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 C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]

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MessageSujet: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyJeu 13 Sep - 21:13

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Cigarette au bec, la fumée s'échappe du bout, un peu humide entre mes lèvres, un peu destituée de sa fonction. Généralement, on tire combien de bouffées de cette merde ? Certainement dix, peut-être plus, je ne sais pas, j'en ai rien à carrer. J'en prends trois en tout, rarement quatre, et parfois aucune. Je crois que ce n'est pas la nicotine qui m'attire, juste avoir quelque chose entre les lèvres, juste le plaisir d'utiliser du feu pour brûler un pauvre bout d'herbe. En tout cas, j'avance, d'un pas félin, le pas de ceux qui chassent dans les forêts, le pas de ceux qui respectent le silence de la nuit, le pas de ma tribu et de mon frère. Je ne m'arrêtais pas, gardant les mains dans les poches, admirant un peu le ciel, dans la foule du soir. Il faisait déjà nuit, à dix-huit heures et des poussières, une nuit un peu fraîche mais lourde, oui lourde et irrespirable. Les gens passaient, se bousculaient, rentrant chez eux, voir leur famille, rire peut-être, ou s'engueuler, à voir. Un sourire se peignit sur mes lèvres, à croire que ça me faisait rire, ouais, je riais jaune, jaune parce qu'il me faudrait plus qu'une vingtaine de minutes pour rentrer chez moi et faire ce manège qu'est la "routine".

J'ai aspiré une bouffée de ma drogue, déjà bien consumée. Mes pas me menaient sur le même chemin, les mêmes pavés, vers le Pensionnat. Mon regard azuré ne regardait en rien ce qui m'entourait. A quoi bon observer ce que l'on haïssait ? Je venais de quitter la cage d'Ariiura, un Ariiura un peu grognon et catégorique. Comme à mon accoutumée, j'avais ouvert son habitacle et je suis allée le voir, m'approchant d'un pas décidé pour aller le caresser et lui apporter son pêché mignon ; le chocolat. Seulement voilà, j'ai l'habitude de jouer avec lui, de le frapper, de le bousculer, comme il le faisait d'ailleurs. Une bagarre de gosses limite, qui durait depuis notre enfance. Mais un jaguar adulte est bien différent d'un pauvre jeunot, et je m'en sortais rarement sans quelques bleus ou blessures. Et vu qu'il était grognon aujourd'hui, résultat, ma chemise noire était bonne pour la poubelle avec la belle déchirure au ventre qui s'y était logée. Ma peau avait aussi été abimée, mais le sang avait arrêté de couler. Ça, c'était ma routine.

Je comprenais bien pourquoi Ariiura réagissait ainsi. Je le comprenais car j'étais dans la même situation. Dans une cage, à tourner en rond, à étouffer, à ne pouvoir faire ce que je souhaitais, à devoir subir des journées de merde à chaque instant. Je n'avais qu'une envie, repartir chez les Shiwiars, au moins pour Ariiura, au moins pour qu'il passe les dernières années de sa vie en liberté, qu'il ne meurt pas enfermé...Je sentis quelqu'un me pousser, un passant assez pressé, des picotements me prirent à ma blessure et j'ai posé ma main dessus, cigarette bientôt éteinte au bec, chuchotant un "Merde" rageur et malgré tout contrôlé.

Ploc. Ploc. Ploc.

J'ai levé mon visage vers le ciel, sentant la lourde humidité de l'averse qui se préparait. Les orages de la forêt me manquaient, comme la boue et l'odeur du bois humide. Ici, il s'agissait d'averses renflouant les odeurs d'égouts, une puanteur horrible je dois dire. La pluie tomba finalement sur le quartier, et je n'étais qu'à la moitié du chemin menant vers le pensionnat. J'ai passé une main dans mes cheveux attachés en queue de cheval, vite trempée. La cigarette tomba au sol et j'ai commencé à courir, n'ayant pas de parapluie, ce qui ne servait strictement à rien vu mon état se rapprochant de l'éponge. Mais j'avais envie de courir, de courir et de m’essouffler.

Le portail semblait fermer, ce qui me fit perdre quelques minutes, le temps que j'escaladai le mur et que j'arrivai à la pièce la plus proche dont j’espérai que la baie vitrée fût encore ouverte ; la salle des professeurs. Ma main fit doucement glisser la porte fenêtre, je me suis engouffrée dans l'obscurité sans demander mon reste. Le parquet fut bien vite trempé quand je me mis à essorer ma chemise, la respiration encore haletante. Je n'étais pas superwoman ; si je cours vite je m'essouffle vite et la fatigue prend rapidement mes muscles un peu rouillés.

Bon, maintenant il était question de retourner dans ma chambre le temps que l'averse se termina, sans me faire repérer. J'ai commencé à marcher sans me soucier de la pénombre, ouvrant la porte de la salle des professeurs...Pour finalement poser mon pied sur ce que je pense être un bouquin. Mes yeux s'écarquillèrent et je ne pus me retenir de lâcher un glapissement de surprise, ma chute me semblant vertigineuse. J'ai tenté de me raccrocher à tout ce qui se passait, sans succès, tombant tête la première contre le sol. Déjà que j'étais d'une humeur acerbe, tomber avec tant de ridicule...C'était pousser le bouchon un peu trop loin à mon goût.

"Putain..."

Je suis restée contre le sol, sachant bien que je n'étais pas la seule dans ce couloir et qu'après tout, un bouquin ça tombe pas tout seul...Attends, une pile de bouquins ?! Mon corps était tombé sur une armada de livres éparpillés sur le sol, comme ça ?! C'était qui l'idiot qui avait réussi ce coup ?! Un élève, je parie...Et à cette heure, il allait prendre cher. Je me suis relevée, sentant mes vertèbres craquées et grâce à la lumière du panneau "Sortie", je pus remarquer qu'en fait, il était trop grand pour être un adolescent...Ce qui n'allait pas m'empêcher de lui hurler dessus. J'ai posté ma main contre le mur, l'autre sur mon nez abîmé et j'ai laissé ma voix portée, même en pleine nuit.

"Non mais c'est quoi ton problème sérieux ?! Tu ne peux pas faire attention ?! Qu'est-ce que tu fous ici à cette heure ?! Tu as vu ce que tu as fait ?!"

De mauvais poil, je me prend à tout ce qui passe, et je dois avouer que je me défoulais sur lui plus que nécessaire. Ariiura avait été une emmerde, la pluie avait été une emmerde, ma chute avait été une emmerde, bref j'étais plus qu'en colère, et mon regard d'un bleu glacé s'imprégnait d'une envie de tuer verbalement n'importe qui ou n'importe quoi, la mâchoire contractée. Ce type n'avait pas de bol...

Je venais de lui coller l'étiquette d'"Idiot de service" sur le front, en trente secondes seulement...
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyVen 14 Sep - 22:23

Lorenzo Abatucci

Lorenzo Abatucci

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    Lorenzo rédigeait quelques cours pour ses futurs élèves, en écrivant, il rêvassait légèrement, il ne voulait qu’une seule chose : sortir d’ici. Il était enfermé depuis déjà deux heures dans une salle au deuxième étage, il s’imagina la salle remplie d’élèves et cela le fit sourire. Il était content de pouvoir montrer à ses étudiants à quel point l’Italie est un pays fantastique ! Il s’arrêta un moment de rédiger afin de ranger ses affaires, ses premiers cours ne commençaient que dans deux jours, ils avaient encore le temps de préparer des leçons. Il fouilla un moment dans son sac afin d’attraper une carte de l’Italie qu’il allait, bien sûr, accrocher dans la classe. Il balaya la salle du regard afin de savoir où serait le meilleur endroit pour placer sa carte, il alla sûrement l’accrocher derrière la porte jugeant que c’était un bon endroit. Puis, il regarda ce qu’il avait d’autres dans son sac, des photocopies de peintures connues, des photos de sculptures, de bâtiments, bref, toutes les choses connues qui renvoient directement à l’Italie. Il en accrocha un peu partout une fois, satisfait de son travail, il quitta la pièce afin de se diriger vers la salle des professeurs. Une fois dedans, il salua le seul professeur présent. Lorenzo était encore un nouveau professeur et il ne connaissait pas très bien les autres. Il posa rapidement ses affaires sur une table et quitta la salle afin de répondre à son téléphone qui sonna depuis un moment.

    Ayant quitté la salle des professeurs hâtivement, Lorenzo remarqua qu’il n’avait que sur lui son paquet de cigarettes, son briquet et son téléphone puisqu’il était en train de l’utiliser. Misère… Lui qui voulait arrêter de fumer ! C’était un ami au téléphone, il était encore en Italie et souhaitait savoir comme son voyage s’était déroulé, Lorenzo parlait rapidement afin de ne pas gaspiller tout le forfait de Marcus puis, il s’alluma une cigarette. Il était dehors, seul : c’était calme, trop calme… Il venait de passer un bon moment dans un endroit sans bruit, il voulait bouger, faire la fête ! Hélas, à Tokyo, il ne connaissait pas beaucoup de monde et s’amuser comme un solitaire, ce n’était pas fait pour lui. Il avança un moment dans la pension et finit par s’asseoir dans un couloir tel un étudiant attendant son prochain cours. Il vérifiait si personne ne le voyait, il souhaitait garder cette image de professeur sérieux qu’il tentait de donner depuis le début. Après s’être assoupi une bonne dizaine de minutes, Lorenzo retourna dans sa chambre afin de somnoler encore un moment : il était le genre de professeur très énergique, qui aime faire vivre ses cours, il lui fallait donc de l’énergie !

    Il lut quelques pages de son roman mais le sommeil vint rapidement le frapper. Il finit par se réveiller en sursaut quelques après après, comme s’il se venait de rater quelques choses d'importants. MINCE ! Ses affaires ! Elles sont toutes en salle des professeurs. La pluie battait fortement sur sa fenêtre ce qui le fit grimacer, il détestait la pluie… Il aimait le soleil qui représente pour lui une flamme d’amour universelle. Les rayons du soleil sont chaleureux et parfois, cela nous apporte la tendresse qu’on recherche. Bref, il faisait déjà nuit cependant, Lorenzo s’en moquait complètement, il ne souhaitait qu’une chose : récupérer ses bouquins. Il quitta donc sa chambre et fit le moins de bruit possible pour ne pas réveiller les autres. Pas de chance pour lui, il sentait un peu la cigarette… Il allait vraiment avoir du mal à arrêter ! Mais, il devait faire des efforts ! Il chercha la salle des professeurs pendant un bon moment, ne voyant que peu de choses dans le noir. Il finit par la trouver, chance pour lui, quelqu’un avait oublié de la fermer. « Quelle chance ! » pensa-t-il en étant rassuré de voir qu’il pourrait prendre toutes ses affaires.

