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 Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ?

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MessageSujet: Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ?   Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ? EmptyMar 13 Nov - 14:17

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Samedi – 21h28

Je suis… Stressée ! Je suis plus que stressée. Je suis dans ma chambre et je ne sais pas quoi me mettre pour sortir ce soir, ce qui est une situation plutôt rare pour moi. J’ai toujours une idée en tête, je sais toujours ce que je veux mettre pour aller en ville, mais là, ma tête est pleine à craquer. Je suis au téléphone avec une très vieille amie de mon ancien collège, je marche partout dans la chambre en lançant quelques regards sur le seul miroir de la pièce.

« Je te jure Nana, je veux vraiment le faire ce tatouage ! Je sais où je veux le faire, je sais ce que je veux faire mais qu’elle horreur j’ai tellement peur ! Tu imagines s’il se loupe le gars ? Ou s’il éternue en même temps ? Ou encore je tombe dans les pommes… Ou pire, si c’est un mec énorme, gros à faire craquer la baraque, ou un obsédé sexuelle en manque de petites filles innocentes comme moi ? Enfin… Comprends-moi ! Tu te rends compte, je ne sais même pas ce que je veux me mettre, moi ! Kairi Fuji ! Je ne sais pas QUOI me mettre bordel… ! Nanaaaaaaa à l’aide !»

Effectivement, avec cette fille je peux tout dire, lâcher ma pression, souffler un coup. Elle a toujours des idées et elle est encore plus folle que moi. Il faisait déjà nuit dehors, je savais que dans cette ville les magasins restaient ouvert plus tard, et je me suis renseignée dans le salon de tatouage où je veux y aller l’heure de fermeture, le type au téléphone m’a aussi expliquer où son magasin se trouvait, juste pour dire que c’était un troue paumée avec des alcoolique et des droguées dans chaque coin. Mais le problème n’était pas là, il était ailleurs, j’avais peur que ce tatouage soit foiré, que je n’ose plus sortir en maillot de bain de peur que les mecs me pointent du doigt avec cette grosse tâche sur le ventre… Mais heureusement, Nana est toujours là pour moi, elle m’a tout d’abord aidé à trouver des vêtements corrects à se mettre, j’allais quand même sortir en ville, et même si c’était juste pour se rendre dans ce salon de tatouage pour en suite rentrer directement au pensionnat, je me devais d’avoir une carrure digne de ce nom.

« Tu es vraiment chiante quand même, quand j’ai besoin de toi, tu cours tout de suite voir ton homme, tu fais chier ! Quand j’aurais un mec, tu vas voir que je vais te lâcher pour lui aussi, tsss ! Mais oui bien sûre c’est ça, bye ! »

Bon, là j’étais encore plus dans la merde. Mademoiselle est restée au téléphone juste le temps que son mec débarque pour me lâcher, elle m’a juste dis de rester calmer, respirer un bon coup, et mettre quelque chose par rapport à mon humeur, tu parles d’une aide utile, qu’elle conne cette meuf. J’étais en sous-vêtements, je me suis dirigée vers mon armoire pour me trouver quelque chose à me mettre et me casser faire ce tatouage, mes parents m’avaient versé de l’argent sur mon compte que je suis allée retirée dans la matinée. J’ai vidé presque tout mon armoire en foutant le foutoire dans la chambre, quand enfin j’ai posé ma main sur un haut que je n’avais pas mis depuis quelques temps déjà, il était rouge, simple mais très sexy. Celui-ci faisait apparaître légèrement mon ventre et il avait un gros nœud papillon sur le dos. J’ai pris en suite une jupe noire et très courte, puis pour rester dans les mêmes couleurs, j’ai pris un collant rouge transparent. Je me suis posée devant le miroir, j’ai donné un coup de brosse à cheveux, ils étaient lisses et doux à la fois, je n’allais pas les attacher ce soir. J’ai en suite mis un collier noir ainsi que des bracelets rouges.

