 Sujet: Danse et décadence ♫ [ft. Alizée] ![Danse et décadence ♫ [ft. Alizée] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Jeu 25 Oct - 16:59 | |
| Invité « Chaque jour il faut danser, fût-ce seulement par la pensée. » Un vendredi soir, après minuit. Les rues étaient encore bondées de monde, un bon nombre de magasins avaient encore leur enseigne allumée ; seul le ciel étoilé pouvait clairement démontrer que la nuit était tombée depuis un moment déjà. Quoique s'attarder un instant sur la multitude de passants qui se promenaient en ville pouvait également mettre la puce à l'oreille. Il n'était pas question de personnes de tous âges, partant au travail, à l'école, une quelconque occupation ou quoi d'autre encore mais bien d'une foule de fêtards, s'apprêtant à partir en soirée où l'ayant déjà bien entamée, pour la plupart. Des voix, des bruits, de la musique filtraient à tous les coins de rue, preuve évidente que Tokyo était incontestablement l'une des villes les plus animées du globe.
Hébété par toute cette agitation, Chomei passait tranquillement son chemin, tentant de rester concentré au maximum sur le chemin qu'il devait emprunter, dans l'espoir de ne pas se perdre. Ce qui s'avérait plutôt difficile lorsque l'on ne pouvait s'empêcher de regarder un peu partout toutes les trois secondes, trop curieux de découvrir les mille et une merveilles que pouvait bien réserver Tokyo. Ses pas le menèrent tout de même jusqu'à l'endroit qu'il cherchait : une boîte de nuit. L'endroit devait sans doute être assez réputé et apprécier par les habitants puisqu'une file déjà conséquente semblait attendre de pouvoir passer.
Le jeune homme se faufila discrètement jusqu'aux derniers arrivés, bien obligé qu'il était, comme tout le monde, de prendre son mal en patience. La plupart des personnes ici présentes semblaient être venues en groupe. Peut être avait-ce été une erreur stratégique de sa part de venir seul, finalement. Après tout, ce n'était pas dans ses habitudes de sortir si tard. Certes un peu surprenant pour un garçon de son âge, mais le style de vie auquel il avait été si longtemps habitué le poussait encore aujourd'hui à ne pas faire trop de folies. A vrai dire, c'était même la première fois qu'il mettait les pieds dans ce genre d'endroits.
L'attente semblait incroyablement longue. De surplus, un vent frais s'infiltraient de part et d'autres au travers de ses vêtements. Vêtu d'un jean et d'une chemise blanche, il avait cru bon d'opter pour la tenue la plus simple possible, espérant ainsi avoir peu de chances de se faire jeter à l'entrée. La veste qu'il portait n'était pas non plus assez épaisse pour un temps pareil. C'est ainsi grelottant de froid que l'infirmier parvint finalement en tête de file. L'air chaud qui se dégageait de l'intérieur lui donnait déjà du baume au cœur. On le laissa rapidement passer, il paya sa place et passa son chemin sans se faire prier davantage.
Le bruit étouffé parvenant de la salle de danse - alors qu'il n'était encore que dans le sasse – laissa Chomei un peu perplexe. Il avait du mal à imaginer un attroupement de jeunes, en pleine orgie musicale, prêts à s'acharner sur la piste de danse jusqu'au petit matin. L'attroupement en question se trouvait pourtant bel et bien de l'autre côté du couloir, tout au bout. Le vestiaire qui se trouvait sur le chemin lui permit de déposer son blouson, il se dirigeait maintenant vers l'entrée de la salle, le pas quelque peu hésitant. L'intensité de la musique et des cris s'intensifiaient à mesure qu'il avançait.
Les néons – certains bleus, d'autres verts – massacrèrent immédiatement ses rétines. Le bruit avait atteint un tel niveau de décibels qu'il était devenu tout bonnement impossible de s'entendre penser. La salle était presque bondée, rendant l'air étouffant, suffoquant. Les danseurs s'adonnaient à un exercice un peu compliqué qui consistait à se faxer le plus près possible du dj, et tant pis pour les voisins. Ça se battait la place à coups de coudes, dans les côtes, les hanches, les bras. Un mot : l'horreur.
Après un moment de réflexion, Chomei trouva plus sage de rester un peu en retrait, s'assurant ainsi de ne pas se trouver mêlé à ce troupeau enragé. Se posait désormais à lui un autre problème : il ne savait pas dansé. Enfin, si. Ses parents lui avaient bien évidemment faire prendre quelques cours de danse, pour faire bonne figure. Il avait quelques notions à la valse, quelques vagues souvenirs de la danse de salon … Rien qui ne pourrait lui venir en aide dans sa situation. Au contraire, il semblerait sans doute bien ridicule s'il se mettait à entamer quelques pas, totalement en désaccord avec le rythme et le tempo de la musique qui lui hurlait dans les oreilles.
Les paupières du garçon se fermèrent, tandis qu'il essayait de se détendre, de se laisser aller à cette ambiance festive, euphorique. Ne pas réfléchir, ne pas tergiverser, ne pas se poser de question. Ses pieds, sa tête et ses mains battaient déjà le rythme puis le reste du corps suivi enfin. Un peu timidement, au début. Il y parvint finalement, pouvant presque se fondre dans la masse environnante s'il ne s'était pas tenu si en retrait du reste de la foule. |
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