    Son premier reflexe n’a pas été d’allumer la lumière mais de se diriger vers le bureau où étaient censés être posés ses livres. Néanmoins, il remarqua qu’il y avait beaucoup plus de choses sur la table, trouvant cela étrange il décida d’examiner à qui étaient les autres recueils. Pa de chance pour lui, il se cogna contre une chaise et tenta de garder son équilibre en posant la main sur les cahiers de cahier. En entendant le bruit, Lorenzo soupira. « Quelle était la probabilité que je tombe sur une des seules chaises non rangées ? » pensa-t-il en levant les yeux au ciel. Puis, quelqu’un pénétra dans la salle. Qui était-ce ? Avait-il réveillé quelqu’un ? Lorenzo était accroupi en train de ramasser les livres aussi vite qu’il pouvait. Puis… Cette inconnue finit par tomber sur les bouquins éparpillés sur le sol ! « Mince ! » Lâcha-t-il. Lorenzo tenta de toucher la personne afin de l’aider à se relever. Il tendit sa main à l’inconnue mais celle-ci ne la prit pas, il finit par lui demander « Vous allez bien ? » Cette question était d’ailleurs un peu débile, une personne venait de tomber, ça ne pouvait pas aller bien ! Il alla rapidement allumer la lumière… Puis, il finit par éclater de rire trouvant la situation vraiment comique, après quelques instants, il reprit son sérieux.

    Il n’avait jamais vu cette femme auparavant, qui était-elle ? Sûrement un professeur. Elle n’était pas féminine, elle possédait un certain charme inexplicable. « Du calme je vous prie ! » dit-il en levant les yeux au ciel. Il regarda les livres par terre et continua à en ramasser. « Ce que je fais ici à cette heure-ci ? Ça ne vous regarde pas et puis... » Il s'arrêta un moment et fit un léger sourire malicieux. « Je peux très bien aussi vous le demander ! » Il regarda les vêtements de Nani et ouvrit grand les yeux. Que venait-elle de faire ? De se battre ? « Que vous est-il arrivé ? Vous, vous êtes battu contre un élève ? » Dit-il ironiquement en jouant avec un livre. Cette femme… Elle était si mystérieuse ! C’était sûrement un professeur, mais de quoi . Bonne question, de toute façon, il finirait bien par le découvrir. « Et puis, c’est vous qui n’êtes pas douée ! Mes livres n’y sont pour rien ! » Ajouta-t-il en haussant les épaules. Elle avait l’air énervée, peut-être la pluie qui sait. « Vous êtes trempée... Vous étiez hors de la pension ? » Demanda-t-il curieusement. Il enleva sa veste et lui donna en ajoutant : « N’attrapez pas froid ! » Il attrapa ses propres livres et son regard se posa une fois de plus sur la jeune femme.
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptySam 15 Sep - 0:20

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Ma paume continuait à cacher mon nez et mes lèvres, je sentais un goût de métal sur ces dernières, un goût qui bizarrement, ne me révulsait pas, peut-être l'habitude qui sait ? A toujours se battre dans la boue, à toujours prouver qu'on en vaut la peine, utilisant bec et ongles pour faire sa loi, pour se faire respecter, à la sauvage, à la tuerie. Ce temps me manquait, le temps où on saignait, où on se brutalisait. N'allez pas croire que j'ai un goût prononcé pour la violence, seulement, il s'agissait de choses si simples, d'actions sans réelle complexité, que l'on réussissait à comprendre, tellement le contraire d'ici. Un sourire et on était heureux, là, on s'inquiète, on se demande ce que l'autre pense, on ne veut pas en parler, on s'enferme, on ne respire plus. L’Occident est emprisonné dans une bulle, une bulle où la vérité n'est pas de mise, où les émotions semblent avoir disparues. Je hais cette partie du monde pour cette raison, je n'arrive pas à me modeler à leurs convenances, et je ne fais pas même un effort pour...En fait, pourquoi je pensais à cet amas de conneries en cet instant, bordel ?! Je suis vraiment fatiguée.

Après avoir prononcé mon habituel blabla acerbe et familier, il me demanda si j'allais bien. Après la journée que je venais de passer et le ridicule qui m'avait cloué au sol, je crois que la réponse était claire. Je vis quelque chose se mouvoir dans la pénombre, une silhouette assez massive, certainement celle de cet homme...Mon raisonnement était aussi bas que ma frustration des plus élevées. Il n'y avait que nous deux dans la pièce, alors, pourquoi me posais-je cette question ? La fatigue amènerait-elle la panique de se faire repérer ? Après tout, avec le boucan que j'avais fait et son don naturel d'être un idiot - oui c'était aussi sa faute, un problème ? - j'aurais vraiment de la chance de ne pas me faire repérer. Je n'avais pas besoin de cela maintenant, vu mon état on allait certainement se poser des questions. Mon cœur fit un bond en pensant à Ariiura ; si on remontait jusqu'à lui, qu'allait-il arriver à ce frère ? Peut-être aggravais-je trop ma situation ? Il ne fallait pas que l'on sache, c'est tout, il n'y avait pas de réelle raison à cette envie, et même si j'en avais une je la garderai pour moi.

La lumière m'éblouit, mes paupières papillonnèrent quelque peu, je gardais toujours ma paume sur mon visage, sentant les quelques gouttes de sang couler sur mes lèvres, mais rien de grave. J'avais fait pire...Et si j'arrêtais de divaguer ? Le fait de saigner juste pour une chute de merde me révulsait, j'avais honte de moi et de ma résistance qui allait en déclinant. Il fallait réellement que je rentre chez moi, que je rentre et que j'efface cette moue rancunière de la gueule d'Ariiura. Je mis du temps avant de me faire à la luminosité de la pièce. Je pus désormais voir l' "Idiot de service" en totalité.

Alors...Avant de pouvoir seulement l'observer et examiner ses manières de se mouvoir, de parler, ou seulement de regarder ce qui l'entoure, il commença à rire. Oui, à rire. A rire de ma chute, de la situation, bref à se foutre de moi. Il se foutait de ma gueule là ?! Son rire ne se fit pas du tout communicatif, bien qu'on ne puisse voir mes lèvres, je garantis que je ne souriais pas le moins du monde. Mon regard était plus qu'assassin, et je l'aurais tué sur le champ pour cet affront, étant enfant. Je n'aimais pas entendre les gens rire, depuis mon enfance, il s'agissait d'un synonyme de mépris. Quand je me retrouvais au sol, après un combat, mon adversaire toujours plus grand que moi ricanait, il ricanait et me regardait de haut. J'en avais honte, honte de ma propre faiblesse, je bouillonnais à l'intérieur de rage et d'envie de tuer, de l'éliminer sur le champ...Déjà de très mauvaise humeur, son rire paraissait comme un signe de mépris à mes yeux. Après tout, c'est un Occidental, il se fout de ce qui l'entoure.

L’œil toujours aussi meurtrier, je l'observais sans me cacher. Il était plus grand que moi, plus imposant, et il avait l'air décontracté. Il arborait la virilité de l'homme fini et équilibré et une stature d'épaules assez convaincante, il n'était pourtant pas doté d'une musculature incroyable musculature, ou en tout cas ne la divulguait pas.Des cheveux bruns, des yeux légèrement en amandes, teintés d'une couleur brune se rapprochant de l'or, il arborait un regard amusé, bref, l'Occidental dans toute sa splendeur. Je sentais que cette journée de merde n'était pas prête de se finir...Il possédait un certain charme, mais finalement il ne devait être qu'un hypocrite fini, comme tous les Occidentaux. D'ailleurs, qui était-il ? C'était la première fois que je le voyais ici...Remarque je ne passais pas vraiment de temps avec le corps enseignant, j'avais des journées assez chargées, et je ne souhaitais pas faire ami-ami avec les gens d'ici. Je me levais le plus tard possible le matin, donnais mes cours puis mangeais dans un arbre ou cachée dans un coin avant d'aller voir Ariiura le soir et parfois même toute la nuit s'il le fallait. Donc, peut-être était-il ici depuis des lustres ? Pourquoi est-ce que je me posais toutes ces questions sur l' "Idiot de service" ?!

Je l'ai observé ramasser ses livres sans pour autant l'aider. Non, on ne changeait pas les habitudes, et puis, s'il avait vraiment l'envie que je l'aide il n'avait qu'à me le demander. Quoique j'aurais même refusé vu ce qu'il m'avait sorti et mon désir assez pressant d'éteindre la lumière pour courir jusqu'à ma chambre, histoire de ne pas me faire repérer.
Je fus étonnée de sa réponse, étonnée puis finalement un peu déséquilibrée, ma pupille se rétrécissant. Il avait posé la mauvaise question, ce qui m'était arrivée et ensuite ce que je faisais hors de la pension. Heureusement que ma main cachait mes dents qui mordaient férocement ma lèvre inférieure. Finalement, ce fut la colère qui me prit, la colère et l'incompréhension. Je me sentais plus que honteuse face à ma chute, et il remuait le couteau dans la plaie ce saligot ! Moi qui ne tombais jamais d'un arbre, moi qui avais toujours un équilibre parfait...Je m'étais faite avoir par une pile de bouquins. Évidemment que je rageais, et plus il parlait plus la colère montait, et plus elle montait plus j'avais envie de hurler ma frustration, principalement sur cet homme.

Il me tendit sa veste, je l'ai observé en silence. Attraper froid ? J'aurais presque eu envie de croire qu'il s'inquiétait pour moi, pourtant, il s'agissait d'un Occidental, et ce dernier est égoïste, chaque action lui ai dicté par ses envies. J'ai froncé les sourcils, avais-je l'air si faible que cela ?! Mes cheveux et mes vêtements étaient trempés, ma chemise n'était que lambeaux et un rond humide ne cessait de s'étendre autour de moi. Bon, je pouvais lui accorder le bénéfice du gentleman qui aide la pauvre lady, mais jamais je n'accepterai cette veste ! Je suis forte, j'ai été élevée dans un lieu humide où la pluie d'ici n'est que pacotille en comparaison ! Je ne pouvais pas me cacher qu'il était amusant, et surtout très surprenant. Je croisais peu de personnes qui avaient un tel langage, qui savaient riposter verbalement parlant. Cependant, j'étais de mauvaise humeur, vraiment de mauvaise humeur...Pire que tout. Il m'agaçait au plus haut point. J'ai poussé sa main qui me tendait sa veste, le regard sombre et sauvageon avant de parler d'un ton rapide et catégorique. J'ai gonflé la poitrine pour me donner un air plus sérieux, les mains posées sur mes hanches.

"Non mais attends, pour qui tu te prends à me poser ces questions ?! Tu n'as pas à être là à cette heure ! Et puis, ce que je fais la nuit ne te regarde pas, merde ! T'es qui pour me foutre un interrogatoire sur le dos hein ?! Et puis garde ta veste, je ne suis pas une midinette, ce n'est que de la pluie de pacotille !"