« Tiens, rouge ça représente mon humeur de ce soir, je suis énervée et en même temps stressée, pfouaaah, elle avait raison pour finir ! »

J’ai commencé à chantonner en enfilant mes bottes à talons, vu qu’il faisait un peu frais les soirs ses derniers temps, j’ai tout de même pris une petite veste légère. J’étais enfin prête, en allant vers la sortie, j’ai attrapé mon sac à main. Et c’était partie ! J’ai détalé les escaliers pour me rendre jusqu’à la sortie du pensionnat, j’étais enfin dehors. J’ai pris une bouffée d’air, il faisait déjà nuit, pas étonnant, j’ai pris beaucoup de temps juste pour me préparer. Je me suis rendue à la gare du métro, il y avait déjà des gens louches par ici, mais je m’attendais à ça vu l’heure, et j’avais l’habitude de rencontrer ce genre d’individus les soirs. J’ai pris le métro pour trois arrêts, en sortant, j’ai regardé discrètement si personne me suivait, c’était une manie que j’avais, et on ne sait jamais sur qui on peut tomber. Je regardais mon petit plan pour me rendre au salon de tatouage, je n’étais jamais venue par ici, et c’était plutôt glauque comme quartier, pas étonnant, c’est connu, les salon de tatouages ou de piercings sont toujours dans des endroits trop chelou. Je marchais lentement en essayant de comprendre ou cette putain de boutique pouvait se trouver. Je n’aimais pas être seule par ici, il faisait sombre et je ne connaissais pas. Je commençais à trembler, non de froid, et encore moins de peur, qu’est-ce vous imaginez ? J’avais juste peur à l’idée de me faire ce tatouage, c’était évident. Je marchais de plus en plus doucement pour ne pas faire trop de bruits avec mes talons, qu’elle merde je savais qu’il fallait que je mette des ballerines, je serais été plus discrète. Sur les côtés, discrètement j’ai remarqué des mecs bourrés, ou peut-être drogués, j’en sais rien et je ne voulais pas savoir.

J’ai repris confiance, et j’ai continué mon chemin pour aller me faire ce beau tatouage quand soudain j’ai sentis une présence près de moi, oui j’entendais un bruit à quelques centimètres de moi. Je me suis retournée doucement quand j’ai remarqué le visage d’un homme, je ne savais pas qui c’était, ce qu’il me voulait, ou si je le connaissais, mais par instinct, j’ai crié…
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MessageSujet: Re: Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ?   Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ? EmptyMar 13 Nov - 20:33

