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| Première tête, première rencontre ; | |
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Sujet: Première tête, première rencontre ; Dim 11 Nov - 11:42 | |
| Invité Je marchai calmement le long des murs du couloir principal, ignorant royalement les regards se posant sur moi, ne cessant de me rappeler le fait que je sois une nouvelle élève, telle une bête curieuse. Je regardais à chaque fenêtres devant lesquelles je passai avec lenteur, observant le paysage que j'allais devoir supporter pendant les deux prochaines années de ma vie. D'ici je pouvais apercevoir une fontaine, un potager, et un petit groupement d'arbres. Soupirant, j'augmentai le volume de la musique dans mes oreilles, glissant mes mains dans mes poches. Le bout de mes doigts effleurant mon paquet de cigarettes, je décidai de me diriger vers la porte de sortie, étouffant entre ces murs. «Mais qu'est-ce que je fais ici moi...» Poussant la porte avec le pied, je me dirigeai alors vers les arbres verdoyants, sortant une clope de mon paquet. Tirant mon briquet de mon décolleté, allumant le bâtonnet de tabac, j'inhalai une fois, deux fois la fumé à pleins poumons, la recrachant avec langueur. M'installant contre le tronc d'un arbre, je tirai mon portable de ma poche, vérifiant de n'avoir reçus aucuns message, pour la troisième fois en vingts minutes. Ma boîte de réception étant vide, je plaçai ma cigarette entre mes deux lèvres, et entrepris de rédiger un message texte : «Je suis sûre que tu t'amuse bien, mais ne m'oublie pas. Je suis au pensionnat depuis ce matin. J'aimerais te voir, dit moi où, et quand. XOXO-Ta sœur.» Relevant les yeux, je m'attardai sur une ou deux élèves gloussant bruyamment, ou encore un groupe de garçons un peu trop sûr d'eux à mon goût. Je commençai sérieusement à désespérer. Me laissant tomber à terre, je m'allongeai de tout mon long, les yeux entrouverts, observant les percés de lumière à travers les feuilles vertes. Plaçant ma main libre au dessus de mes yeux, je tirai quelques bouffées de fumé toxique, puis écrasai la fin de ma cigarette. Puis, une ombre apparaissant devant mes yeux, je me redressai, retirant les écouteurs de mes oreilles. « -Salut ! J'm'appelle Sia ! T'es nouvelle, c'est ça ? Tu peux venir avec mes amies et moi si tu veux, on ne va pas te manger. Tu es arrivée ce matin ? Je ne t'ai même pas remarqué ! Tu as de beaux cheveux, mais tu es un peu pâle quand même...» Laissant l'adolescente continuer son monologue, je ne bronchai pas, me retenant de bailler. Je sentis vibrer dans ma poche, et tout en me saisissant de mon téléphone, je laissai la voix de la prénommée Sia en arrière fond afin de me concentrer : «Ryo est trop k.o pour se lever, autant te prévenir. Envoie lui un message en fin de journée, il y aura plus de chance qu'il soit réveillé, et CONSCIENT !» Soupirant, je relevais la tête vers la bavarde. « -...Mais tu sais les garçons ne sont pas tous des pervers ici, on va dire qu'environ 57% d'entre eux sont penchés sexe, alors que le reste sont en couples, ou encore... -Tu sais ! Sia, c'est ça ? Si je suis toute seule, c'est par choix.» Écarquillant les yeux, la demoiselle m'offrit sa moue la plus vexée et irritée, se détourna, et retourna auprès de ses amies encore plus bruyantes qu'elle. M'allongeant de nouveau, je poussai un long et lent soupire de désespoir, abandonnant l'idée de trouver quelqu'un comme moi... |
| | | Sujet: Re: Première tête, première rencontre ; Dim 11 Nov - 16:11 | |
| Maximiliam KarlssonMORE ? Messages : 64 Réputation : 10 Date d'inscription : 16/09/2012
Cette journée sera une belle journée. Il ne me faut pas plus qu’un coup d’œil au dehors pour le savoir. Le ciel et bleu, les oiseaux chantent. J’ai pas cours de la journée. Franchement, les jours comme celui-là, il m’en faudrait plus souvent. Pour être honnête, je n’aime pas travailler. C’est sûr que les cours, ça peut être sympa, mais je suis assez fainéant pour trouver que déplacer un petit pois est une tâche trop fatigante. Après, cela dépend de la taille du petit pois, évidemment. Mais aujourd’hui, je me fous des petits pois comme de la dernière guerre, et je ne vais pas laisser des légumes me pourrir la vie. Des graines, pardon. Cette fixette qu’on fait sur la classification des aliments. Les tomates sont des fruits pas des légumes, blabla. Je ne souhaite à personne de se retrouver un jour piégé dans un débat comme celui-là.