A cet instant, j'entendis un coup de tonnerre, et mon regard passa de celui de mon interlocuteur à la baie vitrée qui affichait un magnifique spectacle de pluie torrentielle, à croire que même le Dieu rougeâtre n'était pas avec moi. Je repris contenance malgré ma situation, retroussant un peu les lèvres pour montrer les dents, plus qu'en furie, faisant de grands gestes avec mes mains, soulevant le bas de ma chemise pour montrer ma blessure et parfois même frappant de l'index son torse, sans y mettre pourtant une incroyable force.

"Oh oui, bravo, monsieur est un génie, en effet c'est un élève qui m'a fait ça, à cette heure-ci ! Après tout, ce sont tous des dangers publics ici, ils ont la rage. Oh monsieur blaguait ?! Non, c'est mon frère qui s'est un tantinet énervé et c'est amplement ma faute, et puis ce n'est rien de toute manière, strictement rien ! Mais t'es qui pour..."

Je continuais, ma voix devenue plus forte malgré la nuit et mon désir de disparaître. Je paniquais, je ne voulais pas rester ici, et en même temps je ne souhaitais pas fuir, certainement pas ! Je passais mes nerfs sur ce gars, il était vraiment mal tombé. Oh certes il m'agaçait, pourtant il possédait quelque chose d'assez inexplicable, quelque chose d'unique et qui m'attirait, mais je ne trouvais pas le mot exact, encore une raison qui me donnait envie de le frapper...Dieu rougeâtre que ça me démangeait ! Ma manière d'agir ressemblait à celle d'un chat acculé, qui hérissait le poil et feulait sans s'arrêter. Malgré tout, ma voix se stoppa net en entendant des bruits de pas dans le couloir. Mes yeux s'agrandirent, passant du regard de mon inconnu à la poignée de la porte. Il y avait quelqu'un, n'est-ce pas ? Si on me voyait dans cet état, qu'allait-on penser ? Je n'arrivais pas à réfléchir, j'avais juste envie de m'en aller, de fuir, de repartir chez moi, de dormir, d'écouter Tatoui, de revoir Ariiura...Désolée Frère, d'avoir un caractère de merde et de me faire plus voyante qu'il ne le faudrait. Ce que je suis idiote et fatiguée pour penser ça ! Ha...

"Oh non..."

Et ce qu'il m'énerve l'autre là avec sa manière de sourire...Tsk !
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptySam 15 Sep - 22:37

Lorenzo Abatucci

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    Alors qu’il riait aux éclats, Nani adoptait une tout autre réaction : elle avait l’air en colère. Enfin, c’était même une certitude. Bon, il faut avouer qu’elle venait de tomber, elle n’allait sûrement pas être amusée par cette situation légèrement honteuse. D’habitude, Lorenzo ne riait pas de ce genre de condition, mais aujourd’hui, il avait besoin d’évacuer toute son angoisse. Enfin, malgré tout, il savait qu’il gérait la situation mais certaines choses l’échappaient… Qu’allaient penser les élèves de lui ? Aimeraient-ils l’italien ? Bon, toute façon, ce n’était ni l’endroit, ni le moment pour se poser des questions… Il avait en face de lui, une jeune femme vraiment étrange qui semblait de mauvaise humeur. Peut-être allait-elle tout jeter sur lui ? Sûrement. Enfin, Lorenzo allait tout faire pour tourner cela au comique ! Il regardait Nani, sans rien dire, il souriait simplement. Ah… Le genre de sourire énervant ! En réalité, il ne souhaitait qu’une chose plaisanter. Après tout, après une journée assommante, rien de mieux que de se marrer avec une inconnue qui avait l’air mécontente. Bref, dans la vie il fallait savoir profiter de chaque instant non ? Lorsqu’il alluma la lumière, Lorenzo examina un moment la jeune femme. Mais pourquoi était-elle dans cet état ? Qu’avait-elle bien pu faire ? Cela commençait à l’intriguer.

    Fronçant légèrement les sourcils, Lorenzo chercha quelques choses dans son sac, c’est un vieux foulard à lui : il était simple, rouge avec quelques motifs. Il allait lui tendre afin qu’elle puisse nettoyer son visage, néanmoins, elle n’était pas choquée par la présence du sang sur sa face, comme si elle avait connu bien pire. Haussant les épaules, il se dit que c’était sûrement le cas. Finalement, il déposa son foulard sur un bureau comme si de rien n’était afin de continuer à ramasser les ouvrages qui étaient tombés par terre. Il s’arrêta à un moment, il se sentait observer, il regarda donc Nani ce qui confirma ses pensées. Elle le fixait, mais pas n’importe quel regard… Non ! Celui-ci d’une femme méfiante et certainement celui d’une personne qui venait de passer une sale journée ! Il la regarda un moment sans rien dire pour finalement, faire un grand sourire : cela l’amusait énormément. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Dit-il en s’appuyant contre le bureau. « Est-ce ma beauté surprenante qui vous dérange ? » Ajouta-t-il en rigolant « Où êtes-vous simplement émerveillée par l’homme qui se tient devant vous ?» A vrai dire, ces deux questions revenaient à peu près au même. Enfin non, dans un cas, elle serait fascinée par seulement sa beauté, dans l’autre cas, elle serait fascinée par tout son être. Il finit par lâcher un petit rire afin de lui prouver qu’il était là pour rire et non pour se disputer avec quelqu’un qu’il venait à peine de rencontrer.

    A vrai dire, il se demandait bien comment elle allait réagir. Allait-elle simplement le traiter d’arrogant, de prétentieux ? De penser que finalement, il est comme tous les autres hommes ? Oh, peu importe ! Après tout, il n’était pas là pour se forger l’image de l’homme parfait : encore moins la nuit, dans une salle de professeur avec une inconnue qui ne fait que le tuer du regard. Il continua à ramasser les livres sans rien dire et constata que c’était des livres français. Qui pouvait bien lire cela ici ? Il réfléchit un moment, mais, ne connaissant presque personne il ne trouverait aucune réponse. Il chercha rapidement ses livres et récupéra un recueil de poèmes italien… En l’ouvrant, il constata que certaines pages avaient été arrachées. « C’est étrange… » Murmura-t-il. Qui avait bien pu faire ça ? Il posa le livre ouvert sur le bureau et rangea ses autres affaires. Une chose était certaine, ses pages enlevées ne le rassuraient pas du tout ! Il finit par tendre sa veste afin qu’elle n’attrape pas froid, cependant, elle finit par la refuser. Cela ne l’étonnait pas du tout, il fit comme si de rien n’était. Il n’allait pas se mettre à pleurer car elle refusait sa veste, loin de là ! Puis, pour changer, elle était une fois de plus agressive dans ses paroles. « Je rêve ! Vous osez me dire que je ne dois pas être là, mais qui êtes-vous pour me remonter les bretelles ? » Dit-il en levant un sourcil. « Que je sache, vous êtes autant en tort que moi, donc évitez de me faire des reproches. » il lui fit un petit clin d’œil afin de l’énerver un peu plus. « Oh ! Voyons… Vous êtes trempée jusqu’aux os, vous tremblez de froid mais sinon… Cette veste ne vous serait d’aucune utilité je l’avoue. » Dit-il ironiquement en levant un sourcil.

    Puis le tonnera frappa… Lorenzo n’aimait pas trop ce genre de temps ce qui le fit grimacer. Enfant, il avait peur des orages. Peur que tout explose, peur de mourir… Des choses assez bêtes parfois mais qui peuvent terroriser un enfant. Puis, il se concentra sur les phrases de l’inconnue. C’était son frère qui lui avait fait cela ? Soit ils avaient des jeux bien étrange, soit ils venaient de se battre pour des raisons diverses. Lorenzo ouvrit grand les yeux se demandant bien pourquoi il avait fait cela à sa sœur. Il reprit calmement : « Enfin, ce n’est pas rien ! » Il s’approcha un tout petit peu d’elle afin de voir si son état n’était pas trop grave. Il remarqua par la suite qu’elle venait de s’arrêter au beau milieu d’une phrase… « Qui suis-je pour vous poser autant de questions c’est ça ? » Dit-il comme s’il souhaitait finir sa phrase. Puis, il entendit à son tour des bruits de pas dans le couloir. Misère, qui cela pouvait-il bien être à cette heure-ci ?

    Ils ne devaient surtout pas paniquer ! Il jeta un regard à l’inconnue, il se déplaça lentement et sans faire de bruit vers la lumière, afin de l'éteindre. Il réfléchit un moment et eut une idée. Il saisit sa veste puis son foulard et attrapa Nani par la suite avant de la serrer contre lui et de se placer derrière la porte un endroit bien plus sombre que les autres. « Chut… » Dit-il doucement. Il plaça sa veste sur les épaules de la jeune femme et lui donna son foulard pour qu’elle le passe sur son visage. Comme ça, si cette personne les voyait, elle n’aurait aucune trace de sang ou autres choses sur sa face. Bon, ils n’allaient pas rester toute la nuit collé l’un contre l’autre, il finit par la lâcher et se déplaça vers la porte. Il l’ouvrit en grand et constata que c’était un vieil homme qui commença à la sermonner sur ses attitudes. Il leva les yeux aux au ciel et alla rallumer la lumière comme si de rien n’était. « En fait, je voulais simplement récupérer mes affaires que j’avais oubliées dans la salle des professeurs, c’est tout simple. » Dit-il en haussant les épaules. « Ne vous inquiétez pas, je n’étais pas venu poser une bombe. » Ajouta-t-il en rigolant. Le vieil homme s’approcha de lui et pointa du doigt sa chemise en lui demandant pourquoi celle-ci était légèrement trempée. Il réfléchit rapidement pour ne pas perdre son calme. « De l’eau tout simplement. » Il regarda sa chemise « Je ne suis pas doué et je me suis tâché ! » Il fit un signe à l’homme comme s’il souhaitait que celui-ci parte.

    Il fit un grand sourire à Nani, il était rassuré. Néanmoins, il fallait quand même se douter, les vieux hommes sont parfois bien plus vicieux que les jeunes. Il fit un signe de la main pour dire à l’inconnue de parler tout bas. Il s’approcha alors d’une fenêtre et fit signe à la jeune femme de le suivre. « Je suppose que vous aimez l’aventure et que vous êtes une aventurière ? » Dit-il en la regardant : elle n’avait en aucun cas l’air d’une jeune femme coquette. « Partons discrètement d’ici. » il pensait que sortir par la fenêtre serait une bonne idée. Si le vieux était de garde au fond du couloir, il serait bien trop choqué de voir deux personnes sortir au lieu d’une.
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyDim 16 Sep - 0:30

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Le tonnerre, ce n'était pas rien, l'orage en lui-même m'était une présence rassurante. Aussi étrange que cela puisse paraître, j'aimais les pluies torrentielles et les coups de tonnerre, cela me rappelait la forêt, cela me rappelait la boue et l'humidité, les corps collés les uns contre les autres sous un toit à peine utile. Les enfants de mon village petits et grands devaient jouer sous la pluie, en cette période de moisson. Mais moi, à leur âge, je n'avais pas le droit d'aller sous la pluie, ni même l'envie. Ariiura n'aimait pas cela, alors pourquoi aurais-je éprouvé le besoin de me tremper jusqu'aux os ? Peut-être pour être acceptée par le village, peut-être pour ressembler à une enfant normale. J'aurais tellement aimé entendre le tonnerre gronder encore une fois, la foudre illuminée le ciel et les feuilles des arbres, illuminée le pelage d'un Ariiura contrarié par tant d'eau. J'aurais aimé être avec lui, à poser mon visage tout contre son flanc, à écouter son cœur battre à cent à l'heure, à fermer les yeux en sentant son regard impassible fixé sur moi. Ici, on évite la pluie, on n'essaie pas de la sentir tout contre sa peau, de la goûter, de l'écouter, de seulement sourire de tant de vie qui tombe du ciel ! Ici, on préfère se réfugier dans un monde à part, dans l'Occident.