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    Je suis... Détendu. Plus que détendu. En fait, je dirais même que tout va bien. Ce matin, en sortant de ma chambre pendant que que le sommeil donnait encore à ma voisine ce regard doux et triste d'une fragile beauté endormie, je suis sorti et j'ai pris Tomo-chan. Niké dans le dos, et l'aventure dans les pédales, je suis parti le plus loin possible sans préparer quoi que ce soit. Je me demande d'ailleurs si je n'aurais pas dû tout de même. Le plus important quand on part en randonnée, c'est de prévenir quelqu'un et d'avoir sur soit le matériel de sécurité minimum. Et là, lancé à plus de 60 mph sur les routes, je n'ai avec moi que mes deux amis. Je n'ai prévenu personne et ne porte aucune protection. Mais j'ai l'habitude. Je crois que mon Maître Archer n'aime pas trop que je voyage avec Niké sans faire attention et sur Tomo. Mais je lui fais parfaitement confiance et je sais que sur elle, je ne risque rien.
    Ainsi donc, j'ai passé la journée à pédaler. Et mine de rien, même si l'effort ne me fait pas peur et que j'aime sentir l'adrénaline parcourir mon corps, en arrivant dans la capitale nippone à la nuit tombée, 8:00pm étant déjà passé depuis un moment, je dois avouer que la faim me rappelle à l'ordre. Vraiment. Après autant de dépense physique, il me faut du sucre. Beaucoup de sucre. Je sais que dans une ville comme celle-ci, trouver une confiserie doit être aussi simple que de bousculer un passant sans le faire exprès. Les regards de travers fusent mais je ne le fais pas exprès. Firstly, je tiens Tomo entre les mains et en plus je dépasse quasiment tout le monde dans la rue. Secondly, les enseignes lumineuses, colorées et clignotantes attirent l’œil et me distraient. En les regardant, je me dis d'ailleurs que les épileptiques doivent avoir besoin d'un temps d'adaptation pour pouvoir vivre ici. Chaque boutique semble vouloir rivaliser avec la suivante en présentant la devanture la plus « m'as-tu-vu » qui soit, comme on dit en français. Les gens se tortillent dans la masse et tentent tant bien que mal de se glisser à travers cette marée humaine. J'étouffe. Il me faut de l'air.
    Je dépose Tomo contre la vitrine d'un magasin de sucreries. A l'intérieur, je vois les vendeuses me lancer un regard mauvais. J'entre sans en tenir compte. Ici aussi c'est rempli de monde. Surtout des jeunes filles dont les tenues sont plus colorées encore que les bonbons qui s'étalent dans les divers compartiments. Avec mes traits européens, je ne passe pas inaperçu et rapidement une bonne partie du magasin a jeté sur moi un regard plus ou moins empli de curiosité ou de voyeurisme. C'est tout à fait charmant. Je me dirige vers les étals et me sert. Je privilégie les barres chocolatées, toutes agrémentées ou fourrées au caramel ou à la cacahuète. Les vendeuses continuent à me lancer des regards plutôt acerbes. Elles devraient pourtant être honorées que leurs vitrine surchargée de motifs serve d'appui à Tomo.
    Je me présente devant l'une d'entre elle. Aux regards qu'elles se lancent toutes, j'imagine qu'elles doivent se sentir soulager de ne pas avoir à me dire que je gêne. Celle qui me fait fasse cependant semble voir perdu plusieurs centimètres, si tant est que ce soit possible vu la hauteur à laquelle elle culmine. Je lui pose mon sachet sous le nez et la paye pendant qu'elle passe, fébrile, les codes barres sur sa caisse. Elle tente de me dire quelque chose mais je ne la laisse pas finir. Je prends mon sachet rempli de douceurs et me rend compte qu'ici, dans cette boutique, il semble faire plein jour d'une lumière crue et violente alors que dehors la nuit a déjà laissé tomber son voile. Je sors et récupère Tomo. Un regard vers le ciel pour voir les étoiles et je vois à quel point l pollution lumineuse et un fléau pour les astrologues. Impossible de voir autre chose que le haut des buildings et le ciel orange et sec. Il n'y a pas de ciel à Tokyo.