Aujourd’hui, c’est détente, alors allons-y le cœur léger. J’aurais préféré rester à l’intérieur, mais les autres en ont décidé autrement. En trois secondes, je me suis retrouvé enfermé dehors avec l’ordre de prendre l’air, et de revenir lorsque j’aurai respiré assez d’oxygène. Okey, d’accord, pourquoi pas. Ça ne me prendra qu’une petite heure, voire moins. Je fourre les mains dans les poches de mon sweatshirt légèrement trop grand pour un dernier check. Poche 1, portable, tickets d’on ne sait quoi, petite monnaie. Poche 2, ma fidèle PSP et mon non moins fidèle livre qui m’accompagne partout. Tout est en ordre. Je franchis la porte du pensionnat et me retrouve dehors, en plein soleil. Aaaarh, la lumière, la lumière ! Ça brûle. Les autres ont raison, je deviens un vampire à force de rester enfermé toute la journée. Mais là, tout le monde sera d’accord pour dire que le contraste entre la lumière vive de l’extérieur et la pénombre du bâtiment est particulièrement douloureux pour la rétine. Deux minutes d’accoutumance, au moins. Je dois avoir l’air d’un con, planté sur le parvis, le bras levé pour me protéger du soleil. J’ai toujours l’air d’un con de toute façon. Allez, motivation. Je ne sais même pas où je vais. Je me contente de suivre mes pas, le casque vissé sur les oreilles, d’éviter un peu le monde. De toute façon, je connais personne, personne ne fait attention à moi, et ça ne me dérange pas plus que ça. Au contraire, je trouve ça génial. Je passe inaperçu parmi les gens, ninja, wouh. Ça s’avère utile à force. On peut glaner deux trois informations à propos de tout et de rien parce que personne n’a remarqué que vous étiez là. En attendant, j’ai l’impression d’être un zombie sous la lumière. Le regard hébété, des cernes sous les yeux, une tenue vestimentaire négligée au possible. J’ai pas l’habitude de sortir, quoi. Et ça se voit. Pauvre paumé que je suis.
Je me pose sur un banc, abruti par les quelques mètres minables que je viens de faire. Les coudes appuyés sur le dossier et la tête rejetée en arrière, j’ai l’impression que jamais plus je n’arriverai à me relever. Rester comme ça pendant plusieurs heures ne me dérangerait pas le moins du monde. Je suis adepte de l’inactivité. Même si j’aime le sport. Après quelques minutes, je relève finalement la tête pour me rendre compte qu’il y a moins de monde que je ne le pensais. Avec un temps pareil, pourtant, tout le monde devrait se précipiter à l’extérieur, mais non. Un rapide coup d’œil à ma montre m’apprend que 15 minutes sont déjà passées. Le temps file à une de ces vitesse… Je sais que les autres m’ont dit qu’ils me rejoindraient plus tard, mais curieusement, je n’ai plus envie qu’ils viennent. Je suis bien là, j’aime bien être seul. Difficile à comprendre pour la plupart des gens normaux, qui se déplacent tous en troupeau quoi qu’il arrive. Sauf peut-être la jeune fille, là-bas, allongée. Je l’ai déjà vue, elle est nouvelle. A ce qu’il paraît, elle est pas sympa. C’est ce que les gens chuchotent dans les couloirs. J’hésite à les croire. De toute façon, je ne vois pas en quoi ça me concerne. Si elle est vraiment pas sympa, c’est pas mon problème. Sauf si je m’en mêle. Mais ça, autant dire que c’est un rêve éveillé. Je me connais, les chances pour que j’aille adresser la parole à quelqu’un sont proches de zéro. A une fille encore moins. Je me liquéfierai sur place avant même d’avoir prononcé un mot. Pourtant, je me lève, et je me dirige vers elle. Elle m’intrigue, cette personne, avachie sous les arbres. Je n’ai même pas eu le temps de penser que je me retrouve à trois pas d’elle. Et elle m’a remarqué, c’est certain. Sombre crétin infini que je suis. Je n’ai rien à lui dire. Quand je disais que j’avais toujours l’air d’un con. La preuve encore une fois. Allez, Max’, dis quelque chose, ne reste pas planté là.