Cet homme ne semblait pas non plus aimer l'orage, encore une preuve qu'il n'était qu'un Occidental. Pourtant, je trouvais cela assez surprenant, il n'avait pas l'air d'être effrayé pour un rien. J'ai commencé à étirer un léger sourire en mon for intérieur, un petit sourire satisfait pour cette seule raison. Oh oui, quand j'étais rancunière, je me contentais d'un rien pour me moquer de l'autre, et je n'allais pas me faire prier pour examiner ses moindres faits et gestes afin de m'en servir pour le ridiculiser. Il commença à s'approcher, prétextant qu'il ne s'agissait pas de "rien" avant de terminer ma phrase. Quoi, l' "Idiot de service" se fait du soucis pour moi ?! Déjà qu'il a le culot de me répondre au lieu de s'excuser d'avoir ri, il ose encore faire son numéro d'hypocrite fini ? Je savais très bien qu'il faisait tout cela seulement pour son petit confort personnel, car en Occident, la notion de "famille" n'existe pas. Si un homme meurt de faim dans la rue, personne ne l'aidera, personne ne lui tendra une main secourable. En forêt amazonienne, bien que nous n'étions pas du même sang, nous nous soutenions les uns les autres, prêtant notre toit, notre nourriture au plus démuni, sauf à l'étranger, car l'étranger n'est qu'un voleur aveugle de toute chose. Et puis, pourquoi osait-il me reprendre ?! Qu'il ne croit pas que j'ai été intimidé, c'est seulement les bruits de pas qui m'ont coupé dans mon élan et mon envie de lui clouer le bec à cet "Idiot de service" !

Je le vis se stopper, il avait certainement entendu les bruits de pas, tout comme moi. Je le vis éteindre la lumière avant d'attraper ses affaires et moi par la même occasion. D'où se permettait-il ce rapprochement soudain ?! Mais avais-je seulement le choix ? Je pris le temps de tenter de garder mon calme pour ne pas le frapper de toutes mes forces, après l'affront de ce corps à corps. Cachés derrière la porte, je suis restée immobile, furibonde de devoir l'écouter, et presque de le suivre afin de ne pas être découverts. Ma chemise - ou plutôt mes restants de chemise - trempait la sienne, pendant les deux ou trois minutes où nous sommes restés aussi rapprochés. Je devais lui laisser le bénéfice du doute ; peut-être n'était-il pas aussi énervant et idiot que je le pensais ? Pendant que j'utilisais malgré moi son foulard afin d'essuyer mon visage, je pensais à cela...Oh, vous auriez préféré que je dise que j'avais le rouge aux joues et que j'étais limite au bord de l'évanouissement ? Oh, du calme les hormones. Dans mon village, on était quinze par maison et on se collait sur les paillasses. Ce temps me manquait d'ailleurs, le temps où on pouvait faire ce que l'on souhaitait sans craindre les malentendus, celui de ma tribu. Désormais, je n'avais qu'Ariiura, Ariiura et son pelage désormais un peu rêche et abimé par les années...Je ne préfère pas y penser. Mais n'allez pas croire que je n'allais pas éclater la tête à l' "Idiot de service" pour avoir eu l'affront d'un tel geste, je n'aimais pas toucher les étrangers, je n'aimais pas leur caractère et leur façon d'être.

Je le sentis s'éloigner de moi, un moi qui se colla au mur, se faisant la plus invisible possible, chose facile dans la pénombre. Il alluma finalement la lumière, me surprenant par cette action tout en ouvrant la porte. Etait-il malade ? J'ai commencé à douter, oui à douter, et peut-être même à être un peu déçue, encore une fois. Il allait certainement nous vendre, et j'allais être dans de beaux draps. Comment aurais-je pu expliquer cela à la direction ? Une telle blessure ? Ma présence à cette heure en dehors de l'établissement ? Je n'avais ni parent en ville qui avait eu un accident, ni la race d'un chien assez immense d'envergure pour me faire une telle blessure. Je ne disais pourtant rien, attendant le moment fatidique, peut-être pouvais-je encore courir jusqu'à la fenêtre et sauter par celle-ci sans que l'on me repère ? La lumière était allumée...Je devais être vraiment fatiguée pour avoir une pensée aussi stupide.

Je l'ai écouté discuter avec ce qui ressemblait par la voix et à l'odeur, un vieux surveillant un peu grognon. J'ai haussé un sourcil, assez circonspecte sur l'attitude de l' "Idiot de service pas si idiot que ça". Malheureusement, il savait très bien régler la situation en gardant son sang-froid, au contraire de mon caractère qui m'ordonnait de toujours réagir au quart de tour. Je me sentis tout aussi frustrée lorsque je vis qu'il venait de me sauver d'une situation très embarrassante. Aidée par un Occidental, avoir obtenu la pitié d'un tel homme...Un homme qui avait l'audace de trouver de quoi répondre à mes éternelles piques, un homme qui avait fait l'affront de m'avoir toucher ! Je devais avouer que j'aimais bien son cran, il avait l'air assez sûr de lui, et sous mes abords de femme d'humeur massacrante, je trouvais assez plaisante l'idée d'avoir quelqu'un capable de me rendre mes joutes verbales. Mon regard se fit malgré tout toujours méfiant, car une question trottait encore dans ma tête. Pourquoi, oui pourquoi m'avait-il aidé ? Il aurait très bien pu me laisser là, seule dans ma merde et me regarder me noyer comme le bon Occidental qu'il était ! Je bouillonnais de plus en plus à l'idée qu'en réalité, il m'avait vraiment bien aidé sur ce coup là et que j'allais devoir le remercier...Tatoui je te hais pour m'avoir donné une éducation aussi merdique que celle de toujours remercier et respecter son prochain, ce que je fais à moitié d'ailleurs.

La porte refermée, je le vis m'adresser un grand sourire. Il était pas mal quand il souriait, pour un Occidental. Seulement cette esquisse m'énervait plus qu'elle me rassurait, j'avais juste envie de le frapper pour ainsi se moquer ouvertement de moi ! Il s'approcha d'une fenêtre, m'offrant le merveilleux titre d'aventurière. Pourquoi pas sauvage aussi, vu que la généralité des Occidentaux trouve ce surnom fort charmant ! J'ai contracté la mâchoire, agacée et en même temps lessivée, lessivée par cette journée. Je l'ai suivi, après avoir éteint la lumière, n'ayant aucun mal à ne pas faire de bruit sur ce vieux plancher pour finalement ouvrir la fenêtre et observer la pluie encore torrentielle. Dieu rougeâtre qu'il m'énervait à avoir toujours raison ! L'idée d'aller à nouveau sous la pluie ne m'ennuyait pas tant que ça, j'étais encore trempée et je connaissais assez bien l'endroit pour savoir qu'il y avait des abris naturels à peu près partout aux alentours du pensionnat. Cependant, avant cela, je lui ai redonné son foulard et gardé la veste, oubliant intentionnellement de le remercier pour le coup de main de tout à l'heure et son aide, priant pour qu'il ne me demande rien en échange. Je n'avais pas oublié ses paroles et ses accusations, je bouillonnais encore de l'envie de le frapper à maintes reprises et de le laisser pour mort au fond du jardin, ce qui m'aurait apporté quelques problèmes et à Ariiura aussi. J'avais réellement envie de le voir celui-là, de tenter de lui redonner son immaturité d'antan...

Je ne connaissais toujours pas son nom, et je tentai de me dire que je ne voulais pas le connaître pour le moment, après tout le surnom d' "Idiot de service pas si idiot que ça" lui allait comme un gant. J'ai posé mon coude sur le rebord de la fenêtre, appuyant mon visage sur ma main, tout en arborant un air mélangeant un petit sourire sournois et un regard rancunier et énervé. Ma voix se fit chuchotis.

"Oh désolée, je suis trop effrayée par ta sublime magnificence pour seulement oser partir à tes côtés !"

L'esquisse disparue de mes lèvres après que j'ai claqué la langue sur mon palais d'agacement. Je n'avais certainement pas oublié ses paroles, qui étaient marquées au fer rouge dans une partie de mon cerveau surnommée : à rendre au centuple. Je n'attendis aucune réponse de sa part, et m'appuya au rebord de la fenêtre pour sortir à nouveau sous la pluie, sans difficulté notoire. J'ai mis mes mains dans les poches arrières de mon pantalon, nullement gênée par la pluie qui continuait de me tremper, l'oeil rivé sur le ciel bien sombre. Je ne savais même pas qu'il allait autant tomber...Mes sens seraient-ils en train de se rouiller ? J'ai froncé les sourcils avant de tourner mon visage vers la fenêtre.

"Et maintenant, monsieur le génie, on va où ?! T'as une idée ou est-ce que l'orage te fait trop flipper au point que tu n'arrives plus à réfléchir ?"

J'ai étiré un nouveau sourire, l'oeil étincelant malgré l'obscurité. Cette averse me semblait plus fraîche que celles dont j'avais le souvenir dans ma tribu. Je n'allais pourtant pas me démonter pour si peu, ni lui laisser le plaisir de me voir grelotter de froid ! Toujours un sourire de joie et d'agacement mêlées aux lèvres, le regard catégorique et énervé planté dans le sien, j'en oubliais son aide de tout à l'heure et heureusement tiens ! Je crois qu'au fond, j'aimais bien sa présence, mais je n'allais jamais me l'avouer, juste parce que ma curiosité envers son être était à l'encontre de mes principes. Le tonnerre gronda à nouveau, la foudre illuminant la nuit. Ah et pour ce qui est des poèmes arrachées...