    Il me faut un endroit plus calme. Je n'ai pas encore envie de rentrer et je ne peux décemment pas rester dans une rue aussi bondée. Je me dirige donc tranquillement vers le parc. Et d'ailleurs, qui sait, peut-être aurai-je le temps de jouer un peu de violon. Plus je m'en approche et plus je doute de mes certitudes. Le problème de lieux publiques de tranquillité, c'est qu'évidemment, tout le monde veut y aller pour ne pas être dérangé. On tombe alors sur ce genre de spectacle. Une centaine de personnes qui tentent dans leur désir de solitude de s'isoler dans la masse. Un sourire passe sur mes lèvres. Si je veux être tranquille, je n'ai pas le choix. Je ne dois pas aller là où je veux être seul, je dois aller là où personne ne va. Inutile de tergiverser. Je monte sur Tomo et part dans les rues.
    Destination : les quartiers mal famés. Là-bas au moins je sais qu'il y aura moins de monde et que je serais au calme. Attention, je ne parle pas de lieux de débauche. Car si les maisons closes font mauvais genre, elles attirent tout de même les foules et font du quartier de plaisirs un lieu de rendez-vous très fréquenté. Non, je parle d'un quartier véritablement mal vu. Là où se cache la bassesse et la honte de la cité nippone. Là où l'on trouve les jeunes délinquants et les filles délurées et sans vertu – ou du moins avec moins de vertu encore que les autres, pour autant qu'on en trouve encore qui en aient. C'est vers là-bas que je pédale, mangeant petit à petit mes achats. La nuit est complète dans certains de ces lieux et les ombres menaçantes se lèvent au passage des inconscients qui viennent se perdre ici.
    C'est alors que j'entends le hurlement. Au détour d'une ruelle, il y a cette fille. Cheveux blonds, tenue sexy et air faussement innocent. Habillée de rouge et noir elle marche dans la rue alors qu'un homme sort d'un seul coup de l'ombre. Elle a dû le sentir car à ce moment précis, elle se retourne et crie. Je pousse un soupire. Et voilà, encore une gamine qui vient jouer dans la cours des grands. L'homme semble affreusement bien bâti et incroyablement éméché. A tous les coups il va tenter de l'inviter dans un coin sombre, espérant par je ne sais quel miracle qu'elle accepte. Évidemment, elle refusera – son cri en est la preuve la plus probante – et il tentera alors de la forcer. Là, bien sûr, elle va hurler encore plus fort ou se défendre. J'ai bien envie de rester là pour savoir mais ses cris risquent d'attirer du monde. Or je ne suis pas venu me perdre dans un quartier inconnu pour y avoir de la visite. En plus, je me dois tout de même de lui demander si elle désire de l'aide. Il faut toujours aider une femme dans le besoin. Et puis si elle a était mise sur ma route, c'est que je me dois d'intervenir. En même temps, si elle est japonaise, je ne voudrais froisser son honneur et lui faire l'affront de lui sauver la vie, la forçant ainsi à m'être éternellement redevable. C'est en pensant à tout ça que je lance Tomo dans la ruelle à toute vitesse.
    Les roues glissent un instant contre le goudron plutôt gras puis s'emballent et me projettent vers les deux larrons. J'ai une accélération dont je pense pouvoir être fier et c'est a à peu près 30 mph que je dois projeter la puissance de la roue avant de Tomo dans le dos de l'homme. Le choc le renverse violemment et je perds un instant l'équilibre. Je le retrouve cependant et descends tout de suite. L'autre aussi, la surprise passée se relève. Au rictus qui barre son visage mal entretenu, j'en déduis que j'ai vraiment dû lui faire mal. Et bien après tout, c'était elle ou lui. J'ai fait mon choix. Il se redresse et me saute dessus. Sa charge est puissante mais manque de subtilité. Je me déplace donc sur la gauche et... Nous roulons au sol. Le flegme dont je fais preuve n'est pas le bienvenue dans cet affrontement. La chute est brusque mais je ne me laisse pas décontenancer. Il est sur moi mais sa charge n'a pas eu l'effet escompté. Avec souplesse, je replie une jambe et lui plaque contre le torse. D'un mouvement de hanches, j'inverse les positions et me retrouve à dominer la situation. Dès lors, je place quatre coups au visage et un à la gorge. Avec force et vélocité. Tout ceci n'a duré que quelques secondes.
    Je me redresse, m'époussette et regarde l'homme à terre. Il ne se relèvera pas tout de suite. Je me tourne alors vers la victime.

