce que eux, avaient des parents aimants, et cela lui rappelait sa propre histoire, alors elle les regardait, avec nostalgie et elle pensait qu'à leur âge, elle n'était déjà plus si innocente, sa sœur lui en faisait voir de toutes les couleurs, et elle passait le plus clair de son temps barricadée dans sa chambre. Enfin, tout cela, c'était du passé maintenant, elle devait regarder en avant sans se poser de questions. Et c'est dans ces considérations, pour le moins sombres qu'elle vit une jeune fille dans l'herbe se faire embêter par un garçon qui était pour sûr bien plus fort que sa victime, et qui en plus semblait la connaître, Ellena ne put entendre qu'une phrase de leur conversation:

« - A plus Erreur de la nature »

Cette phrase la bouleversa totalement. C'était comme ça que l'appelait sa soeur, quand elle était petite, et elle en gardait un souvenir très douloureux, elle se sentit alors investie de la mission de venger cette fille, même si elle ne la connaissait pas, elle éprouvait de la sympathie pour elle, chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis très longtemps. Alors, elle alla vers l'agresseur de la jeune fille, l'attrape par la manche pour le faire se retourner, ce qu'il fit. Alors elle lui envoya, avec sa souplesse de danseuse, un coup de pied au visage. Il n'était pas très puissant, mais c'était l'intention qui comptait, et l'agresseur fut tellement qu'il en tomba à la renverse, sous les rires de ses camarades restés en arrière plan. Ce fut pour elle comme une libération, elle avait enfin accompli quelque chose de bien, pour quelqu'un et pour elle à la fois, et la jeune fille derrière elle le méritait, elle le savait, elle le sentait, cette fille était comme elle, torturée, alors, sans même attendre que l'autre se relève, elle alla d'un pas souple vers la victime, trempée par la bombe à eau. Elle lui dit d'une voix douce:

« Ça va, rien de cassé? »

Elle souriait avec bienveillance et savait que cette fille serait une amie précieuse, alors elle enchaîna, tout aussi calmement:

« Moi c'est Ellena, et toi? »

La jeune fille se tenait étrangement de trois quart, au premier abord, quand Ellena vint lui parler. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait que ça avait un rapport avec quelque chose de douloureux, et pas seulement physiquement. Cette fille semblait douce, calme, et un peu faible, Ellena la comparerait bien avec un oiseau tombé du nid. Elle lui dit qu'elle s'appelait Unohana, ce prénom avait une forte connotation japonaise, et la jeune fille se sentit soulagée, elle connaissait enfin quelqu'un du pays, qui pourrait l'épauler au niveau de la langue, qu'elle ne connaissait pas très bien, et qu'elle n'écrivait même pas du tout. Mais avant de se faire des rêves éveillés, elle préféra lui demander la confirmation:


Et puis elle se rendit compte de l'état de la pauvre jeune fille. Elle était trempée, et elle ne tarderait pas de tomber malade si elle restait comme ça. Ellena avait toujours un rechange sur elle, au cas où, tout le monde se moquait de cette habitude avant, mais là au moins, ça servirait à quelque chose. Alors elle l'aida à se relever, et lui demanda gentiment:


Et naturellement, elle lui prit la main en attendant que sa nouvelle amie lui montre le chemin à suivre.

Elles allèrent rapidement ensemble aux toilettes. Ellena avait appris que Unohana était japonaise et elle était assez contente, elle avait au moins une amie qui pourrait l'aider en cas de problème, quelqu'un sur qui se reposer un peu. Puis, sans qu'elle ne lui demande rien, son amie se mit à lui raconter le pourquoi de son agression:

« On me tourmente à cause de la partie gauche de ma peau qui a été bruler lors de mon incendie. J’essaie de cacher le plus que je peux mais malheureusement la partie gauche de mon visage et ma main horriblement brûle est visible.»

Unohana se mit à pleurer, c'étaient des larmes sincères et désespérées, cela émut profondément Ellena, qui n'avait jamais pleuré depuis qu'elle était partie de chez elle, d'ailleurs, elle n'avait jamais vraiment repensé à son départ. Alors elle prit la jeune fille dans ses bras et la serrra du plus fort qu'elle put, se mouillant du coup les vêtements, vu que l'autre était toujours trempée. Mais elle s'en fichait, ce qui comptait c'était d'aider sa nouvelle amie, elle qui s'était révélée, qui lui avait raconté son passé difficile alors qu'elles se connaissaient à peine. Unohana lui dit qu'elle voulait avoir une vie normale, tout comme elle en fait. Ellena identifiait la partie cachée, faible de sa personnalité en Unohana, et tentait absolument de la faire s'arrêtait de pleurer, car elle était sur le point de faire comme elle.

Mais Ellena, avant de s'en rendre compte, s'était mise à pleure. Et elles étaient toutes les deux là, dans leurs vêtement mouillés, à pleurer à chaudes larmes. Alors Ellena donna à son amie le rechange qu'elle avait dans son sac, et lui dit d'une voix douce:

Alors elle lui sourit chaleureusement, pour lui indiquer sa bienveillance, et attendit qu'elle se change, pour repartir de ces toilettes, où, il faut le dire, l'air n'était pas très frais.