- Euh… Excuse-moi, t’aurais pas une cigarette ?
Alors là, bien joué. Bravo. Non, non, vraiment, très bien. Je ne fume pas. Je n’ai pas souvent fumé, et j’ai toujours associé ça à quelque chose de dégueulasse. Je viens (encore une fois) de m’enfoncer dans la vase nauséabonde de ma suprême idiotie. Je ne sais même pas comment je fais pour tenir encore debout, l’air de rien, alors que mon esprit s’est déjà enfuit en pleurant.
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| | | Sujet: Re: Première tête, première rencontre ; Dim 11 Nov - 18:25 | |
| Invité Après cette parenthèse de blabla incroyablement irritante, je restai pensive quelques temps. Regardant la masse d'élèves passer devant moi, aller et venir, rigoler, courir, et même certains s'embrasser tendrement. Tendrement, l'un des mots que j'emplois très rarement pour décrire quelqu'un. La tendresse, quelque chose que je ne connais pas, que je ne veux pas connaître, que je n'aimerai certainement pas. Mais... Serait-ce possible que rien ne puisse un jour me rapprocher de ce que l'on appelle la «Normalité» ? Moi qui avais toujours été anticonformiste, je n'avais jamais eu d’inconvénients à ne pas être entourée d'une marré d'ami(e)s collantes et aimantes à souhait. Et pourtant, si je devais vivre dans cet endroit pendant les années à venir, des questions n'ayant jamais eu leur place dans ma tête devaient désormais être posées, à mon grand regret. Ce qui, à vrai dire, avait le don de créer une certaine gène en moi...
Fermant les yeux pour garder la tête froide sous les réflexions abondantes dans mon esprit, je secouai violemment la tête, espérant retrouver ma légèreté habituelle. Après tout, qu'importait le nombre d'ami(e)s, le nombres de gens sur qui compter... Mon frère aîné m'avait toujours après à ne compter que sur moi même, ce qui avait plutôt bien fonctionner durant toute ma vie, alors pourquoi s'arrêter maintenant ? Tirant mon portable afin de répondre à l'inconnu ayant pris possession du téléphone de mon frère, je commençai à rédiger ce qui me passait par la tête à cet instant :
« Je suppose qu'il n'a pas dormit de la nuit... Ryo, fait moi plaisir, n'oublie pas l'aspirine, la soupe, et le riz. Je ne veux pas te retrouver en zombi amorphe sur le point de décéder.»
Prête à retourner dans ma torpeur, autant dire dans mon antre de solitude, je fus néanmoins une nouvelle fois interrompu. Me redressant pour de bon en posture assise, je posai mes yeux sur un garçon plutôt atypique. D'un accoutrement singulier, assez négligé, une expression assez étrange peinte sur son visage. On aurait pu l'apparenter à un albinos qu'on aurait obligé à sortir de son trou pour la balade mensuelle. J'attendis patiemment pendant quelques secondes, et même quelques minutes, qu'il daigne ouvrir la bouche. Il semblait plus gêné que nécessaire, peut être même intimidé, ce qui été transmissible, puisque je fus également gênée de son attitude incertaine. Mais n'y prêtant pas attention, je continuai de l'observer de mon air éternellement taciturne.