    - Ca va ? Rien de cassé ? Enchanté, je m'appelle Jilano.
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MessageSujet: Re: Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ?   Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ? EmptyJeu 15 Nov - 10:15

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    J’ai certainement réveillé les morts avec ce cri strident, mais cet homme était vraiment bizarre, il me prenait certainement pour une pute du coin. Il avait les mains sales et il n’était pas du tout fréquentable vu son aspect. Et comme s’il n’y avait pas assez de gonzes qui veulent se faire sauter par ici, il devait venir vers moi, de tout de façon, j’ai toujours de la chance pour me mettre dans des merdes pareilles. J’ai reculé doucement en le voyant s’approcher de moi, si nous étions dans un dessin animé, on aurait quasiment vu le file de bave lui couler des babines, il me répugnait, il était dégueulasse. Mais je n’ai pas eu le temps de faire une seule action que mon agresseur s’est fait projeté à terre par quelque chose ? Ou peut-être quelqu’un, avec la panique je n’avais pas eu le temps de comprendre ce qui c’était passé ou encore d’analyser la situation. Mais j’ai vite remarqué que c’était un autre homme qui était là. Il était ami peut-être ? Ou ils se battaient pour moi pour savoir qui allait me violer en premier ? Ou encore… Non ! Ce n’est pas possible, ils étaient en train de réellement se battre, c’était mon héros ? Un héros venu de nulle part pour me sauver des griffes de ce connard assoiffé de sexe. Je ne voulais pas m’approcher trop près, de peur de m’en ramasser une, j’étais donc là, posé, la bouche ouverte à voir cette scène devant moi, je n’arrivais pas à voir le visage de mon sauveur, mais il avait l’air d’avoir une carrure sexy, un corps à en faire baver plus d’une. Cette petite partie de coups de poings s’est très vite terminé, et l’avantage était sur mon sauveur masqué car mon agresseur de tout à l’heure était étalé par terre ne bougeant plus. L’inconnu s’avançait vers moi, j’avais un peu peur, c’est vrai, mais juste un peu. Celui-ci s’était annoncé, j’avais le regard posé sur son torse, n’osant pas trop relever les yeux vers les siens. Mais son prénom m’a surpris, je le connaissais, ça me disait quelque chose, mais qui c’était...
     
    « Non, enfin, oui ça va tout va bien merci. »
     
    J’ai enfin relevé la tête, mais putain ! Je le connaissais enfin, je savais qui c’était. Le monde était vraiment petit, c’était le professeur d’anglais du pensionnat, je l’avais déjà rencontré quelques fois dans les couloirs, je n’ai pas pris l’option anglais donc j’ai son cours une fois par semaine, mais si je m’en souviens bien, j’ai quasiment séché tout ses cours, je n’aime pas l’anglais, et je ne sais pas un seul mot, et je trouve que ça me sert strictement à rien cette langue. Nous sommes au Japon, et pas en Angleterre où je ne sais où. Mais je ne voulais pas lui parler de mes heures séchées, et encore moins des cours, allez ma cocotte, c’est à toi de jouer ton beau chevalier vient de te sauver des griffes d'un méchant pas beau, et tu as un professeur sexy devant toi alors ne laisse pas cette chance te passer sous le nez. Et peut-être qu’il ne va pas me reconnaître vu que je suis en tenue de ville. Je peux inventer un prénom pour éviter toute coïncidence avec une de ses élèves… Non et non ! Je vais juste rester moi-même.
     
    « Je suis enchantée, moi c’est Kairi, c’est vraiment un plaisir d’être sauvée par homme aussi bien roulé que toi. »

    Doucement, doucement ! Je me précipite un peu trop, c'est vrai que d'habitude ça plaît aux hommes ce genre de remarque, mais peut-être qu'il est vieux jeu, mais vu son physique, il doit avoir un peu une mentalité de jeune racaille, qu'est-ce que j'aime ça !

    « Je veux dire... En fait, peut-être que tu peux m'aider. » Dis-je en m'avançant plus près de lui.