Chut il ne faut rien dire.
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyDim 16 Sep - 20:09

Lorenzo Abatucci

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    Heureusement, Nani avait joué le jeu : elle n’avait rien dit pendant tout le dialogue entre Lorenzo et le vieil homme. De toute façon, il se dit qu’elle essayait sûrement de se cacher vu son état. Si le directeur la voyait, qu’aurait-il pensé ? Enfin, Lorenzo jouait la comédie aussi bien qu’il le pouvait, il se doutait bien que le surveillant allait répéter à tout le monde que le jeune enseignant italien se trouvait dans la salle des professeurs à une heure tardive. Oh ! Après tout, cela l’importait bien peu. Il s’approcha de la fenêtre et proposa à Nani de quitter la pièce le plus discrètement possible afin que le vieil homme ne remarque pas la présence de la jeune femme. Finalement, elle accepta cette idée légèrement farfelue. Elle se dirigea doucement vers la lumière afin de l’éteindre. Lorenzo eut une petite idée, il s’approcha de la porte et la claqua afin de dire assez fort : « Bonne nuit. » Il entendit le vieil homme prononcer quelques paroles cependant, il n’y prêta aucune attention. Il se dirigea vers ses affaires et les attrapa. Dommage, son sac en cuir prendrait sûrement la pluie, mais bon, il n’allait pas en faire toute une histoire. Elle fit une petite remarque qui fit sourire Lorenzo et il ajouta en souriant : « Oh, mais je n’en doute pas. » puis il la regarda sans rien dire. Elle quitta la salle en premier… Sa réaction le fit sourire, un sourire amusé. Elle n’était pas le genre de jeune femme qui avait besoin des autres pour se débrouiller au contraire ! Elle était forte, cela se voyait et cela la rendait encore plus charismatique.

    Ah le tonnerre… C’était une chose que Lorenzo n’appréciait pas du tout. Cela le renvoyait sûrement à un souvenir d’enfance qui l’avait extrêmement bouleversé. Cependant, parfois, il faut savoir affronter ses craintes et bien sûr, trouver le courage pour y parvenir. Bon, il ne fallait pas s’imaginer qu’il tremblait à l’idée de sortir ! Il était seulement réticent à l’idée de s’aventurer dehors par ce temps, pourtant c’est lui qui avait proposé cette idée. Une fois dehors, il regarda le ciel et haussa les sourcils : dans tous les cas, il serait mouillé jusqu’aux os. Il éclata de rire, un rire joyeux, un rire qui lui permettait de s’évader… Il s’accroupit et se plaça contre le mur de la pension en souriant. Elle fit une remarque et elle n’avait pas tort ! Maintenant, où allaient-ils aller ? Bonne idée. Il réfléchit quelques instants et ajouta en levant un sourcil : « Eeeeh bien… » Il fit mine de réfléchir. « C’est une bonne question ! » Parfois, il était inconscient, puis… Le tonnerre gronda une fois de plus. Lorenzo ne bougea pas, il passa seulement sa main sur son visage et lui dit : « aimez-vous l’orage ? » il finit par se lever. « Je dois vous avouer que je n’aime pas trop le tonnerre. Quand j’étais petit, un énorme orage frappa en ville et cela mit feu à ma cabane et à d’autres habitations ! » Dit-il en souriant. « Ouais bon, c’était mon endroit préféré ! Depuis, on va dire que je n’aime pas trop ce temps… » Cela lui rappelait des mauvais souvenirs : une loge de sa tante avait pris feu et certains animaux avaient été en danger.

    Il avança un peu et regarda autour de lui : il ne reconnaissait pas l’endroit. Mince, il espérait vraiment que Nani connaissait bien la pension, ainsi elle saurait où aller. Il s’arrêta pour se retourner et regarda la jeune femme comme s’il l’attendait. Il fouilla dans ses poches et remarqua qu’il avait sur lui, une fois de plus, un paquet de cigarettes. « Fumez-vous ? » Demanda-t-il curieusement. Il cherchait du regard une poubelle, il n’aimait pas jeter ses déchets sur le sol : pourtant, le paquet n’était pas vide… Mais, il devait résister à cette envie de fumer. « J’essaye d’arrêter depuis un bon moment, mais c’est assez difficile… » Dit-il en s’approchant d’une poubelle afin de jeter son paquet, il remarqua qu’il commençait à raconter sa vie ce qui le fit sourire une fois de plus. Qu’allait-elle penser ? Oh… Depuis quand ce qu’elle pouvait penser de lui l’intéressait ? Et puis, qui était-elle ? Qui était cette jeune femme si mystérieuse qui se tenait devant lui ? Il voulait le savoir, néanmoins, est-ce qu’elle répondrait à ces questions ? C’était peu probable. Il se mit à tourner sur lui, comme un enfant émerveillé par la pluie. Cette situation était plutôt amusante, non ? Maintenant il était vraiment mouillé : il n’espérait qu’une chose, ne pas tomber malade !

    Il s'arrêta de tourner à un moment et regarda Nani en rigolant. « Bon, je crois qu'une petite présentation s'impose ? » Dit-il en haussant les épaules. Il s'approcha de la jeune femme en souriant et lui dit : « Je suis Lorenzo Abatucci, je suis nouveau dans le pensionnat. » Puis, il s'éloigna de quelques pas de la jeune femme. « J'enseigne l'italien et vous, qui êtes-vous ? » Il espérait vraiment qu'elle réponde. Au fond de lui, il voulait savoir qui elle était... Elle était si mystérieuse, elle était si différente des autres personnes qu'il avait rencontrés ici. Peut-être est-ce l'obscurité qui régnait autour d'elle qui attirait autant l'attention de Lorenzo. Pourtant, elle n'était pas agréable avec lui, néanmoins, c'était des réactions amusantes, variées. Il continuait sa route sans vraiment savoir où aller, son regard se déposa une fois de plus sur l'inconnue et... Le tonnerre frappa encore une fois. Il s'arrêta, fit une grimace et demanda à Nani : « Savez-vous où nous sommes ? Ou alors... Où pouvons-nous aller en attendant que la pluie se calme ? »

    Bon, il l'avoua : parfois, il était vraiment insensé. Et s'ils tombaient malades tous les deux ? De toute façon, elle était déjà trempée avant qu'ils ne sortent de la salle des professeurs. Il espérait seulement, que malgré ce temps, elle irait bien. Il regarda autour de lui, toujours en souriant. Sourire, c'était important pour lui. Il n'était pas le genre d'homme à montrer ses faiblesses, à montrer qu'une situation lui échappe... Non ! Il aime être agaçant et sourire à tout ce qui lui arrive.
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyLun 17 Sep - 13:36

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Ce type m'énervait tout comme il m'amusait. En fait, je ne sais pas trop, il était un mélange de ce qui me donnait envie de frapper tout ce qui bougeait et de rester là, à écouter sans broncher. Il était intéressant, intéressant de par sa nature qui ne ressemblait pas réellement à celle d'un occidental normal, mais je n'arrivais pas à me faire à l'idée qu'il semblait le moins hypocrite de nous deux. Putain, qu'est-ce que je raconte ?! Il était occidental de nature, évidemment qu'il mentait, qu'il se mentait à lui-même, qu'il se cachait la vérité sans désir de la dévoiler. Il ne veut pas savoir, l'occidental ne veut pas connaître ce qui l'entoure, il est aveugle, et ce depuis un bon bout de temps. C'est en tout cas, mon point de vue sur la question.

Je l'entendis rire, malgré le bruit provoqué par l'averse sur le toit du pensionnat. J'ai vivement tourné mon visage vers ce type, ce type accroupi en-dessous de la fenêtre, sourire aux lèvres. Finalement, le tonnerre gronda à nouveau et un éclair illumina le ciel, me permettant de remarquer sa main passant sur son visage, ce qui soulevait mon incompréhension. Pourquoi ? Pourquoi souriait-il s'il n'aimait pas l'orage ? Il me posa la question, avant de me raconter la cause de cette réticence envers ce temps. Oh, mince...Un sentimental ! Je n'aimais pas les sentimentaux, surtout ceux qui s'assument. Peut-être parce que je l'étais aussi, mais je ne me l'avouerais jamais, certainement pas ! On m'a élevé dans le but de protéger ma tribu et la forêt elle-même de toutes mes forces, les émotions n'ont pas de place dans un tel entraînement. J'aurais aimé, malgré tout, vu mon éternel besoin d'être acceptée, caché tout au fond d'une épaisse couche de "J'en ai rien à battre de ce qui m'entoure". Enfin, ça, c'était quand j'étais enfant, n'est-ce pas ?

Il souleva une certaine surprise en ma tête, oui, une question anodine ; la foudre apportait le feu ? Mais l'eau, ne devrait-elle pas éteindre la colère du Dieu rougeâtre ? N'ayant guère l'envie de me faire passer pour une idiote, j'ai gardé cette question bien au fond de ma caboche. Pourquoi me demandait-il si j'aimais l'orage ? La réponse était toute trouvée mais son intérêt pour ma personne m'intriguait. En fait, il était certain qu'il posait ces questions par simple besoin d'amener la conversation jusqu'à lui. Oui, après tout, l'occidental est un narcissique de nature, un égocentrique, il faut qu'il attire l'attention sur lui, il ne faut pas qu'on l'oublie...Cette pensée m'arracha un regard méfiant, et pourtant je n'ai rien dit, je n'ai pas fait part de mon avis sur la question. Pourquoi ? Tout simplement parce que, malgré moi, je respectais un peu cet homme, et je lui devais un service. Il m'avait bien aidé, je crois que sans cet inconnu, le pire aurait été à prévoir, comme ne plus pouvoir voir Ariiura. J'ai serré les mâchoires à cette pensée bien douloureuse, trop douloureuse.

"On va dire que j'ai vécu avec ce temps, donc oui, j'aime l'orage."

C'était une vérité, dans mon village chacun pensait que la période de la mousson était un bon présage. Si l'orage éclatait, il s'agissait d'un signe du Dieu rougeâtre, il s'agissait de sa protection et de sa semence pour Mère la Terre. L'orage était une bénédiction, il ne pouvait pas apporter le feu, impossible...Le Dieu rougeâtre nous protégeait des ombres par ses grondements et sa lumière, il ne tuerait pas ses enfants en les brûlant. C'était ce que me racontait Tatoui, entres les légendes et autres mythes qu'il aimait m'enseigner. J'aimais bien cette histoire, bien qu'aujourd'hui elle me parut peu vraisemblable.

Je ne dis rien de plus, je ne lui ai pas raconté cette histoire comme il aimait me raconter la raison de sa non préférence pour ce temps. D'ailleurs, pourquoi est-ce que je l'écoutais ? Je devrais partir. J'ai soupiré, passant ma main dans mes cheveux trempés, le corps malgré tout grelottant de froid. Je n'aimais décidément pas me montrer faible...Tsk ! Je le vis se lever pour s'avancer, il s'éloignait peu à peu de moi, au point qu'à cause de l'obscurité je me demandais s'il n'était pas déjà parti. Mais un éclair l'éclaira, sans que je n'efface mon air dur et impassible de mon visage. Sa nouvelle question apporta avec elle quelques autres informations. Ne plus fumer ? Pourquoi s'arrêter ? Cela ne servait à rien, on ne vivait qu'une fois, autant en profiter ! J'ai fait quelques pas dans mon silence habituel pour arriver jusqu'à lui et lui prendre le paquet des mains juste avant qu'il ne le jette à la poubelle, un léger sourire ironique aux lèvres. C'est bien ce que je pensais, il en restait encore, quel gâchis !