« -Euh... Excuse-moi, t'aurais pas une cigarette ? »
Ne réagissant pas pendant quelques instants, je fourrai ma main dans ma poche pour en sortir mon paquet, tout en gardant les yeux rivés sur lui. Après réflexion, il ressemblait plus à un vampire, ou encore à un zombie tout droit sortis d'un tombeau. Ses yeux plissés sous la lumière du soleil, sa peau translucide... A vrai dire, il m'intriguait. Prélevant deux cigarettes de mon paquet, j'en glissai une entre mes lèvres, tendant l'autre à mon interlocuteur, l'observant toujours grossièrement. Puis sans cérémonie, je baissai les yeux, tirai mon briquet de mon décolleté, allumant ma clope, je tendis ensuite mon feu au vampire en face de moi, prête à analyser, à observer, à mesurer le moindres de ses gestes... |
| | | Sujet: Re: Première tête, première rencontre ; Dim 11 Nov - 19:40 | |
| Maximiliam KarlssonMORE ? Messages : 64 Réputation : 10 Date d'inscription : 16/09/2012
- Maximiliam Karlsson a écrit:
Plus les secondes passent, et plus j’ai envie que le sol s’ouvre sous mes pieds et m’engloutisse pour me précipiter dans les flammes et la souffrance. Cette situation ne saurait de toute façon pas être pire que celle que je vis actuellement. J’ai très chaud aux mains et au visage, une boule au ventre, et je n’essaie même plus de déglutir correctement. Pour être honnête, si je n’étais pas en train de faire tous les efforts du monde pour ne pas bouger et ne rien laisser paraître de mon trouble, je me serais enfui en courant comme un fou, ce qui n’aurait pas manqué d’améliorer la situation, certainement. Pour une fois que je prends sur moi, tiens. Et le regard que me lance cette fille me rend horriblement nerveux. Un regard froid, blasé, qui me gèle sur place, mais que j’essaie pourtant de lui rendre, tentant vainement de me donner un air assuré mais désintéressé. Je me désespère vraiment parfois.
Après quelques secondes d’un franc silence particulièrement désagréable, elle plonge finalement la main dans sa poche et en sort un petit paquet de carton. J’avais presque oublié les cigarettes, tiens. J’ai encore le temps de m’enfuir en hurlant ? Apparemment non, puisqu’elle me tend un de ces petits cylindres tueurs que je lui ai réclamé, et que je saisis maladroitement entre mes doigts. Si j’étais intelligent, je lui rendrais maintenant en déclarant que j’ai changé d’avis, mais moi et l’impulsion miracle, ça fait deux. Voire plus. Sans l’aide de l’impulsion miracle, donc, je me contente de rester planter là à la regarder en prendre une pour elle. Et à effectuer ce geste on ne peut plus classieux, plonger la main dans son décolleté pour en sortir un briquet. Besoin d’aide ? Non ? Même pas un tout petit peu ? Dommage. Je pense que ça n’est pas le moment de rigoler. Moi qui croyais que ça n’était que dans les films qu’on voyait ce genre de choses, et pourtant. J’aimerais bien être une fille juste pour pouvoir faire ça. Et bien évidemment, je ne peux pas m’empêcher d’y penser lorsque j’attrape ce briquet. Il est tout chaud, mais quand à savoir si c’est parce que, justement, c’est un briquet et que briquet, ça va avec feu, ou si c’est dû au fait qu’il s’est trouvé comprimé entre les seins de la jeune fille, là… Quel destin, mon ami, quel destin. En attendant, je ferai mieux de regarder ailleurs avant de me prendre une claque. Je fixe de nouveau le briquet, me rappelant à quoi il sert et le pétrin dans lequel je me suis fourré. Décidément, mon cerveau fait vraiment tout pour oublier ça. Je sais que t’essaies de m’aider, mon vieux, mais là, je crois qu’il n’y a plus rien à faire. Je suis définitivement, irrémédiablement, inéluctablement un parfait crétin. Il est temps d’affronter le destin, Max’. Enfin, j’exagère un peu. Mais vous m’aurez compris. C’est avec une appréhension extrême que j’élève le briquet jusqu’à la cigarette que je serre entre mes lèvres. J’hésite, j’hésite, puis j’arrête finalement de réfléchir (pas difficile) et enclenche la flamme.
Je crois que je vais mourir. Je ne m’y habituerai jamais. La fumée me pique les yeux, mais je me garde bien de les cligner, résistant cette pressante envie de fermer les paupières. J’ai l’impression qu’on me râpe l’intérieur de la trachée et des poumons avec délectation. Pourtant, je ne tousse pas. Quel homme je suis. Je ne tousse pas, mais le paysage fait un bond devant mes yeux. Je recrache la fumée avec l’impression que plus jamais je ne réussirai à respirer de l’air pur. Tout ça pour une fille. Je lui rends son briquet d’ailleurs, qui va certainement regagner sa place douillette entre la poitrine de madame, ce chanceux. Un faible remerciement s’échappe de mes lèvres. Pas fameux, ça. Mais je crois que c’est le bon moment pour partir. MAINTENANT. Non. Mes jambes ne veulent pas m’obéir. Ou plutôt mon cerveau. Mais la tête me tourne légèrement. Saloperie de clope, saloperie de moi. Je crois que je ferai bien de m’assoir un moment, juste le temps de retrouver mes esprits. Je me laisse tomber en tailleur en face de la fille et contemple la cigarette. Ce truc est vraiment capable de tuer des gens ? Ça ne m’étonne pas, j’en ai presque les larmes aux yeux.
