C'était bon ça, aujourd'hui, il pleuvait et pas qu'un peu. Dans mon dortoir, je regardai par la fenêtre la pluie, malgré que c'était un peu flou à cause de l'humidité. Je me retournai et attrapai mon mp4 et mes écouteurs qui étaient posé sur le tiroir. Je mis mes bottes, j'attrapai ma veste à capuche et je sortis tout en refermant la porte de ma chambre à clef. Je mis mes écouteurs, la musique, ma capuche au dessus de la tête, et enfin, rentrai mes mains dans les poches de ma veste. Je poussai avec le côté de mon corps la porte qui menait au grand jardin du pensionnat. Quasiment tous rentraient, tandis que moi j'avais décidé de sortir sous cette pluie. Les quelques peu qui restaient s'amusaient avec la pluie, à éclabousser les autres comme des gamins, de se laisser mouiller les cheveux, et j'en passe. Quant à moi, je me dirigeai vers l'herbe pour pouvoir finalement m'installer sous un grand arbre, le dos appuyé contre le tronc de celui-ci.

Je pouvais apercevoir que quelques uns me regardaient par la fenêtre d'un air étonné, ou celui de me prendre pour un fou. Bf, quoi ? J'aime la pluie. Ça me rappelle certaine chose, ça me rend nostalgique, en bien ou en mal. La pluie c'est comme la neige, tout deux tombent du ciel, pourquoi ne pas l'aimer elle aussi ? Elle rend le paysage triste à cause de son ciel gris, c'est ça ? Je préférais encore l'automne ou l'hiver que l'été. La chaleur, je ne l'aimais pas spécialement. C'est chiant quand tu transpires ou que tu n'arrives pas à dormir le soir à cause des moustiques et de cette température. Non ?

- Vous voulez ma photo ?

Murmurais-je en mâchant mes mots, tout en sachant qu'ils ne m'entendraient pas de toute manière. Je fronçai les sourcils n'aimant guère que les autres me regardent de cette façon et/ou longtemps. Un type sous un arbre alors qu'il pleut, c'est si choquant que ça ? Anh, c'est parce qu'ils ne doivent pas saisir le fait que je reste ici alors que je peux me réfugier sous un préau ou dans l'établissement. Chacun fait comme il veut. Il y en a qui choisisse de sortir pendant qu'il neige d'autre non, c'est la même. Je sortis mon paquet de clope et j'en allumai tranquillement. Je le savais. Je savais que je n'aurai jamais du. Depuis que j'ai vus ce paquet posé sur la table de ma tante, elle qui n'avait jamais fumé, je me suis laissé aller comme un con. Pour me calmer, ou me noyer dans mon chagrin. Ce n'était pas génial la première fois, la fumée était étouffante, mais il y avait quelque chose là-dedans qui m'avait énormément tenté pour recommencer plusieurs fois. Voilà que je n'arrive pas à m'en séparer, quand on dit que ça déstresse, c'est un peu vrai, mais pas complètement. J'avais souvent la main qui tremblait lorsque je tenais une cigarette et que je la fumais, c'est normal ?

Je me mis à tousser deux fois avant de reprendre. Je levai la tête et les yeux vers le haut pour regarder au dessus de moi, j'avais les feuilles et les branches d'arbre comme vue. Quelques petites goûtes tombèrent sur mes bottes et ma capuche : ce n'était pas complètement bien isolé non plus, mais ce n'était pas dérangeant. Après quelques secondes je jetai et j'écrasai la clope. J'aurai pu la gardé étant donner que je l'avais à peine fumé, mais je fais toujours comme ça, je ne sais pas pourquoi. Je déteste les voir courtes. Je déteste.

Encore une journée que j'allais passer certainement seul, je n'avais pas spécialement de bonne affinité avec tout le monde, mais pas mauvaise non plus. Bien que je me suis amélioré et que j'ai assez changé à partir du lycée ou un peu avant, j'avais toujours du mal à m'ouvrir aux autres. C'était toujours que quelques uns, mais jamais plusieurs. Je trouve ça inutile de chercher à gratter l'amitié ou d'aller vers les autres en premier - même si ça dépend de qui tu croises - tu sais pertinemment qu'ils finiront tous par t'oublier à l'avenir, ils auront une famille, un boulot, ils déménageront, auront d'autres préoccupations, voient les choses changer, eux aussi, tu finis par ne plus avoir d'intérêt à leur yeux. Ils ont bien déconné avec toi, avant, parce qu'à l'époque ils t'aimaient bien. Maintenant, ils voient d'autres personnes et ils les trouvent meilleurs que toi. Ce n'est pas ce que tout les jaloux, les mal aimés, les déprimés, les réalistes pensent ?