    « Je dois me rendre dans un salon de tatouages qui doit se trouver pas très loin d'ici, peut-être que tu connais ? Et si tu veux, je t'invite à boire quelque chose pour te remercier de ce sauvetage après ma séance de piqûres. »

    Oui, j'ai trop la classe qui me colle à la peau si je peux me permettre. J'ai réussis à faire diversion, et en plus, il va me suivre comme un toutou, ou l'inverse, c'est lui qui va me mettre la laisse au cou.
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MessageSujet: Re: Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ?   Un tatouage ou un cours d'anglais perso' ? EmptyJeu 15 Nov - 22:18

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    Elle ne me regarde pas dans les yeux mais sursaute quand je prends la parole. Je peux la comprendre en même temps, elle doit être encore un peu effrayée par tout ça. A sa place... Non, je ne suis pas à sa place et même avec un effort de volonté et d’imagination, je me vois très mal porter une jupe, des collants et un décolleté aussi voyant. Rien que d'y penser, je suis partagé entre une grimace ou un sourire. Le rictus que j'affiche pourrait paraître encore plus effrayant. Heureusement qu'elle se contente de regarder vers mon torse. Encore que, j'ai donné mon prénom par politesse et lui suis venu en aide par humanité, mais déjà, je veux faire trêve de civilités et pouvoir profiter de l'isolement que je suis venu chercher. Pourtant, je reste là et regarde mon interlocutrice. Elle est définitivement japonaise, même si ses cheveux m'accordent le bénéfice du doute. La tenue qu'elle porte n'est probablement pas très adaptée à ce genre de quartiers mais lui va à ravir. Ces vêtements ont presque l'air d'être du sur mesure. Même moi qui ne suis ni intéressé, ni connaisseur en mode vestimentaire, je vois que sa tenue est In et adaptée à ses exigences. De plus, le tissu a l'air de qualité. Assurément, des vêtements de luxe. I guess.
    Elle me répond que tout va bien pour elle et j'avoue que je ne suis pas certain de vouloir rester ici pour vérifier. J'ai rempli ma part du marché, non ? Je ne suis pas obligé non plus de jouer les BodyGuard ou les Nanny. Je devrais être déjà loin sur Tomo, en train de manger des sucreries en provoquant le vent et en jouant sur les plates-bandes des passages piétons. Mais non, je reste là à la regarder. Cependant qu'elle me parle, je redresse Tomo et caresse discrètement son cadran pour m'excuser du choc que je lui ai infligé. Après tout, de nous tous, c'est elle la plus éprouvée.
    Elle redresse alors la tête et sursaute pour de bon. Soit je lui fais définitivement peu, ce qui en soit me permettrait de m'en aller sans m'en vouloir, soit elle... Et bien soit elle... Je ne sais pas ce qui a provoqué ce sursaut. Je ne l'ai jamais vu avant, et pourtant, même dans ce pays où avoir un style original – les cheveux bleus par exemple – est une marque de fabrique, cette frimousse blonde ne me dit rien. Elle a l'âge d'aller au lycée ou de suivre des études supérieures je pense. C'est en tout cas ce que veut laisser paraître son physique. Oui, elle a l'ai d'une femme en fin de compte. Mais si elle reste jolie, bizarrement quelque chose en moi m'assure que ce petit brin de femme n'est pas exactement ce qu'elle laisse paraître. Je ne saurais dire pourquoi.
    Elle semble hésiter un instant – face à quoi ? - puis prend tout à coup une certaine assurance. Je ne sais pas quoi mais il y a un truc de changé. Une résolution peut-être. Elle ne semble plus avoir peur. Je ne sais quel déclic s'est enclenché dans son esprit mais elle paraît maintenant en confiance. Je n'ai pourtant rien fait pour. Après tout, elle est la plus à même de savoir pourquoi elle a changé d'avis sur ma personne. Elle a un léger mouvement vers moi, imperceptible, et prend la parole.