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| | | Sujet: Re: Première tête, première rencontre ; Sam 17 Nov - 15:15 | |
| Invité Fallait-il que je lui botte le postérieur pour qu'il se décoince ? Tendant ma main armée de mon briquet depuis déjà quelques instant, il ne bougea pas d'un poil. Je sentais l'hésitation émanant de lui, le doute, la gêne. Mais comment lui en vouloir, il n'avait pas l'air bien dans ses baskets, à vrai dire. L'observant curieusement, je commençais à douter de sa santé mentale. Se pouvait-il qu'il soit coincé ? À vrai dire je ne me sentais pas bien pour lui, pas alaise de m'imaginer dans sa peau, à sa place, à cet instant précis. Mon regard désormais perdu dans le vide, je ne me rendis pas compte qu'il avait saisi mon briquet, allumant déjà sa cigarette. Et c'est encore moins alaise qu'il me le rendit.
Pendant que je fourrai celui-ci entre mes seins, je continuai à l'observer. Pendant que celui-ci inhalait une, deux bouffés de fumé, je vis ses yeux bondirent de leurs orbites. Attendant patiemment de voir sa réaction, je le fixai avec voracité. Moi qui n'était que très rarement abordée afin de discuter, je trouvais que je n'avais pas énormément de chance depuis mon arrivée dans ce pensionnat. Entre la pompom-girl hyper-active et plutôt que bavarde, et ce garçon plus que timide, gêné et presque sur le point de prendre ses jambes à son cou... Je ne pouvais m'empêcher de penser que l'image que je dégageais ne pouvait être que glauque. Mais passons, car bien que perdue dans mes pensées, mes yeux ne parvenaient point à se détacher de mon étrange interlocuteur.
Coupé dans ma réflexion, je tirai mon portable de ma poche, histoire de jeter un œil à mes nouveaux messages. Et mise à part les nombreux messages de certains de mes ex, ou encore ceux de connaissance à la recherche de drogues, seul un m’intéressait :
« L'aspirine m'a beaucoup aidé, mais pas autant que ta soupe et ton riz que j'aime tant. Je ne sais pas quand on pourra se voir la p'tite, je vais avoir des partiels. Mais j'ai une surprise pour toi. Alors, sois attentive à ce qu'il se passe autour de toi ! »
... Sois attentive à ce qu'il se passe autour de toi ? Mon frère ne savait vraiment pas amorcer le moindre sentiment de suspense. Mais en revanche, il avait le don de m’exaspérer sans que je ne m'en lasse. Sans pouvoir me retenir de pousser un long soupir, je relevai les yeux. Je n'avais même pas remarqué que le garçon s'était assis en tailleur devant moi. Ne prenant pas la peine de répondre pour l'instant, je rangeai mon téléphone.
M'appuyant sur mes mains, plaquées au sol en arrière, je penchai la tête. Quel ennui. Je ne pouvais pas m'empêcher d'attendre quelque chose de plus excitant, de plus intéressant. En temps normal, j'aurai surement déjà eu moult idées de sabotage, de liaisons, de rumeurs, de règlement de comptes. Mais je n'étais que plus fière de moi à chaque fois que je résistai à la tentation, de gâcher de nouveau ma vie en beauté !
...
« Aimes-tu jouer ? »
Cette phrase sortie du fond de mon estomac ne pouvait être contenue plus longtemps dans ma carapace de glace. Fixant toujours le noir des yeux de mon interlocuteur, j'attendais cruellement sa réponse. |
| | | Sujet: Re: Première tête, première rencontre ; Jeu 29 Nov - 15:10 | |
| Invité |
| | | Sujet: Re: Première tête, première rencontre ; | |
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