Je croisai les bras et fermai les yeux, laissant ma tête se poser sur le côté droit. N'attendant... rien.

Je ballai vulgairement tout en m'étirant : il était évident que sous cette pluie, il n'était pas possible de pouvoir faire une sieste. L'humidité n'était pas agréable, je sentais mes mains glacé, et le bout de mon nez devait certainement être légèrement rouge à cause du froid. Je frissonnai, je tremblai. En même temps l'hiver c'était pour très bientôt. Je gardai alors les yeux ouverts, observant toute personne entrant ou sortant du pensionnat.

Il me semblait voir parmi ces personnes, Alice, et j'avais vu juste, c'était bien elle. Elle était charmante aujourd'hui, elle avait mit une belle robe. Ça fait plaisir de la voir, même loin était-elle. Malgré que la pluie faisait déprimer certain, je trouvais que ce qu'elle portait allait bien avec le temps et encore mieux s'il pouvait y avoir de la neige, elle était toute mignonne. D'ailleurs, celle-ci me regarda aussi, elle semblait m'avoir remarquer bien avant que je ne l'aperçoive. Comme je m'y attendais, elle parvint à courir jusqu'à moi. Tout en la regardant, je lui souris pour lui montrer que sa présence me faisait énormément plaisir. Elle faisait parti de ces personnes qui me donnait la bonne humeur, même si on peut penser qu'Alice peut faire pleurer, faire peur, faire déprimer, avec moi ce n'est pas le cas. Et même si j'aimais ce mauvais temps, elle était le soleil sous cette pluie.

Alice se jeta sans plus attendre sur moi, elle me serra fort un instant. J'aimais ça. J'aimais ses câlins et elle aimait les miens. Je ne lui réclamais pas souvent ce genre d'affection, parce que je ne suis pas du genre à en demander, puis ça se fait par envie, naturellement, mais c'est très agréable. Se sentir serrer et enlacer contre une personne, sachant que c'est parce qu'elle vous aime bien, n'est autre que du bonheur. Je la serrai un instant contre moi, jusqu'à ce qu'elle me dise :

« Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu chers Kassix ! Tu m’as manqué !! »

J’ébouriffai ses cheveux d'un air amusé alors qu'elle restait toujours assise sur moi, ses mains autour de mon cou, et son regard de gentille fille que devait certainement et uniquement voir que ce qu'elle aimait. J'observai ses yeux, elle avait des cernes. Elle ne dort pas assez ? Trop de fatigue ? Mh, mieux vaut ne pas lui poser la question, je ne suis pas le mieux placer non plus, je fais aussi des nuits blanches. Bref j'enlevai mes écouteurs, éteignis l'mp4 et les rangeai finalement dans la poche de mon jogging.

- Haha, hey doucement quand même ! T'aurais pu me faire basculer sur le côté et je me serai prit la boue en pleine face. Sinon, toi aussi tu m'as manqué.

Dis-je en lui pinçant le nez tout en gardant le sourire. Au moins, je n'aurai pas à passé toute la journée seul, même si elle devait restait que quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures. J'attrapai ensuite ses mains pour les poser sur mes joues :

- Toi, t'as encore les mains chaudes. Tu viens tout juste de sortir, je me trompe ? Tu devrais d'ailleurs mettre des gants pour ne pas que tes mains deviennent désagréable à toucher à cause du froid, moi ça commence déjà.

Je baissai les yeux et remarquai que sa robe est mouillée, que ses cheveux sont comme tout aplatis à cause de l'eau. Je lui donnai une petite tape sur la tête avant de tirer une grimace compatissante. J'enlevai alors ma veste pour la poser sur elle. Il est vrai que j'ai froid, je ne vais pas le cacher, mais elle aussi, et la pauvre n'était pas très couverte.

- Tiens prend ça, tu vas attraper encore plus froid que moi et tomber malade.