"Pourquoi arrêter ? On meurt bien de quelque chose un jour, autant que ce soit par les mains de ce que l'on aime."

Je mis le paquet dans la poche de ma chemise, avec le briquet que je traînais depuis quelques années déjà. J'ai reculé de quelques pas, aimant garder une certaine distance avec l'étranger. Je crois que je n'aimais pas me tenir à côté de lui, peut-être parce qu'il était plus grand et imposant, et que je gardais toujours en tête que la violence occidentale était aussi folle qu'incompréhensible. Lorsque je savais que je pourrais avoir le dessus physiquement parlant, je ne me faisais pas de soucis, mais ici, je ne savais pas. S'il voulait me frapper il le ferait, bien qu'il n'avait vraiment pas l'air d'un homme violent. Je crois que c'était ça la réelle raison ; je ne faisais décidément pas confiance à l'occidental.

L' "Idiot de service" commença à tourner sur lui-même comme...un gosse. J'ouvris la bouche d'incompréhension, les yeux un peu écarquillés. Pourquoi se comportait-il ainsi ? Ne devrait-il pas faire comme tout occidental et tenter de chercher un abri, de pleurer sur ses vêtements mouillés ?! Pourquoi ne faisait-il pas cela, au lieu de sourire de sa situation et de son état, de sa petite aversion de l'orage ? Cet homme attisait de plus en plus ma curiosité et en même temps mon agacement ; je n'arrivais pas à le cerner, et je bouillonnais de rage à cette idée, comme de celle qu'il m'était intéressant, pour un occidental.

J'ai reculé d'un pas en l'entendant s'approcher, l'oeil menaçant. Une présentation ? C'est vrai que je n'y avais pas pensé, je n'avais pas pris l'habitude des occidentaux de toujours se présenter avant de parler...Je l'ai écouté, un peu trop à mon goût, et jura en mon for intérieur. En tout cas, Lorenzo était nouveau dans l'établissement, et il était italien. Peut-être était-ce pour cela que j'avais une impression de déjà vu et que les nuances de sa voix me rappelait Alejandro, ce tuteur aussi têtu que moi. Ce dernier n'avait au grand jamais tenté de m'apprendre la langue de son pays, un pays que j'ai seulement traversé sans réellement en voir les contours, mais je ne l'aimais pas, je ne l'aimais pas pour son air, le premier air occidental que j'ai respiré...Les gens semblaient souriants mais je ne les connaissais pas et l'homme italien en lui-même m'effrayait, enfant. Pourquoi ? Je ne m'en rappelle plus, et ce ne sont que des histoires à dormir debout. Lorenzo s'éloigna, me demandant par la même occasion qui j'étais. Je ne répondis pas, pas tout de suite. Lorenzo, les consonances de ce prénom ne m'allaient pas du tout. J'ai toujours eu du mal à prononcer les "r" et autres "z" à la manière occidentale, et certains trouvaient amusante l'idée de ricaner de mon accent bien étrange. J'ai contracté les muscles de mes mains, me mordant l'intérieur de la lèvre ; je n'allais pas laisser le plaisir à l' "Idiot de service pas si idiot que ça" de rire de cette particularité, déjà que son sourire me semblait trop étrange et difficile à élucider...

Le tonnerre gronda à nouveau, ce qui me fit sursauter. Il était plus fort et violent, comme la pluie d'ailleurs. Je me maudis d'avoir réagi ainsi, tel un pauvre animal apeuré. Lorenzo grimaça et m'observa pour me demander...Je pris un air dépité. Il était réellement nouveau nouveau pour ne pas savoir où il était ? Et il me demandait de lui rendre service ? Finalement, son aversion pour l'orage reprenait le dessus, ce qui me fit sourire. J'ai essuyé un peu mon front, d'énervement et d'ennui mêlés. J'étais fatiguée, et je devais en plus accepter de l'aider. Pourquoi ? Parce que je le lui devais bien et que sérieusement, il fallait lui remettre les pendules à l'heure ; qu'il arrêta de me vouvoyer ! Ça avait le don de me foutre en rogne...Et encore ce sourire, ah mais est-ce qu'il sait s'énerver ce type ?!

J'ai écarté quelques mèches de cheveux de mon visage et lui fit un léger signe de main, pour qu'il me suive. Un endroit où s'abriter, il y avait bien, mais c'était un arbre que j'avais l'habitude de côtoyer, dont les épaisses feuilles réussissaient à retenir la pluie. Cependant, je n'avais pas l'envie de le lui montrer, tout simplement parce qu'un occidental rit de ce genre d'abri. Pour lui, un abri c'est un toit et du ciment, pas de l'écorce et des feuilles. Seulement si ce Lorenzo avait seulement l'audace de rire, je lui casserai la tête dans les branches...Cette petite pensée me permit de me calmer et peignit un très léger sourire sur mes lèvres. Il y avait bien un moyen d'entrer dans le pensionnat par un autre côté, un côté que j'empruntais souvent, mais vu l'averse et le chemin qu'il y avait à parcourir, il valait mieux attendre. J'ai élevé ma voix pour qu'il m'entendit, le ton colérique et un tantinet bougon à la fin.

"Nani Tea'rere, prof' d'Histoire. Et sérieux, arrête de me vouvoyer, je ne suis pas si vieille que ça, tsk !"

J'ai commencé à avancer, sans vérifier s'il me suivait ou non. Il n'avait pas le choix de toute manière. Nous sommes arrivés à mon habituel perchoir, et heureusement la pluie ne semblait pas percer les feuillages du dessus. Je m'assieds donc sur une branche basse, le regard un peu absent, posé sur les racines de cet ami en écorce. Je n'ai ni essoré mes cheveux, ni même essuyé mon visage ou encore ma blessure au ventre qui commençait à me lancer. La souffrance était supportable, et je n'allais pas me mettre à pleurer comme ces pauvres occidentales...Tsk ! Je finis par parler, une question qui me trottait encore dans la tête.

"Il y avait quoi...Dans la cabane ?"
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyLun 17 Sep - 19:18

Lorenzo Abatucci

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    Il tournait sur lui-même, comme un enfant. Il assumait totalement d’agir ainsi, de toute façon : pourquoi chercher à se cacher si au final on sait qu’on risque d’exploser ? Ah ! Le travail avait fait éclater tellement de personnes, mais Lorenzo ne voulait pas finir comme eux. Non, au contraire, il voulait avoir une existence heureuse. Mais qu’est-ce que vivre ? Est-ce qu’il profitait de sa vie ? Il s’arrêta un moment sous cette pluie violente et regarda le ciel. Les gouttes frappaient son visage néanmoins, il ne disait rien, c’est comme s’il profitait de cette averse pour se remettre les idées en place. Mais Nani, ah… ! Nani semblait si différente de lui, elle semblait savoir remercier un certain Dieu pour tous les cadeaux qu’il nous donne. Elle avait l’air de ne faire qu’un avec la Nature, de la connaitre et de l’apprécier à sa juste valeur. Enfin, après tout l’habit ne fait pas le moine, il avait envie de la connaitre un peu plus. Il était curieux, il aimait découvrir de nouveaux mystères, de nouvelles rumeurs et bien sûr des légendes. Il n’était pas le genre d’homme à se refermer que sur sa culture, de toute façon, il avait vécu dans beaucoup trop de différents pays pour vivre ainsi. Il aimait l’Italie, ça oui ! Il aimait ce pays si chaleureux, si aimable, si… Agréable. Oui, il avait envie d’y retourner. De profiter une dernière fois des doux rayons du soleil qui frappait agréablement le sol, de sortir de chez lui et de voir des personnes le saluer sans le connaitre, de voir des gens rirent de bon cœur. Il ne peut oublier ce soleil brille et réchauffe les cœurs et il réchauffait particulièrement le sien.

    C’est bien étrange de penser à la chaleur sous cette pluie. Alors, il sourit… Un sourire assez douloureux, triste. Il n’était pas du genre à montrer ses véritables sentiments, mais juste l’espace d’un instant il avait eut besoin de montrer la douleur qui se cache au fond de lui. Certes, il avait décidé d’enseigner à Tokyo, mais notre famille et nos habitudes finissent par nous manquer. Bon, après tout, cela ne faisait que peu de temps qu’il était là, il avait sûrement le mal du pays, ce n’était rien ! Cela allait sûrement passer. Il écouta attentivement Nani, elle vivait avec ce temps ? Où était-elle avant ? Il s’approcha d’elle, passa sa main dans ses cheveux trempés et la questionna une fois de plus sur son identité. « Ah bon ? Et où viviez-vous ? » Il s’arrêta un moment et finit par reprendre « Moi, je préfère le soleil ! La chaleur ! » Dit-il en souriant et s’éloignant un peu plus d’elle. Il regarda Nani et remarqua qu’elle celle-ci soupira, il se dit qu’elle devait le trouver ennuyeux et sans intérêt : après tout, elle était libre de penser ce qu’elle voulait. Elle voulait peut-être partir, le fuir qui sait ? Il grimaça légèrement, c’était triste, il aimait rencontrer de nouvelles personnes : c’est bien pour cela, qu’il avait voyagé autant adolescent.

    Alors qu’il allait jeter son paquet de cigarettes, elle le récupéra. Bon, ce n’était pas plus mal, les cigarettes allaient être utilisées. Mourir entre les mains de ce que l’on aime ? Oh non ! Il ne voulait pas mourir intoxiqué, il fit donc un sourire malicieux à sa remarque. Il n’était pas spécialement un accro, mais il avait pris l’habitude de fumer une cigarette ou deux par jour. Il s’approcha progressivement d’elle et plongea son regard dans le sien. Quelques secondes après, il rigola, comme à son habitude. Oui… C’est vrai on meurt bien de quelques choses. Sa tante Isabella était bien morte d’un accident de voiture, mince ! Pourquoi a-t-il fallu qu’il pense à elle maintenant… Cette histoire le rendait si triste, elle commençait à le ronger. Quand Lorenzo est au volant d’une voiture, il n’est plus le même. Comme s’il voyait un fantôme sur la route lui dire qu’il doit faire attention, et surtout, tout faire pour préserver sa vie. Il se laissa tomber en avant et s’appuya un instant sur un arbre. La pluie ne l’aidait pas vraiment, c’est comme s’il se faisait dévorer par ses pensées les plus profondes… Mourir ? De quoi ? Allait-il finir comme sa tante ? Ou allait-il provoquer sa propre mort ? Finalement elle avait raison, autant mourir par les mains de ce que l’on aime. Il cacha son visage, il ne voulait pas que Nani voie son anxiété, car, il devait sourire ! Oui, sourire c’est important ! Il devait être fier de lui et non montrer aux autres ses faiblesses. Etre heureux, rire c’est le plus bel hommage qu’il puisse faire à sa tante, alors… Il devait tenir ses propres engagements. Il se retourna vers elle et fit un grand sourire, comme si tout allait bien. « Ma mère m’a demandé d’arrêter. » dit-il en s’approcha d’elle, puis il lui fit un clin d’œil « Alors j’essaye de ne pas la décevoir ! Et puis, j’aimerais éviter tous les problèmes de santé liés au tabac. » C’est vrai, sa mère lui avait demandé de faire des efforts, elle s’inquiétait pour la santé de son fils. « Au fond, vous avez raison... » Il s’arrêta. « Mourir par les mains de ce que l’on aime, doit être une fin plus joyeuse que de mourir dans un accident de voiture. » Il haussa les épaules « Je verrais bien ce que Dieu me réserve ! » Dit-il en se mettant à tourner une fois de plus.

