Japon, ou plus précisément la préfecture de Tokyo. Un vendredi 13 décembre. Maman et Papa mangeaient des fraises. Ce n'était pas la saison, mais ils connaissaient un endroit rare où en trouver. Cette date, tout le monde s'en souviendra. Ce jour-là, je suis né. Les fraises qu'ils avaient trouvé furent si bonnes qu'ils m'appelèrent Ichigo. Bien que la traduction de " Fraise " serait destiné à la naissance d'une fille, mes parents n'avaient pas eu de meilleure idée. Ma naissance se passa simplement, maman avait engagé une sage-femme et je suis né à la maison, même si cela a été avec 2 mois d'avance.
> Quand j'étais petit, Papa adorait m'habiller en fraise pour mon anniversaire. Chaque année, mon déguisement m'attendait, rangé dans une boîte en haut de l'armoire, au grenier. C'est comme ça que j'ai détesté les fraises, et aujourd'hui je ne les aime pas plus, si ce n'est que je les déteste.
> Vers mes 5 ans, on a diagnostiqué à ma mère le cancer du col de l'utérus. Les médecins disaient que c'était à cause d'une grossesse de trop. Tout le monde me faisait comprendre que c'était ma faute, ma famille ne m'aimait plus comme avant. C'est là que j'ai réalisé que ma mère allait mourir. Il était déjà trop tard.
> Ma vie monotone s'est ensuite déroulée sans évènement spécial jusqu'au jour de mes 13 ans. Ma mère est morte la veille de mon anniversaire. Depuis, on ne fêtait plus le mien, tout le monde détestait ce chiffre, " 13 ", j'étais comme la malédiction de la famille, né un Vendredi 13. La nuit précédent mon anniversaire, je ne suis pas arrivé à dormir. Mon réveil a sonné, à minuit pile. Sans bruit, je me suis levé. J'ai pris le sac de vêtements que j'avais glissé sous mon lit avant d'aller me coucher, et, doucement, je suis parti de chez moi. J'étais libre.
> Je me suis caché pendant plus d'un an, si je m'en souviens bien. Errant dans les gares, échappant aux policiers qui étaient à ma recherche, et volant les fast-food. J'étais vraiment devenu un sans-abri, et mes " compagnons " murmuraient toujours < Un sans abri ? Mais qu'il est jeune, il ne sait pas quelle chance il a ! >. Je préfèrais être heureux dehors que d'être ignoré, seul chez moi. Et puis, un jour... On m'a retrouvé. J'ai été ramené chez moi.
> J'ai essayé d'être heureux de revenir, devant mes grandes soeurs [ qui avaient toutes grandies et changées ] et mon père. J'ai doucement ouvert la porte. Devant moi, mon père, les sourcils froncés, et mes soeurs en arrière plan, blasées. J'ai éclaté en sanglots, toutes ces larmes que j'avais gardé en moi depuis un an. J'aimais ma famille, en vérité. < P-Papa ! > me suis-je jeté sur lui. Shpaff ! Une claque. Un grand silence enveloppa la pièce, un silence pesant. Mes soeurs étaient interloquées, et pendant que je m'effondrais par terre, elles sermonnèrent mon père sur mon geste. Je décidais de repartir quand soudain, mon père me rattrapa et me serra dans ses bras. < Ne fais plus jamais ça, Ichigo... Ta mère aurait été très triste si elle te voyait...>, pleura-t-il. S'ensuivit un câlin collectif, avec mes soeurs, mon père, et moi.
> La vie recommençait, je redécouvrais la joie et le bonheur que procurait la famille. Seul, dehors, j'avais été triste et blasé sans m'en rendre compte, et même si mon père et mes soeurs faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour m'aider à sourire, je restais un minimum réservé sur mes sentiments.
> Un jour, mon père décida de m'envoyer en pensionnat, et...

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