    « Je suis enchantée, moi c’est Kairi, c’est vraiment un plaisir d’être sauvée par homme aussi bien roulé que toi. »

    Je ne suis pas du genre à reprendre quelqu'un pour son langage ou sa façon d'être mais avouons-le, ça c'est osé. Cette demoiselle vient juste d'échapper à une agression probablement d'ordre sexuel et pourtant elle me lance ceci comme si je venais de l'empêcher de traverser la route devant une voiture folle. Je ne relève pas mais note l'aisance avec laquelle elle passe sur les détails pour se concentrer sur le plus important. Pourtant, à peine sa phrase sortie elle semble vouloir se raviser. Je peux tout à fait comprendre qu'elle ait dit ceci sous le coup de l'émotion et ne le pense pas un instant. Après tout, ce doit être un choc pour elle. Elle s'approche un peu plus et un peu moins subtilement que la première fois, qui devait plus être un réflexe comportemental qu'un acte prémédité et ce faisant elle ajoute :

    « Je veux dire... En fait, peut-être que tu peux m'aider. Je dois me rendre dans un salon de tatouages qui doit se trouver pas très loin d'ici, peut-être que tu connais ? »

    Et voilà, j'en étais sûr. Erreur de débutant que d'avoir joué la carte du chevalier servant. J'aurais dû partir quand il était encore temps. C'est sûrement trop tard maintenant. Encore que... En la jouant subtil, peut-être que...

    « Et si tu veux, je t'invite à boire quelque chose pour te remercier de ce sauvetage après ma séance de piqûres. »

    C'est foutu. Inutile de me voiler la face. Il est à présent certain qu'il est trop tard pour m'échapper indemne. En plus de cela, elle s'est encore approchée et comme je n'ai pas reculé, elle est maintenant incroyablement proche. Bon et bien de toute façon, puisqu'il est peu probable que j'en réchappe, autant analyser la situation.
    Elle désire donc apparemment aller se faire tatouer. Évidemment, il lui a fallu se perdre par ici pour ce faire et maintenant, elle me demande de l'accompagner. J'hésite sur le véritable motif de sa demande mais préfère me dire qu'elle cherche dorénavant une présence apte à la défendre contre les vices de ses charmes. Il est certain que par ici il vaut mieux être bien accompagné. Somme toute la simple présence d'un homme à ses côtés devrait suffire à garder à distance toutes propositions salaces émises de façon plus ou moins subtils. Après tout, avec de la chance son salon se trouve à quelques pas.
    A l'évidence, je ne sais pas plus qu'elle où peut bien se trouver cet endroit. Je lui spécifie donc :

    - Et bien, à la base, je suis venu par ici pour me perdre. Alors je ne connais pas le quartier. Par contre, tu as peut-être une carte ou des indications sur le lieu où tu dois te rendre ?

    D'accord, je n'ai pas répondu à son invitation. Mais je fais mine de commencer à marcher et elle est donc en droit d’interpréter mon silence comme bon lui semble. Après tout, même si je n'ai rien dit, je suis bel et bien en train de l'aider à trouver le salon de tatouage en question. Nous marchons donc et je fais attention de mettre Tomo entre elle est moi. Non pas que je refuse de marcher à ses côtés mais il y a quelque chose en elle que je n'arrive pas à saisir et je préfère garder mes distances tant que je n'aurais pas identifié quoi. Sans un regard vers l'homme qui j'ai héroïquement agressé je scrute les environs et garde le silence. Mon violon dans le dos, je me rends alors compte de la chance qu'il a eu. J'en regarde l'étui et voit qu'il est à peine abîmé sur une extrémité. J'espère que mon Maître Archet ne m'en voudra pas trop... Il faut que je sois plus soigneux.
    Sans me tourner vers elle, je sors une sucrerie au hasard et lui tend. Après tout, sa présence n'est pas désagréable. Et pour détendre un peu la lourdeur de l'atmosphère et dédramatiser les circonstances de notre rencontre, j'accompagne mon offre d'un sourire et j'ajoute :

    - Ne t'en fais pas, c'est la seule proposition que je te ferais.
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