    Quand Lorenzo parlait, on voyait qu’il était étranger : il avait un fort accent italien. Elle ne répondit pas tout de suite à sa question, il ne bougea pas, il attendait une réponse ! Le tonnerre se fit entendre encore une fois, c’était assez effrayant… Oh, finalement elle venait de se présenter, elle se nommait Nani Tea, quoi . Mince, il n’avait pas bien entendu ! Bon tant pis, il lui la nommerait seulement Nani. Elle était professeur d’histoire, puis, elle lui demanda d’arrêter de le vouvoyer. Il sourit, il avait pris la mauvaise habitude de vouvoyer tout le monde. Il la regarda, et se mit à rire « Dois-je être enchanté ? » Il montra le ciel du doigt « La salle des professeurs, puis sous cette pluie, quelle belle rencontre ! » dit-il ironiquement, il souhaitait seulement la taquiner rien de bien méchant. « J’ai l’habitude de vouvoyer tout le monde, mais bon… Tu n’as pas l’aiiiiiir…Si jeune que ça ? » Il finit par éclater de rire et avança, il voulait s’amuser et Nani semblait être une personne comique. Enfin, comique était un grand mot !

    Il la suivit sans rien dire, se demandant bien où elle pouvait l’emmener. Un arbre ? Elle était vraiment bizarre. Cela lui rappelait son enfance, quand il montant aux différents arbres de son jardin. Lorenzo se posa à côté d’elle, il se tourna vers Nani et lui dit en souriant : « C’est plutôt pas mal comme cachette. Tu viens ici fuir ce monde ? » Il regarda le paysage qui s’offrait à lui. « Fuir ce monde où les gens sont trop pressés, ils ne prennent pas le temps de regarder autour d’eux de saluer les autres… Tokyo c’est vraiment un rythme difficile ! Il faut savoir s’accrocher ! » Dit-il en tapotant légèrement de sa main droite le tronc de l’arbre. Puis, il ouvrit grand les yeux… Voulait-elle vraiment qu’il parle de sa cabane ? Il leva un sourcil et la regarda d’un air interrogateur. Puis, il montra de sa main droite un arbre. « Quand j’étais petit… Mon père passait la plupart du temps à voyager et je le voyais très peu. Quand il rentrait à Milan, j’allais me cacher dans les arbres de mon jardin, comme si j’étais fâché de toutes ses absences… Pourtant, j’étais un enfant heureux mais il me manquait terriblement. En fait… » Il s’arrêta et rigola légèrement. « J’étais tellement heureux qu’il passe du temps à me chercher. Je me disais, que j’étais aussi important que tous les voyages qu’il faisait. Puis, un jour il m’a proposé de construire une cabane dans un de mes arbres préférés. J’ai tout de suite accepté ! Et c’est devenu un peu notre endroit… Je l’attendais souvent dans ce coin, j’espérais tous les jours voir sa voiture où le voir monter l’échelle en hurlant mon nom. Cette cabane, c’était un lieu qui rassurait mon cœur d’enfant bouleversé par un père très souvent absent. » Il haussa les épaules. « Puis un jour, elle a pris feu à cause du tonnerre. Je dormais, je n’ai pas vraiment vu la scène. Je me souviens seulement de voir l’arbre en feu depuis ce jour… Je n’aime pas vraiment ce temps. » Il s’arrêta une fois de plus et ne dit rien. Il songeait au passé, l’orage avait détruit de nombreux souvenirs à lui, petit, il avait besoin de cette cabane pour lui prouver que son père ne l’oubliait pas.

    Et tout avait été détruit si vite ! Cela l’avait tellement touché. Il regarda une fois de plus Nani, mince ! Il avait une fois de plus raconté sa vie, qu’est-ce qu’elle en avait à faire de son histoire de cabane. Il passa sa main une fois de plus sur son visage et jeta un petit regard vers elle. « Tu es sûre que tu vas bien ? » Sa blessure devait être plus importante qu’elle en avait l’air, il fronça légèrement les sourcils. « Eh Nani, n’essaye pas de cacher ta douleur ! » Dit-il sérieusement. « Je crois que vu la situation, tu peux te lâcher. Hurle, si ça te fait du bien… » Ah hurler, et lui, qu’est-ce qu’il pouvait faire pour se lâcher ?
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyLun 17 Sep - 23:18

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Je me mordis la lèvre, un geste quelque peu machinal chez moi, je dois l'avouer. Il s'amenait quand l'énervement me prenait, quand je retenais une parole - chose rare - ou encore que je me trompais, que je souffrais. Mais là, en cet instant où l'eau semblait le seul élément réellement en vie cette nuit, ce fut le sourire de l' "Idiot de service" qui fit en sorte que je me mordis la lèvre. Pourquoi ? Je n'étais pas du genre à ressentir les émotions des autres, je ne pleurais pas en remarquant des larmes sur les joues de quelqu'un, je ne riais pas en voyant quelqu'un rire. Je crois que je comprenais un peu ce sourire bien que je ne l'ai jamais arboré. C'est une sorte d'esquisse amère, de ceux qui ont mal mais qui essaient tout de même de ne pas se noyer dans cette douleur, de ceux qui l'accepte mais ne veulent pas la montrer. Ils s'enferment, tout en ouvrant les yeux. Ils comprennent, ils savent quelque chose que d'autres ne sont pas fichus de voir. Je fais partie de ces autres, comme Tatoui est celui qui arbore ce sourire amer. Je pensais Lorenzo idiot, voir même hypocrite, mais cette douleur que j'avais réussi à remarquer sur son visage en ce très léger laps de temps, état-il aussi mensonger que l'occidental lui-même ? Je reconnaissais la souffrance cachée, je la reconnaissais pour l'avoir vu longtemps sur le visage de ma mère défigurée. Je ne comprenais pas cette tristesse, étant élevée pour contrôler ce genre d'émotions, pour contrôler la douleur, c'est presque inscrit en mes gênes. Ne jamais pleurer, ne jamais hurler, ne jamais sangloter, et même lorsqu'Ariiura crèvera, je devrais rester debout pour faire face à mon destin, car le Dieu rougeâtre en avait décidé ainsi.

J'ai serré la mâchoire, un pincement au cœur, je n'avais pas envie de consoler cet homme, car de un ce ne sont pas mes affaires et de deux, je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas faite pour soutenir les autres. J'avais seulement envie de le secouer, littéralement parlant, de le frapper pour le réveiller car il m'était désormais évident que ses sourires étaient hypocrites, mais d'une hypocrisie qu'il s'offrait à lui-même et ça me révulsait. Sérieusement, personne ne peut être tel qu'il est cinq secondes en Occident ?! Personne ne peut ne pas se cacher derrière des mensonges et autres immondices pour ne pas faire face au jugement des autres ?! Ou même à son propre jugement ? J'ai à nouveau soupiré, un mal de tête prenant mon cerveau tandis que...Je voyais flou ?! J'ai cligné un peu des paupières, l'air perplexe, le regard viré sur le sol et les racines de l'arbre. J'ai serré les poings dans mes poches. Pourquoi est-ce que mes yeux me jouaient des tours ? Oh, ce n'est pas le moment là ! J'ai laissé toute mon attention sur Lorenzo, afin d'oublier ce phénomène assez bénin. D'où je venais ? Question inintéressante à ses yeux d'occidental, de toute manière il ne saurait pas de quel lieu il s'agissait. Après tout, le temps y est humide et chaud, et la forêt profonde n'était pas accueillante pour les étrangers. Mon ton se fit catégorique, je me suis refermée comme une huître - m'étais-je seulement ouverte ?

"Un endroit que tu connais pas et que tu n'as jamais visité."

Je raccourcissais la conversation, je ne voulais pas répondre, pas répondre pour qu'on ne m'assigne pas l'étiquette de "sauvage" une nouvelle fois. Oh certes je ne le connaissais pas, mais pour le moment, le peu d'occidentaux ayant connu ma "nationalité" n'ont rien compris à mes propos et ont seulement rit à gorge déployée. Et puis chiotte c'est quoi cette question ?! On vit sur la même terre, bordel ! Lorenzo avait réellement le don de me remonter...De même qu'il semblait tout l'opposé de moi. C'est étrange d'ailleurs, que je discute avec quelqu'un qui aime le soleil et la chaleur, qui ressemble au stéréotype même de l'occidental physiquement parlant. Pourtant, ce Lorenzo n'avait pas l'air de mentir, de réellement penser qu'à lui, je me méfiais tout de même car tout peut arriver, le pire même, je ne devais pas baisser ma garde. En fait, je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas immédiatement remarquer cette sorte de voile assez fin qui couvrait le visage de l'italien. Un voile qu'il plaquait lui-même mais qui ne l'empêchait pas de respirer et de vivre. Un voile que je pouvais effleurer de mes doigts sans pour autant l'arracher, c'était assez subtil et complexe, deux choses qui n'étaient réellement pas mon fort...

Je le vis s'appuyer à un arbre et cacher son visage, ce qui me fit frissonner, à moins que ce ne soit la pluie ? Je n'ai pas relevé cet état, car de toute manière je n'étais pas quelqu'un capable d'ouvrir les yeux aux autres, comique pour un être dont le prénom de shaman signifiait "Révélation"...J'aurais juste aimé le frapper, oui encore, pour le réveiller. C'était la seule chose que je savais faire ; être brutale. Après tout, les choses primaires ont l'air de mieux marcher que celles sophistiquées, non ? Je l'ai observé se rapprocher de moi et raconter sa vie, une nouvelle fois. Il était assez bavard comme type, tout le contraire de moi, encore. J'ai sursauté en remarquant son clin d’œil. Pourquoi les occidentaux prenaient des mimiques aussi expressives ? Plus que des sourires, des gestes de main. Comme par exemple des haussements de sourcil, ou encore des tirages de langue...Trouvaient-ils cela amusant, toutes ces grimaces ? Et lui, aimait-il réellement tourner ainsi sous la pluie ? Pourquoi mettait-il son destin dans les mains du Dieu rougeâtre ? Oh j'oubliais...Ma mine s'assombrit plus qu'elle ne l'était déjà, ma peau devenue un peu plus grise que d'habitude, étrangement. Les occidentaux vénèrent un autre Dieu, et parfois même n'en voient pas. J'ai fixé Lorenzo, un peu intriguée par cette réponse. Sa mère ? Une mère s'inquiétait-elle autant pour son enfant ? Je me suis rappelée les mères et leurs enfants de mon village ; il est vrai que je n'avais pas eu la même éducation qu'eux. Ma mère ne me prenait pas dans ses bras, mon père ne me caressait pas les cheveux, j'avais cependant Tatoui, et surtout Ariiura. Ça me suffisait amplement, je ne pense pas éprouver le moindre manque "d'amour". Pourtant, je n'en voulais pas à ma mère, de ne pas me porter en son cœur ; pour elle j'étais un peu celle qui avait défiguré son visage et j'en portais l'entière responsabilité. D'ailleurs comment étaient les relations entre mère et enfant, chez les occidentaux ? J'ai secoué la tête, une tête de plus en plus brumeuse puis fronça les sourcils, répondant d'un ton revêche :

"Pourquoi places-tu ton Destin entres les mains de ton Dieu ? Ce n'est pas lui qui décide pour toi, c'est toi qui décide pour lui, sinon ce serait trop facile."

J'ai commencé à essorer mes cheveux, sous l'immense perchoir, pour mieux les laisser sur mon épaule. Un accident de voiture ? De toute manière, pour ce qui étaient de telles morts, il ne fallait pas tergiverser sur la raison ; le hasard. Oui, tout simplement le hasard. Non je ne vous sortirai pas ce que Tatoui m'a toujours répondu : Tatoui, pourquoi les gens meurent plus tôt ? Il me souriait et me chuchotait : Parce que le Dieu rougeâtre les veut à ses côtés. Mais Tatoui, n'est-ce pas nous qui choisissons notre Destin pour le Dieu rougeâtre ? Sur quoi il riait et m'embrassait le front de sa bouche édentée : le monde est fait de mystères qu'on ne peut résoudre, Nani. Je détestais les mystères, bien que j'en sois un pour certains, je n'aimais pas les devinettes et autres mensonges...

"Accident de voiture, cancer du poumon. On meurt c'est tout, il n'y a pas de différence."

Pourquoi est-ce que je disais ça ? N'étais-je pas en train de me contredire ? Mes idées se mélangeaient dans mon crâne, mon regard passant des racines à celui de Lorenzo, avant de fixer le ciel, les éclairs. Ce comportement, je ne l'aimais pas, j'ai secoué la tête, me révulsant moi-même. Je l'entendis commencer à dire des conneries...Ce qui devait être une habitude chez lui. J'ai tourné vivement la tête vers son visage, depuis quand était-il assis sur cette branche, pourquoi ne m'étais-je pas reculée en sa présence ? Qu'importe, j'ai montré les dents, reprenant de ma vigueur, hurlant presque.

"Non mais tu t'es vu avec tes trois poils sur le menton ?! Excuse-moi du peu mais t'es pire que moi alors te la ramène pas, fils à maman ! Et ce que je fais dans cet arbre ne te regarde pas, ni mes raisons ! Ai-je été claire ?!"

Et voilà, il m'avait à nouveau énervée, ce qui accentuait un peu la douleur de la blessure. Sérieux Ariiura, tu aurais pu te retenir...En tout cas, Lorenzo avait touché un point sensible avec une facilité déconcertante, et je n'aimais pas cette idée. Il pourrait très bien s'en servir contre moi...Je l'ai laissé parler, me raconter une nouvelle fois sa vie. Un père absent ? Était-ce possible ? Le mien semblait toujours derrière moi, dans ma mémoire, mais il ne m'avait jamais construit quelque chose, les liens de famille étaient bien différents, entre nos deux civilisations. Et puis, vu ce qu'il me racontait, j'en déduisais qu'il n'y avait rien dans la cabane, rien sauf des souvenirs, ce qui me toucha assez, malgré mes airs de dur à cuire.

"Tu t'es jamais dit que tu étais égoïste, gosse ? Que ton père faisait ça pour toi ? Qu'il s'en voulait peut-être lui aussi ? Si tu voulais tellement qu'il soit là, alors pourquoi tu ne lui as pas dit ?"

Je n'étais vraiment pas faite pour la société, et plus mon regard semblait devenir flou plus je m'énervais, plus je montrais les crocs et je tentais de me secouer. Mais ces questions étaient réelles pour moi ; pourquoi l'enfant occidental semblait-il si refermé sur lui-même ? Était-ce pour cela qu'il devenait aveugle dès son plus jeune âge ? J'ai posé ma main contre l'écorce, un peu rugueuse, un peu douce, j'aurais presque pu sentir un battement de cœur, dans ce bois vieilli par les années...Je ne devrais pas m'énerver contre Lorenzo, mais j'en avais besoin, de dire ce que je pensais, de ne pas devenir hypocrite, de ne jamais ressembler à l'occidental...Je l'ai observé à nouveau, après ses paroles, des paroles qui me firent voir rouge. Ma main se posa instinctivement sur sa gorge, l'oeil enflammé, la mâchoire contractée, je n'arrivais pas à retenir mes paroles ; tout ce qui touche à Ariiura me rendrait presque aussi bestiale que lui.

"Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un occidental. Je me lâcherai quand tu arrêteras d'arborer ce sourire sans réelle contenance."

Un sourire un peu vide, je pense, trop léger à mon goût. J'ai lâché sa gorge, comme si je me brûlais, gardant mon air sauvage sur mon visage. Pour qui se prenait-il, à me dire ce que j'avais à faire ?! On m'a élevé pour ne jamais montrer de ma souffrance, pour toujours faire passer mes responsabilités avant tout. On ne m'entendra jamais hurler, jamais pleurer, jamais sangloter. Je ne devais pas me montrer faible, c'était inscrit dans mes gênes, sinon je me ferais bouffer. Ma main se posa sur ma blessure qui commençait à me piquer. J'étais réellement exécrable avec ce Lorenzo, mais j'ai étiré un léger sourire, massant machinalement ma tempe, la voix brumeuse, ma vision toujours aussi floue.

"T'es marrant."

C'était peut-être des excuses, oui, que je formulais à son encontre. Je n'étais pas douée pour celles-ci, je savais cependant que je n'étais pas gentille. L'avais-je été un jour ? Je ne pensais qu'à une chose ; au bien d'Ariiura, à son seul bien, à mon frère. Si je devais devenir la femme la plus mesquine au monde, je le ferais, je n'en aurais rien à foutre des autres. Je souffrirais pour lui, autant qu'il le faudra et cette pensée me rengorgea, amenant une lueur décidée en mes iris.
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MessageSujet: Re: C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo]   C'est quoi ton problème sérieux...[Pv Lorenzo] EmptyMar 18 Sep - 16:08

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    C’est bon, il commençait à en avoir marre. Marre de tout, de la pluie, de l’agressivité de Nani : il devait partir. Mais pour cela, le temps devait se calmer. Alors il attendait, il tentait en vain de se distraire cependant, à un moment, on sature. Il essayait de penser à des choses joyeuses, néanmoins, il n’avait que des pensées tristes. Il avait dans la tête une musique assez mélancolique alors qu’il aurait préféré avoir un autre chant en tête. Alors il essayait de discuter avec l’inconnue, mais elle avait un caractère dur. Il fit un grand soupire pour montrer sa lassitude face à ses réponses. Enfin, qu’est-ce qu’il pouvait y faire ? Rien justement. Lorenzo écoutait la jeune femme, elle lui dit que l’endroit d’où elle venait, il ne le connaissait pas. Mais qu’est-ce qu’elle en savait sérieusement ? Venait-elle des îles Wenman ? Il ne répondit pas à sa phrase, l’ignorance était parfois la meilleure des réactions. Il regarda le ciel, espérant que la pluie se calme bientôt. Puis, il songea à sa tante et ce qui le fit encore plus déprimé. Puis, elle parla de « son » Dieu ? Cette femme était vraiment très étrange, elle avait tort… Qu’est-ce qu’on pouvait décider contre un Dieu si celui-ci existait vraiment ? Est-ce qu’elle pense qu’on décide de mourir dans une voiture car c’est chouette ? Il fronça les sourcils et une fois de plus, il ne dit rien trouvant les paroles de Nani complètement absurdes.

    Alors qu’elle parlait, Lorenzo ne fit pas attention à ses paroles. Parlait-elle encore de la mort ? Peut-être. Il ne voulait pas parler de cela ! Il aurait aimé discuter d’autres choses, la mort, ce n’était pas trop son sujet préféré. Il haussa les épaules et rigola à sa remarque. Elle était vraiment violente quand elle le souhaitait, fils à maman… Bon, il sourit de bon cœur. Les Italiens étaient tous un peu comme ça au fond, très proches de leurs familles. Il la regarda et ajouta : « Et alors ? » D’un ton beaucoup plus sérieux qu’auparavant. « Ben voyons. » dit-il en levant de nouveau les yeux vers le ciel. Elle parla donc qu’il était un enfant égoïste, que son père faisait cela pour lui. Au fond, c’était peut-être vrai. Mais la réalité a toujours deux faces, il faisait cela aussi pour que son absence ne prenne pas une ampleur bien trop importante dans la vie de son fils. Avec cette cabane, le petit Lorenzo âgé de six ans aurait toujours l’espérance de voir son père adoré arriver n’importent quels jours ! Si seulement la vie était aussi facile que les paroles de Nani, cela serait un miracle ! Il fit un signe de la main. « Tu ne peux pas comprendre. » Et il ne dit rien d'autre, de toute façon, il n’y avait rien à ajouter.

    QUOI ? Enfin, elle venait de poser sa main sur sa gorge comme si elle souhaitait l’étrangler ? Il ouvrit grand les yeux et attrapa doucement le poignet de Nani. Elle finit par le lâcher et il fit de même. Il s’éloigna d’elle et quitta sa place jugeant qu’il était grand temps de quitter Nani. D’un Occidental ? Oh ! Il commençait à comprendre. Elle était fâchée contre tous les Occidentaux de la terre, depuis, elle s’en prend à tous : c’est pour cela, qu’elle réagissait ainsi. « Tu détestes les Occidentaux, c’est cela Nani ? » Et voilà qu’elle parlait de son sourire… Ah ! Ce fameux sourire, était-il si faux ? Non, il cachait une part de réalité car Lorenzo était un homme assez joyeux. Effectivement, il aime bien découvrir des choses, des cultures, c’était un homme assez ouvert. Il n’ajouta rien sur son sourire, jugeant qu’elle ne voyait pas pourquoi il faisait cela. Il n’entendit pas sa dernière fois, il remarqua seulement que la pluie était moins violente. Il jeta donc un dernier regard sur Nani et fit un léger signe de main. « Peut-être que les arbres te guériront ! » puis, il finit par disparaitre dans l’obscurité de la nuit.

    [RP TERMINE]
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